En l’absence de Bo Levi Mitchell, les Alouettes ne savent pas trop à quoi s’attendre de la part des Stampeders, vendredi soir au stade McMahon, à Calgary. Contrairement à ce qui avait d’abord été rapporté, c’est le quart-arrière de première saison Jake Maier qui devrait remplacer Mitchell, et non le Canadien Michael O’Connor.

Mitchell s’est blessé lors du premier match de la saison des Stampeders, mais a tout de même disputé le deuxième match… avec une fracture à une jambe ! En voilà un dont on ne peut remettre le courage en question.

Modèle de constance et équipe par excellence de la LCF depuis une quinzaine d’années, les Stampeders se retrouvent dans une position inhabituelle. Après avoir perdu leurs deux premières parties, à domicile de surcroît, ils devront se débrouiller sans Mitchell pour au moins un mois.

« On se prépare comme si c’était Jake Maier qui allait être le partant. Je ne le connais pas beaucoup, mais il a joué pour mon alma mater [l’Université de la Californie à Davis] et a eu une très belle carrière. Les Stampeders ne l’enverraient pas dans la mêlée s’ils jugeaient qu’il n’était pas prêt, on s’attend donc à du jeu solide », a estimé Khari Jones, jeudi.

« S’il n’est pas le partant, je suis certain que Michael O’Connor jouera, lui aussi. Je l’ai vu jouer de près, car il a participé à un camp en Colombie-Britannique lorsque j’y étais. Il est également un quart de qualité. Il dégaine rapidement et possède une bonne puissance de bras. Notre tâche sera de leur rendre la vie difficile et de profiter du fait qu’ils sont peu expérimentés », a indiqué Jones.

À moins que Maier soit le meilleur quart-arrière à sortir du programme des Aggies de l’Université de la Californie à Davis depuis Jones, la défense des Stampeders devra jouer de façon particulièrement inspirée pour vaincre les Alouettes. Elle devra neutraliser William Stanback afin de rendre l’attaque des Als unidimensionnelle. Plus simple à dire qu’à faire.

« Oui, je m’attends à ce que leur défense soit très intense. Les Stampeders ont toujours été reconnus pour être robustes au cours des dernières années », a dit Stanback.

« Je sais que bien des gens veulent voir si notre performance de la semaine dernière à Edmonton était un coup de chance ou s’il s’agissait vraiment d’un aperçu de ce qui est à venir. »

Une année éprouvante

Lorsque les Alouettes ont vidé leur vestiaire au lendemain de leur élimination en novembre 2019, Stanback savait déjà qu’il obtiendrait une autre chance dans la NFL, ayant déjà fait partie des Packers de Green Bay avant d’éclore à Montréal. Ce jour-là, Stanback avait toutefois insisté pour dire qu’il souhaitait revenir à Montréal si les choses ne fonctionnaient pas dans le circuit Goodell.

Il ne savait pas à ce moment que la prochaine année serait la plus éprouvante de sa vie, surtout pas après avoir signé un contrat avec les Raiders de Las Vegas.

Stanback n’est pas parvenu à gagner un poste à Vegas. Comparativement à ce qu’il avait vécu dans les semaines précédentes, la déception de devoir quitter les Raiders et ainsi mettre un trait sur son rêve de jouer dans la NFL n’était pas si grande. Fait tragique, les parents de Stanback sont morts à neuf jours d’intervalle en juillet 2020, son père, William, d’un cancer et sa mère, Patricia, d’un arrêt cardiaque.

« Ce fut l’année la plus difficile de ma vie, mentalement et émotionnellement. On traverse tous des épreuves, mais je n’ai pas été épargné en 2020. Je dois apprendre de ces expériences et en ressortir grandi.

« Ma carrière rendait mes parents si fiers. Le match [du 14 août] à Edmonton était le tout premier qu’ils n’ont pas eu la chance de voir. Ils étaient bien présents dans mon cœur, cependant. »

Le retour de Stanback chez les Alouettes l’a aidé à composer avec ces épreuves.

« Aussitôt que les Raiders m’ont libéré, j’ai téléphoné à Khari et à André Bolduc pour leur réitérer que c’était à Montréal que je voulais jouer. J’adore cette équipe et son avenir est très prometteur. »

L’amour est réciproque. On a déjà parlé du jeu de Vernon Adams fils, des receveurs, de la ligne offensive, de la défense et des unités spéciales depuis le début de la saison. Mais à l’exception d’Adams, aucun joueur des Alouettes ne jouera probablement un plus grand rôle dans leurs succès que Stanback, qui a gagné 112 verges en 18 courses contre les Elks.

« Lorsqu’il faut plaquer un joueur comme William 20 fois au cours d’un match, ça finit par être éprouvant. Je peux vous dire que ça ne me plairait pas du tout d’avoir à le plaquer », a dit Jones.

On soupçonne qu’il y a très peu de joueurs dans la LCF qui ont envie de plaquer le demi de 233 lb. Si Stanback reste en santé, les chances qu’il termine au sommet de la LCF au chapitre des verges au sol cette saison semblent excellentes.

« C’est sans contredit l’un de mes objectifs, mais au bout du compte, la seule chose qui m’importe, c’est de gagner.

« La camaraderie au sein de notre club est spéciale. On se soucie vraiment les uns des autres et je pense que ça se reflète dans nos matchs. On doit simplement éviter de regarder trop loin en avant. Pour le moment, ce sont les Stampeders qui sont sur notre chemin, et on doit s’occuper d’eux. C’est ce qu’on va faire vendredi soir. »