Rencontrée par les Vikings pour le poste de directeur général, la Québécoise revient sur un processus d’embauche plein de positif

Catherine Raîche a fait partie des huit candidats rencontrés par les Vikings du Minnesota pour pourvoir le poste de directeur général de l’équipe à la mi-janvier. Même si elle n’a finalement pas été embauchée, la Québécoise est extrêmement satisfaite de son expérience et se réjouit du dénouement, malgré tout.

Raîche est toujours vice-présidente responsable du personnel des joueurs chez les Eagles de Philadelphie, mais elle ne le cache pas : elle rêve encore de devenir directrice générale d’une formation de la NFL.

C’est la première fois que la Québécoise était impliquée dans ce genre de processus d’embauche. Une expérience qu’elle qualifie de fantastique et qui lui a fait penser à l’époque où elle étudiait pour passer son examen du Barreau.

« C’est le genre d’expérience où tu te prépares tellement, mais où en fin de compte, tu es questionnée sur seulement 10 % de ce que tu avais préparé. Je connaissais leur alignement par cœur, je connaissais les 10 joueurs de la ligne offensive et j’aurais pu parler de chacun d’entre eux pendant 10 minutes. J’étais trop préparée, mais en même temps ça fait partie de ma personnalité, je suis comme ça », a-t-elle expliqué lors d’une rencontre organisée par l’Université Concordia dans le cadre de la 25e édition des conférences sur les affaires du sport de la John Molson School of Business.

Être parmi les huit candidats lui a prouvé qu’elle avait une valeur et que l’expertise qu’elle avait accumulée depuis ses débuts avec les Alouettes de Montréal en 2015 était prise en considération.

Un bel apprentissage

Les équipes de la NFL ne font pas les choses à moitié, et Raîche a souligné combien le professionnalisme des Vikings était exemplaire. Évidemment, faire une entrevue aussi importante en vidéoconférence est un peu déstabilisant, même si ça fait pratiquement deux ans que tout le monde fonctionne ainsi. L’avocate de formation précise qu’il est plus difficile d’être naturelle et que les interactions entre les intervenants sont moins fluides, évidemment.

Le premier tour, auquel elle a pris part, durait environ deux heures par candidat. Malheureusement, elle n’a pas été retenue pour le deuxième et dernier tour, mais elle a obtenu d’excellents commentaires de la part de membres importants de l’organisation.

J’ai parlé après au propriétaire, notamment. Ça pourrait m’aider si d’autres occasions se présentent à moi. Ils ont eu des commentaires positifs, et ça aussi, c’est bon, parce que si d’autres équipes les appellent à propos de moi, ils pourront avoir de bons mots à mon sujet.

Catherine Raîche

Un excellent choix

Le choix des Vikings s’est finalement arrêté sur Kwesi Adofo-Mensah. Avant son arrivée au Minnesota, il occupait les fonctions de vice-président aux opérations football chez les Browns de Cleveland. Auparavant, il avait été gérant et directeur de la recherche et du développement chez les 49ers de San Francisco de 2013 à 2019.

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Kwesi Adofo-Mensah

Évidemment déçue de ne pas avoir été choisie, la Québécoise est tout de même heureuse de voir que les Vikings ont décidé de faire confiance à Adofo-Mensah. Un candidat qui, comme elle, a eu un parcours un peu atypique, contrairement à la majorité des autres directeurs généraux de la ligue.

« C’est merveilleux pour nous et ici, je parle de ceux qui n’ont pas eu un parcours traditionnel, parce que le sien ne l’est pas. Il n’a pas été un grand recruteur comme la plupart des autres directeurs généraux », a dit Raîche.

Ça montre que des gens de tous les horizons peuvent espérer avoir ce genre de rôle. Je connais [Adofo-Mensah] et il sera phénoménal, donc ça va nous aider.

Catherine Raîche

À 33 ans, l’ancienne étudiante de l’Université de Sherbrooke demeure l’un des plus beaux espoirs et l’un des talents les plus prometteurs de la NFL. Les dernières semaines lui donnent confiance, mais elle est surtout satisfaite de voir que des femmes peuvent avoir leur chance. Elle espère que son cheminement continuera d’inspirer les autres femmes dans le milieu très masculin qu’est le football.

« Le fait que je sois une fille m’a aussi toujours forcée à bien me préparer, comme ça j’évite de subir les préjugés et je suis capable de montrer à tout le monde de quoi je suis capable. C’est aussi la raison pour laquelle j’arrive toujours très confiante dans ce genre de rencontre. Et le fait que j’ai aussi été sollicitée pourra sans doute donner espoir à d’autres femmes », a-t-elle conclu.