(Montréal) Ça n’a pris qu’une seule défaite pour que, déjà, Jason Maas démontre des signes d’impatience.

L’entraîneur-chef des Alouettes de Montréal semble particulièrement irrité du manque de cohésion à l’attaque, qui a fait en sorte que son unité offensive n’a marqué que quatre touchés en trois rencontres et qu’elle a accordé 15 sacs.

« Je sais très bien combien de sacs on a accordés, a-t-il sèchement lancé au journaliste amenant le sujet après l’entraînement de mercredi. C’est la même chose que pour le jeu au sol : communication, communication, communication ! Nous devons mieux communiquer, que ce soit des entraîneurs aux joueurs ou les joueurs entre eux. On doit mieux comprendre ce qu’on fait sur le terrain.

Nos joueurs de lignes à l’attaque peuvent être parfaits et soudainement se faire battre sur un jeu et ça se transforme en jeu négatif. Il faut porter attention aux détails et faire notre travail individuellement. Que ce soit les quarts, les demis, la ligne à l’attaque ou encore les entraîneurs.

Jason Maas

Maas semblait en avoir aussi assez des inquiétudes de certains de voir Cody Fajardo se faire rejoindre aussi souvent derrière sa ligne de mêlée.

« C’est du football professionnel : ils vont se faire frapper et ils doivent encaisser, a-t-il dit au sujet des quarts en général. Doit-on faire du meilleur travail pour protéger Cody ? Oui, c’est ce dont on parle depuis le départ. Mais on ne peut pas passer notre temps à s’inquiéter pour lui. On doit le protéger du mieux qu’on peut. On doit s’améliorer ; on ne veut jamais qu’il soit frappé. Que peut-on faire ? On fait tout ce qui doit être fait. Maintenant, il reste à le faire en matchs. »

Fajardo, qui a été victime de 77 sacs en 2022, le plus haut total dans la LCF, a pris le tout avec un grain de sel.

« Je ne suis pas soucieux de cela du tout. J’ai été celui qui a été rejoint le plus souvent l’an dernier, ça m’a préparé pour ça. Au final, nous avons une fiche de 2-1 et c’est tout ce qui compte. […] Je vais continuer de faire mes trucs et nous avons une très bonne équipe. »

Communication

Le manque de communication à l’attaque, particulièrement sur le jeu au sol, a d’ailleurs été le fil conducteur de cet entraînement. Tous les entraîneurs rencontrés aux abords de la surface synthétique entre le Stade olympique et le stade Saputo l’ont souligné.

« Ça prend tous les joueurs de ligne, le demi et tous les autres sur la même longueur d’onde pour que le jeu au sol fonctionne, a expliqué Maas. C’est une affaire d’unité offensive et il faut que tout le monde contribue.

« Au football, il suffit d’un gars qui ne lise pas ou ne comprenne pas le jeu comme il faut pour que tout flanche, a poursuivi Maas. Ce n’est pas tout négatif : des 49 jeux qu’on a effectués, 38 étaient très bons. Mais dans les jeux que nous avons mal effectués, les pires étaient ceux qui ont mené à des revirements dans la zone payante de l’adversaire. Dans un match de 17-3, si vous marquez des points, peu importe la façon, le vent peut rapidement tourner. »

« Je ne dirais pas que (le jeu au sol) est difficile, mais qu’il y a une mauvaise communication présentement, a pour sa part indiqué l’entraîneur des demis offensifs, Tyrell Sutton. Quand on va régler ça, tout va rentrer dans l’ordre. […] Je pense que la communication n’était pas aussi bonne pour ce troisième match. »

Même son de cloche du côté d’Anthony Calvillo, le coordonnateur à l’attaque.

Chaque semaine, on veut être le plus constant possible. On regarde tous les jeux qu’on a faits et si ce n’est pas correct, s’il s’agit d’une erreur physique ou mentale. De notre côté, on doit mieux communiquer nos attentes aux joueurs et c’est là-dessus qu’on se concentre présentement. Après, ce sera à eux d’exécuter.

Jason Maas

« La première chose que nous avons faite cette semaine, c’est Kristian Matte qui a fait cette intervention, c’est que tout le monde se regarde dans le miroir pour voir comment on peut améliorer cette équipe. Comme entraîneurs à l’attaque, on doit faire la même chose pour voir comment on peut aider nos joueurs. S’il y a un blitz qu’on a raté, assurons-nous qu’on le voit toute la semaine pour le contrer en situation de match. »

Chaise musicale

On a par ailleurs assisté à un jeu de chaise musicale à certaines positions, mercredi.

La ligne à l’attaque des Alouettes a pu compter sur le retour au jeu du garde à gauche Pier-Olivier Lestage. Le vétéran avait raté la rencontre perdue aux mains des Bombers, au cours de laquelle son remplaçant, Philippe Gagnon, est tombé au combat.

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Les Alouettes ont pu compter sur le retour au jeu du garde à gauche Pier-Olivier Lestage.

On n’en sait guère plus sur la nature de la blessure à Gagnon, mais il porte maintenant un plâtre au bras gauche. Il ne serait donc pas surprenant que son nom soit ajouté à la liste des blessés pour six semaines plus tard cette semaine.

Les demis défensifs Ciante Evans et Dionté Ruffin, dont les noms sont inscrits sur la liste des blessés pour une rencontre, se sont entraînés sur les lignes de côté sans jamais revêtir leur casque. Le secondeur Avery Williams s’est cependant entraîné avec ses coéquipiers, une rare bonne nouvelle côté blessures par les temps qui courent.

À l’attaque, le demi William Stanback n’a pas été en mesure de terminer l’entraînement. On croyait d’abord à un coup de chaleur, mais il semble que ce soit un virus qui a frappé Stanback.

« Il est un peu malade, ce n’est pas grave », a indiqué Sutton dans un très bon français.

L’inscription sur la liste des blessés pour six matchs de Keshunn Abram la semaine dernière a par ailleurs forcé les Alouettes à tenter quelques combinaisons différentes.

En plus de Jake Harty, qui a participé au match face aux Bombers, Tyler Snead, Cole Spieker et James Letcher, de la formation d’entraînement, ont été mis à contribution. Idem pour le spécialiste des retours de bottés Chandler Worthy, utilisé dans quelques formations.