L’annonce des nouveaux propriétaires des Alouettes, Sidney Spiegel et Gary Stern, lundi, a surpris bien des gens, dont les employés de l’équipe. La très grande majorité d’eux n’ont appris la nouvelle que quelques heures plus tôt.

Plusieurs noms ont circulé dans le feuilleton de la vente du club, mais jamais ceux de Spiegel et Stern, des hommes d’affaires de l’Ontario qui possèdent notamment la compagnie d’acier Crawford Steel, fondée par Spiegel en 1944.

Les négociations entre la Ligue canadienne de football et le partenariat Spiegel-Stern, qui a acheté l’équipe avec la compagnie S and S Sportco, ont commencé peu de temps après le match de la Coupe Grey et ont été conclues il y a quelques semaines, selon les informations obtenues par La Presse.  

« La raison principale pour laquelle on a acheté l’équipe, c’est qu’on adore le sport. Cette opportunité est un rêve pour moi », a dit Stern, qui est le gendre de Spiegel, qui n’était pas présent à la conférence de presse pour des raisons personnelles. Selon Stern, Spiegel rencontrera les médias montréalais prochainement.

C’est en regardant le dernier match de la Coupe Grey avec des amis, dont Dale Lastman, qui a récemment été nommé le président du conseil d’administration de la LCF, que Spiegel et Stern ont commencé à envisager la possibilité d’acheter les Alouettes.

« Je regardais le match de la Coupe Grey avec cinq ou six amis chez moi, dont Dale Lastman, qui m’a fait remarquer que les Alouettes étaient toujours à vendre. Ça nous a intéressé, mon beau-père et moi », a raconté Stern.

Quelques jours plus tard, les hommes d’affaires ont rencontré le commissaire de la LCF, Randy Ambrosie, et les choses sont rapidement tombées en place.

« La différence entre ce groupe d’investisseurs et les autres avec lesquels nous avons négocié, c’est que Sid et Gary sont des partenaires depuis des décennies et n’ont pas besoin d’autres investisseurs. C’est une solution pour le long terme », a estimé Ambrosie.

Stern a avoué que lui et son beau-père n’avaient pas acheté les Alouettes pour des raisons financières, mais d’abord et avant tout parce qu’ils sont des amateurs de sport et de la LCF.

« Personne ne veut perdre de l’argent, mais on comprend la situation de l’équipe et on sait que ça prendra un certain temps avant qu’elle ne soit rentable. On a un plan de trois ans et nous sommes très confiants que les choses fonctionneront bien », a dit Stern.

« On sait que l’équipe a perdu beaucoup d’argent au cours des dernières années, mais ça ne nous effraie pas. Vous n’avez pas à vous inquiéter, l’équipe aura les fonds nécessaires. »

Le fait français

Ambrosie a raconté que lors de son arrivée au bureau de Stern, ce dernier était en compagnie d’un tuteur qui lui donnait un cours de français. Stern a d’ailleurs annoncé que le prochain président des Alouettes serait bilingue.  

Spiegel et Stern sont propriétaires d’aciéries à Longueuil et à Rouyn-Noranda, et semblent comprendre l’importance du fait français à Montréal et au Québec. « On considérera très fortement le facteur de la langue », a dit Stern.

« On s’est posé la question, à savoir pourquoi les gens du Québec nous accepteraient. Parce qu’au final, on a tous le même objectif : on veut avoir une équipe qui connaît du succès. »

Une annonce prochainement

Les nouveaux propriétaires ont déjà rencontré des candidats pour les postes de président et de directeur général, qui sont actuellement vacants. Une annonce devrait survenir dès cette semaine. « Ça devrait se faire d’ici vendredi ou vendredi prochain au plus tard », a précisé Stern.

« Le football n’est pas notre champ d’expertise, nous sommes des partisans. Ce sera à notre président, à notre directeur général et à notre entraîneur-chef de s’assurer que l’équipe gagne. »

« On veut remporter la Coupe Grey dès 2020 ! » a même lancé Stern, qui sera à Montréal jusqu’à mercredi. « Nous sommes des hommes patients, mais on s’attend à ce que l’équipe soit performante. »