Commençons par dire que les probabilités que les Packers calment le jeu en rossant les Lions, lundi soir au Lambeau Field, sont excellentes. Aaron Rodgers n’a perdu que 5 fois en 22 matchs contre Detroit et on soupçonne qu’il voudra faire oublier son mauvais match de la semaine dernière au plus vite.

Une trêve suivrait une victoire sans appel, on s’en doute, mais la tension entre Rodgers et les Packers ne se résorbera pas de sitôt. Leur relation se situe quelque part entre houleuse et acrimonieuse.

La plupart d’entre vous connaissent bien l’histoire. Les Packers ont froissé, le mot est faible, leur super étoile en sélectionnant un jeune quart-arrière, Jordan Love, au premier tour du repêchage de 2020, ignorant par le fait même son souhait d’ajouter un receveur de qualité à son arsenal.

Ironiquement, Rodgers se retrouvait dans la même position où est actuellement Love il y a une quinzaine d’années. Les plus vieux d’entre nous s’en souviennent très bien.

La différence – et elle est notable –, c’est que Rodgers avait glissé jusqu’au 24rang du repêchage de 2005. Avec raison, les Packers ont jugé qu’ils ne pouvaient faire autrement que de le choisir et de remercier leur bonne étoile. Rodgers était alors considéré comme l’un des meilleurs espoirs du repêchage et plusieurs experts le préféraient même à Alex Smith, qui avait été choisi par les 49ers au tout premier rang de l’encan. Même si Brett Favre était encore à Green Bay, les Packers ne pouvaient laisser filer pareille occasion.

Dans le cas de Love, les Packers ont amélioré leur rang de sélection afin de pouvoir l’obtenir… Même si un grand nombre d’observateurs ne considéraient pas qu’il aurait dû être un choix de premier tour.

Mais avant même la sélection de Love par les Packers, on pouvait voir qu’il y avait un froid entre Rodgers et l’entraîneur-chef Matt LaFleur. À 100 km de distance. Le langage corporel ne mentait pas.

LaFleur est une jeune tête de football qui affectionne particulièrement le jeu au sol. Rodgers, lui, est l’un des passeurs les plus talentueux de l’histoire. Ceci explique sûrement une partie de cela.

PHOTO MATT LUDTKE, ASSOCIATED PRESS

Aaron Rodgers en discussion avec l’entraîneur-chef des Packers de Green Bay, Matt LaFleur, lors d’un match préparatoire, en août dernier

Les deux hommes, qui n’ont que quatre ans de différence, ont eu beau dire que tout était au beau fixe, on a très rarement senti que c’était le cas. On en a eu une autre preuve la semaine dernière lorsque Rodgers, 37 ans, et LaFleur, 41 ans, n’étaient pas sur la même longueur d’onde.

Après la déconfiture de son équipe, LaFleur a dit que les Saints venaient d’humilier les Packers. Quelques minutes plus tard, Rodgers a essentiellement dit que son entraîneur pouvait utiliser les mots qu’il souhaitait, mais qu’il ne s’agissait que d’une partie. Qu’il n’y avait pas lieu de partir en peur, comme on dit.

Des équipes intéressées ?

Selon les rumeurs qui ont circulé il y a quelques mois, c’est le directeur général des Packers, Brian Gutekunst, que Rodgers a vraiment de la difficulté à blairer. Yahoo Sports a même rapporté que Rodgers ne jouerait plus pour l’équipe à moins que Gutekunst ne perde son poste.

Ou bien cette information était inexacte ou bien Rodgers a changé d’idée, car Gutekunst reste le DG de l’équipe. Il est tout de même assez clair que le quart-arrière a fait pression sur l’organisation pour qu’elle l’échange. Trop de fumée.

La possibilité d’une retraite a également été évoquée. Rodgers a même fait savoir qu’il souhaitait devenir l’animateur permanent de l’émission Jeopardy, après avoir été l’animateur invité du jeu-questionnaire.

Mais les Packers ont tenu leur bout, refusant d’échanger leur général. Ils devront toutefois peut-être se résigner à le faire au terme de la saison. Rodgers est encore sous contrat avec eux pour deux saisons, mais une transaction serait probablement le meilleur scénario pour tout le monde : Rodgers, les Packers et l’équipe qui l’obtiendrait.

En plus de recevoir quelques bons choix au repêchage en retour de Rodgers, les Packers soustrairaient approximativement 25 millions de leur masse salariale. Ainsi, ils remettraient les clés de l’équipe à Love en pouvant l’entourer de bons joueurs embauchés grâce aux économies réalisées en échangeant Rodgers.

Pour Rodgers, un changement d’air serait bénéfique, ça semble assez clair. La situation actuelle lui pèse assurément et de se joindre à une équipe qui le désire lui ferait grand bien. Qui ne souhaite pas être apprécié par son employeur ?

Enfin, l’organisation qui ferait l’acquisition de Rodgers pourrait viser un championnat pour au moins quatre ou cinq ans. Vous ne croyez pas que Rodgers veut remporter un autre Super Bowl ou deux après toutes ces défaites en finale de conférence ?

Alors quelles sont les équipes qui pourraient avoir un intérêt sérieux pour Rodgers, demandez-vous ?

Premièrement, les Packers l’échangeraient presque assurément à un club de la conférence Américaine. Éliminons également les équipes qui possèdent déjà un bon quart-arrière ou un quart d’avenir, de même que celles qui ne peuvent réalistement viser le Super Bowl à court terme.

Le nom des Broncos est souvent revenu dans les conversations et ça aurait encore plus de sens si Jeff Bezos achetait l’équipe. On peut présumer que le fondateur d’Amazon voudrait marquer son arrivée avec un grand coup. Les Broncos ont une formation intéressante, mais Rodgers ferait partie de la même division que Patrick Mahomes et les Chiefs, ce qui compliquerait sa route vers les grands honneurs.

Si Ben Roethlisberger prend sa retraite l’hiver prochain, Pittsburgh pourrait être l’endroit idéal pour Rodgers. Les Steelers sont déjà redoutables ne serait-ce qu’en raison de leur défense, imaginez si c’était Rodgers qui dirigeait leur jeune attaque avec Diontae Johnson, Chase Claypool, JuJu Smith-Schuster et Najee Harris.

En fonction de ce qui se déroulera avec Tua Tagovailoa au cours des prochains mois, les Dolphins pourraient également être une option intéressante. S’ils s’intéressent à Deshaun Watson, on peut présumer qu’ils ne lèveraient pas le nez sur Rodgers.

Une réconciliation entre Rodgers et les Packers reste-t-elle possible ? Bien sûr.

Mais les chances semblent plutôt minces pour l’heure. En échangeant le jeune Love et en offrant un nouveau contrat à Rodgers, les Packers admettraient qu’ils ont commis une grossière erreur. Et s’ils ne le font pas, on voit mal comment Rodgers, qui, comme la très grande majorité des quarts étoiles, semble assez têtu, pourrait accepter de poursuivre sa route avec eux. Surtout lorsqu’il voit ce que Tom Brady est capable d’accomplir avec sa nouvelle équipe.

Les prédictions de Miguel Bujold

Cincinnati c. Chicago : Chicago
Houston c. Cleveland : Cleveland
Rams de L.A. c. Indianapolis : Rams de L.A.
Buffalo c. Miami : Buffalo
Nouvelle-Angleterre c. Jets de N.Y. : Nouvelle-Angleterre
San Francisco c. Philadelphie : San Francisco
Las Vegas c. Pittsburgh : Pittsburgh
La Nouvelle-Orléans c. Caroline : La Nouvelle-Orléans
Denver c. Jacksonville : Denver
Minnesota c. Arizona : Arizona
Atlanta c. Tampa Bay : Tampa Bay
Dallas c. Chargers de L.A. : Chargers de L.A.
Tennessee c. Seattle : Seattle
Kansas City c. Baltimore : Kansas City
Detroit c. Green Bay : Green Bay

La semaine dernière : 6-9