Il y aura deux invités importants au match des Alouettes, ce vendredi soir. Deux des meilleurs secondeurs de l’histoire du club seront au stade Percival-Molson pour assister à la rencontre face aux Tiger-Cats de Hamilton.

Chip Cox sera honoré par l’équipe pour son intronisation au Temple de la renommée du football canadien. Son ancien coéquipier et ami Kyries Hebert sera sur place pour l’occasion, lui qui a officiellement pris sa retraite, jeudi. Hebert a signé un contrat d’une journée afin de pouvoir se retirer avec les Alouettes.

« Je n’avais jamais signé mes documents de retraite parce que c’était mon rêve de le faire ici avec les Alouettes », a expliqué Hebert, qui a terminé sa carrière avec le Rouge et Noir d’Ottawa en 2018 après six saisons avec les Als (de 2012 à 2017).

Hebert a également joué pour les Renegades d’Ottawa au début de sa carrière dans la LCF, mais sa relation avec l’ancien propriétaire des Alouettes, Robert Wetenhall, qui s’est éteint en septembre 2021, a rendu sa décision de se retirer avec les Oiseaux facile. « Il me disait que je n’étais pas un joueur étoile, mais bien un superhéros, ce qui avait un effet énorme sur mon niveau de confiance, comme vous pouvez l’imaginer, se souvient Kyries Hebert. Il me disait que je me retirerais en tant qu’Alouette. »

Je suis parti à Ottawa en raison de ce qui s’est passé entre M. [Kavis] Reed et moi, mais j’aimais tellement [Wetenhall] que je tenais à me retirer dans l’uniforme des Alouettes.

Kyries Hebert

« C’est l’une des plus belles journées de ma vie, je suis extrêmement excité d’être ici. »

C’est aussi parce qu’il affectionne particulièrement Montréal que Hebert tenait à signer ce contrat d’un jour.

« Cette ville représente énormément pour moi. J’ai joué 15 saisons et c’est ici que j’ai joué le plus longtemps. J’ai eu une fille ici, je me suis marié sur le terrain du stade Percival-Molson, à l’endroit où j’avais rencontré mon épouse. Elle et moi avons été très impliqués dans cette communauté. »

« Je t’aime, Montréal », a dit Hebert dans la langue de Diane Dufresne.

« Il n’y a sincèrement aucune ville dans le monde que j’aime autant que celle-ci. »

Le plus craint

Hebert ne faisait pas l’unanimité lorsqu’il jouait. Capable d’occuper un poste de maraudeur dans la tertiaire ou celui d’un ailier défensif, le secondeur était craint pour les percutants coups d’épaule qu’il n’hésitait jamais à donner. Certains observateurs estimaient qu’il était un joueur salaud, tandis que d’autres le considéraient comme un joueur de la vieille époque.

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Kyries Hebert avec les Alouettes en 2014

« Lorsque j’ai commencé à jouer au football, c’était encore un sport violent et dangereux avec les répercussions et les risques qui y étaient associés. Le jeu est plus sécuritaire de nos jours et c’est une bonne chose. Mais je ne savais jouer que d’une façon, alors mon style de jeu ne cadrerait pas bien avec le football d’aujourd’hui. »

« Kyries était une force de la nature », a décrit Danny Maciocia, qui était au côté de Hebert dans une salle du Stade olympique, jeudi. « En raison de sa robustesse et parce qu’il jouait toujours à la limite de ce qui était permis. Et parfois il déplaçait cette limite un petit peu. »

Selon le DG et entraîneur-chef intérimaire des Alouettes, aucun joueur actuel de la LCF n’est craint comme l’était Hebert à l’époque. « Il fallait toujours savoir où il se trouvait et il était très polyvalent. Lorsqu’il se positionnait à l’extrémité de la ligne et que c’est notre porteur de ballon qui devait le bloquer, on savait qu’on était dans le trouble. Les receveurs n’avaient pas trop envie d’aller attraper des passes près de lui. »

Sa présence affectait la façon dont les attaques opéraient. Sans vouloir manquer de respect à qui que soit, il n’y a aucun joueur défensif dans la ligue qui a une telle présence ou un tel impact.

Danny Maciocia, entraîneur-chef et directeur général des Alouettes

Sa plus grande fierté

En plus de passer deux saisons avec les Bengals de Cincinnati (2009 et 2010), Hebert a joué 173 matchs dans la LCF entre 2004 et 2018. Il a totalisé 629 plaqués défensifs, 149 sur les unités spéciales, 30 sacs, 12 interceptions et a forcé 19 échappés. Des chiffres qui devraient lui permettre d’éventuellement rejoindre son pote Chip Cox au Temple de la renommée du football canadien.

Mais ce n’est pas la première chose à laquelle pense Hebert lorsqu’il est question de ces années. « Ce qui me rend le plus fier, c’est d’avoir pu redonner aux gens grâce au football. Sans ma carrière, je n’aurais jamais pu le faire.

« Roy Jones fils, Terrell Owens, Roy Williams et plusieurs autres célébrités sont venus dans ma ville natale de 9000 habitants en Louisiane parce que j’y organisais des évènements de charité. J’ai prononcé plus de 600 discours de motivation et j’ai été un mentor auprès de détenus, notamment. Je me souviens plus de toutes ces choses que de mes jeux sur le terrain. »

Blitz contre la faim

Les gens qui assisteront à la partie de ce vendredi soir auront l’occasion de venir en aide aux plus démunis en apportant des denrées non périssables au stade Percival-Molson dans le cadre de la 18e édition du Blitz contre la faim, une collecte organisée par la LCF, les Alouettes et Purolator. Des barils pour recueillir les dons se trouveront près de chaque entrée donnant accès au stade. Les âmes généreuses pourront également faire des dons en argent comptant ou avec leurs cartes de débit ou de crédit.

Sur le plan du football, les Alouettes auront la chance de porter un très dur coup aux espoirs des Tiger-Cats de Hamilton, pour ne pas dire le coup de grâce. Les Oiseaux les devancent actuellement de deux points au deuxième rang de la division Est, en plus d’avoir un match de plus à jouer. Une victoire des Alouettes leur donnerait également le bris d’égalité avec ces mêmes Tiger-Cats puisqu’ils auraient remporté deux des trois affrontements de la saison. Puisque les probabilités sont fortes que seules les deux premières équipes de l’Est participent aux éliminatoires, il s’agira presque d’un match sans lendemain pour les visiteurs.

De retour avec les Alouettes après un passage infructueux chez les Chargers de Los Angeles, le chasseur de quart Jamal Davis II, qui avait bien fait en deuxième moitié de saison avec les Als en 2021, sera en uniforme vendredi soir. Marc-Antoine Dequoy ratera quant à lui le match pour des raisons personnelles.