Bob Slowik occupe l’un des emplois les plus difficiles de la Ligue canadienne de football (LCF), et il a pu le constater dès son initiation au football canadien, il y a deux semaines. Connaître beaucoup de succès à titre de coordonnateur défensif dans la LCF est pratiquement une utopie en raison des règlements et des dimensions du terrain, qui favorisent tous l’attaque.

À son baptême au football à trois essais, Slowik a vu Trevor Harris tronçonner son unité, qui a accordé 608 verges, dont 447 par la passe. Harris a lancé 41 fois sans être victime d’un seul sac, surtout grâce à la vitesse avec laquelle il s’est défait du ballon.

« C’était très rapide, très fascinant. Le plus gros ajustement pour moi a été le peu de temps entre les séries. Si on doit apporter des ajustements entre elles, on doit le faire très rapidement. C’est quelque chose que je devrai apprendre à faire et améliorer. On devra être bien meilleurs [demain soir à Hamilton] », a analysé Slowik, hier après-midi.

L’incapacité des Alouettes à exercer de la pression sur Harris n’a par ailleurs rien fait pour effacer les doutes au sujet de leur ligne défensive. John Bowman est en fin de carrière ; les plaqueurs Ryan Brown et Woody Baron sont encore un peu verts ; et il n’y a aucun joueur établi qui peut occuper l’autre poste d’ailier défensif.

Slowik devra-t-il s’en remettre au blitz plus souvent afin de perturber le rythme des quarts-arrières ?

« On espère ne pas avoir à le faire trop souvent. C’est bien lorsqu’on peut se rendre au quart-arrière et le frapper, mais quand le blitz ne fonctionne pas, on s’expose à de très longs jeux. Il faut donc l’utiliser avec parcimonie et aux bons moments. »

Les quarts se défont du ballon si vite qu’il est souvent difficile de réussir des sacs. Mais on doit à tout le moins défaire la poche protectrice.

Bob Slowik

Slowik a précisé que son groupe avait eu très peu de temps pour se familiariser avec son système de jeu, ce qui est vrai. On peut dire la même chose dans son cas, puisque sa longue carrière s’est déroulée dans la NFL et la NCAA.

« On a beaucoup parlé ensemble depuis notre premier match. Je pense qu’il devait s’habituer à voir certaines formations offensives. Tout ce que je souhaite, c’est qu’on soit solides dans tout ce que nous faisons. Il y a eu quelques erreurs de communication, mais je pense qu’on a apporté les correctifs nécessaires », a indiqué Khari Jones.

« Je veux qu’il soit fidèle à son style de jeu, qui consiste à mettre de la pression sur l’attaque adverse. J’espère que c’est ce qu’on verra cette semaine », a poursuivi l’entraîneur-chef, qui s’attend à une meilleure performance de son front défensif.

« On fera appel à des surnombres, mais notre ligne défensive devra également être en mesure d’exercer de la pression à quatre joueurs. Je ne parle pas seulement de sacs, elle devra forcer le quart à se déplacer derrière sa poche protectrice », a précisé Jones.

« C’est un défi pour notre ligne défensive et je pense qu’elle est prête à le relever. Ces joueurs savent qu’ils n’ont pas offert leur meilleure performance lors de notre dernier match, et je pense qu’ils seront prêts [demain]. »

Un apport des plaqueurs

Normalement, la pression sur le quart-arrière qu’exerce un front défensif passe par les ailiers. Mais dans le cas des Alouettes, les plaqueurs Brown et Baron devront absolument apporter une contribution significative dans cet aspect du jeu, eux qui ont respectivement réussi cinq et quatre sacs à leur première saison en 2018.

Brown, un ancien de l’Université d’État du Mississippi, est reconnu pour ses qualités de chasseur de quarts.

« J’ai quitté La Nouvelle-Orléans et la Louisiane pour une seule raison, et c’est pour presser les quarts-arrières. C’est de cette façon que je peux avoir le plus grand impact sur un match », a estimé le joueur de 25 ans.

Les Alouettes veulent également voir Brown profiter de sa taille de 6 pi 6 po pour rabattre des passes à la ligne de mêlée, ce qu’il a réussi à plusieurs reprises la saison dernière.

« Un joueur qui possède cette taille et qui peut rabattre des passes est doublement important en raison de la largeur du terrain et de tout l’espace qu’il y a à couvrir dans la LCF. Alors, en effet, on s’attend à ça de sa part », a reconnu Slowik.

Masoli et les Tiger-Cats

La commande de Slowik et des Alouettes s’annonce pour le moins imposante, demain soir. Hamilton a remporté ses deux premiers matchs, dont une victoire de 64-14 aux dépens des Argonauts, samedi dernier, à Toronto.

« L’élément qui ressort le plus à mes yeux, c’est que les Tiger-Cats forment une équipe très physique qui impose le rythme. Leur attaque possède deux joueurs qui sont très difficiles à contenir et elle sait comment en faire une bonne utilisation », a résumé Slowik, qui parlait ainsi de l’excellent Brandon Banks et du porteur de ballon montréalais Sean Thomas-Erlington.

C’est sans parler de Jeremiah Masoli, qui fait maintenant partie de la crème du circuit chez les quarts.

« Les Tiger-Cats ont été très bons jusqu’à maintenant. On a affronté une très bonne équipe il y a deux semaines et ce sera encore le cas cette fois. Mais c’est ce que j’aime. Je veux que notre équipe se mesure aux meilleures », a dit Jones.

Prochain match : Alouettes c. Tiger-Cats, demain (19 h 30) à Hamilton