Avant de s’en aller, Laurent Duvernay-Tardif est revenu là où tout a commencé pour lui, ou presque : le terrain de football de l’Université McGill.

C’est sur ce terrain qu’un jeune LDT a entrepris de rêver à la NFL, un scénario fantastique qui se concrétisera finalement en 2014, quand les Chiefs de Kansas City vont le choisir au sixième tour du repêchage.

Mais à 32 ans et après sept saisons dans la NFL, après 73 matchs, deux équipes différentes et un Super Bowl avec les Chiefs, en 2020, Duvernay-Tardif a décidé que c’était assez, et jeudi, sous le soleil de septembre, il a confirmé sa retraite, au milieu de quelques larmes.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Laurent Duvernay-Tardif et son agent Sasha Ghavami

Il a évoqué des souvenirs, nombreux, dont son camp d’évaluation ici au Québec. Un camp où, « contre toute attente », des dépisteurs de la NFL avaient choisi de se présenter pour venir l’évaluer.

Il a parlé des Chiefs, « la seule équipe qui a cru que j’allais pouvoir combiner des études en médecine avec le football », selon lui.

« À Kansas City, pour jouer au football, c’est la meilleure place, a-t-il ajouté. On a bâti quelque chose de spécial là-bas, avec Andy Reid, Travis Kelce, Tyreek Hill, Patrick Mahomes… À un moment donné pendant le Super Bowl, on traînait de l’arrière, mais tous les gars sur le banc savaient qu’on allait revenir. »

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

La conférence de presse a eu lieu sur le terrain de football de l’Université McGill.

Quand j’ai [obtenu mon diplôme] en médecine, ce fut probablement la plus grosse réalisation de ma vie face à tous ceux qui croyaient que ce n’était pas possible de le faire tout en jouant au football. Alors avant un match, quand j’ai couru dans le tunnel du stade et qu’ils m’ont présenté comme le docteur Duvernay-Tardif, ç’a été un symbole assez puissant.

Laurent Duvernay-Tardif

Il affirme qu’il aurait pu continuer, bien que des ennuis de santé l’aient plombé dans les dernières années, entre autres cette fracture du péroné subie en 2018.

Il dit avoir reçu « une couple d’offres » de la part d’équipes de la NFL, mais il doutait un peu de ses chances, lui qui a été forcé à l’inactivité depuis son dernier match, dans le maillot des Jets de New York, en 2022.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Laurent Duvernay-Tardif

Jouer au football, c’est le plus beau feeling au monde… Jouer devant 80 000 personnes, il n’y a rien qui bat ça. C’est ce qui va me manquer le plus.

Laurent Duvernay-Tardif

« Le football, c’est plus qu’un sport ; c’est le sport d’équipe par excellence. Travailler en équipe avec du monde de partout, des gens qui ont des valeurs différentes… c’est tout ça que le football m’a appris. »

Ce sera la retraite, donc, mais une retraite de terrain seulement, parce qu’au cours des prochaines années, il aura l’occasion de rédiger plusieurs nouveaux chapitres de sa vie. Il lui reste 18 mois de résidence à faire à l’Hôpital général juif, sans compter ses nombreux autres projets, dont cette fondation qui porte son nom, ainsi que la boulangerie familiale, dont il est devenu le propriétaire.

Avec tout ça, il n’avait probablement plus le temps pour le football.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Laurent Duvernay-Tardif et sa conjointe Florence-Agathe Dubé-Moreau

« Ça fait deux ans que je pèse le pour et le contre afin de déterminer si je veux revenir, et chaque année, il y avait de plus en plus de contre… mais il va me rester l’amour du football. »

Il a rappelé qu’à pareille date l’an dernier, il avait du mal à trouver le sommeil, tellement la perspective d’un retour au jeu le tiraillait.

Mais pas cette fois. Cette fois, c’est le temps de partir, a-t-il fini par admettre.

« Oui, c’est le bon moment… »