En Caroline du Nord, comme aux États-Unis dans leur ensemble, la pandémie de COVID-19 est un sujet fort polarisant. Jim Popp, ancien directeur général des Alouettes de Montréal, le constate.

Comme tout le monde, Jim Popp essaie de rester positif durant la pandémie de COVID-19 qui secoue la planète. Il a répondu à nos questions au bout du fil alors qu’il se trouvait dans sa cour à Mooresville, une petite ville au nord de Charlotte, en Caroline du Nord.

« Je fais du travail d’entretien sur notre terrain. On prend parfois l’air en jouant ou en faisant un peu de sport dans la cour », a raconté l’ancien directeur général des Alouettes de Montréal.

« On », c’est Popp, sa femme, cinq de leurs six enfants et le copain de l’une de ses filles. Ce sont donc huit personnes qui cohabitent dans le domicile familial. Le fils aîné de Popp a plutôt décidé de demeurer dans sa résidence sur le campus de son université.

« On joue à des jeux de société, on prend nos repas ensemble, on discute. Le seul bon côté de cette terrible situation, c’est qu’on passe du temps en famille comme on ne l’a pratiquement jamais fait. »

Selon Popp, la grande majorité des gens respectent le confinement en Caroline du Nord, un État où les démocrates sont un peu plus représentés dans la population comparativement aux États avoisinants. Ce n’est un secret pour personne, de façon générale, les mesures d’urgence mises en place par les autorités américaines plaisent un peu moins aux républicains qu’aux démocrates.

« Notre État est très divisé. Notre gouverneur est démocrate, mais comme dans le pays dans son ensemble, les opinions au sujet du coronavirus sont clairement divisées en deux clans. »

« À mon avis, les mesures de distanciation physique et le confinement auraient dû être appliqués un ou deux mois plus tôt. La situation a été prise à la légère par beaucoup de gens. On ne peut pas dire en toute certitude si cela a coûté des vies, mais c’est probable », a estimé Popp, qui ne cache pas son allégeance politique.

Je ne suis pas un fan de notre président Donald Trump. La façon dont il s’est comporté depuis qu’il est au pouvoir a donné une plateforme à certains groupes de gens qui sentent maintenant qu’ils peuvent dire tout ce qu’ils désirent haut et fort, et souvent d’une façon disgracieuse.

Jim Popp

« Mes parents m’ont élevé en me faisant comprendre l’importance d’aider les gens moins fortunés ou ceux qui avaient besoin d’aide. Le milieu social, l’ethnicité et la religion d’une personne ne m’importent absolument pas. J’ai toujours été un démocrate et eu des valeurs démocrates. Je suis fier de le dire, même si je préfère normalement ne pas trop parler de politique.

« J’ai des amis qui sont républicains, mais je trouve que c’est une situation difficile actuellement. Ce n’est vraiment pas évident de soutenir notre président, et c’est ce que je veux toujours faire, qu’il soit républicain ou démocrate. Les trois dernières années n’ont vraiment pas été faciles. »

Avenir professionnel

Lorsqu’il a été nommé directeur général des Stallions de Baltimore, qui allaient devenir les Alouettes, Popp n’était âgé que de 29 ans. Il a été directeur général durant 26 années de suite à Baltimore, Montréal et Toronto. Les Argonauts l’ont toutefois remercié la saison dernière.

« En janvier dernier, c’était la première fois en 30 ans que je ne recevais pas un chèque de paie d’une équipe, alors j’ai été très choyé d’avoir ces emplois durant une aussi longue période. Cela dit, je suis père de six enfants, dont quatre étudient actuellement à l’université. C’est très dispendieux, alors je devrai recommencer à travailler avant longtemps. »

PHOTO RÉMI LEMÉE, ARCHIVES LA PRESSE

Jim Popp en 2003

Popp garde l’esprit ouvert au sujet de son avenir. Le football pourrait en faire partie, mais pas nécessairement.

« Je suis encore relativement jeune à 55 ans. Je vois ça comme une nouvelle aventure, car je ne sais pas du tout ce que mon avenir professionnel me réserve. Ça pourrait être dans un autre milieu que celui du football. Je me concentre à prendre soin de mes proches pour le moment, le travail est secondaire.

« Ce qui est presque certain, c’est que mon prochain travail sera dans le sport, même si ce n’est pas le football. J’aime le basketball, le baseball, le golf et même le soccer depuis que mes enfants me l’ont fait découvrir. On verra bien en temps et lieu. »

Maciocia et les Alouettes

Avant que les Alouettes soient vendus et qu’ils embauchent Danny Maciocia comme directeur général, l’hiver dernier, Popp avait ouvertement manifesté son intérêt pour le poste de DG. Il soutient être heureux que Maciocia ait été le choix des nouveaux propriétaires du club.

« On a discuté ensemble à plusieurs reprises depuis qu’il est en poste, Danny et moi. J’espère que tout va bien fonctionner pour lui. Je ne lui souhaite que du succès et de la chance. Les Alouettes occuperont toujours une très grande place dans mon cœur alors je ne leur souhaite que de belles choses. »