Les Alouettes tenteront de terminer leur saison avec une deuxième victoire de suite, samedi soir (19 h), alors qu'ils visiteront les Tiger-Cats à Hamilton. Même si les Montréalais ont perdu 13 de leurs 17 matchs et qu'ils rateront les séries éliminatoires pour la quatrième fois en quatre ans, l'humeur reste plutôt bonne dans l'équipe.

On peut assurément critiquer les Alouettes pour diverses raisons, mais il faut rendre à l'édition actuelle ce qui lui revient. En dépit de tous les revers qu'elle a eu à encaisser depuis juin, cette équipe est restée unie.

« La camaraderie, l'unité et l'ambiance ont vraiment été bonnes cette année. C'est la première fois depuis que je suis avec l'équipe qu'il n'y a pas eu une seule engueulade dans le vestiaire », a noté le spécialiste des longues remises Martin Bédard, qui dispute sa 10e saison à Montréal.

L'un des membres de l'organisation dont la mission est précisément de s'assurer que l'esprit d'équipe soit solide est Lorenzo Della Foresta, l'aumônier de l'équipe. Et il est du même avis que Bédard.

« Malgré les défaites, l'esprit d'équipe est resté bon cette année. Il y a toujours de la compétition au sein d'une équipe parce que tous les joueurs veulent être des partants et personne ne veut perdre sa job. Mais ça ne s'est pas reflété sur l'esprit d'équipe. » - Lorenzo Della Foresta

Celui qui se décrit comme aumônier-coach de vie a cependant noté qu'il y avait toujours plus de joueurs qui voulaient le rencontrer lorsque les défaites s'accumulent et que l'équipe en arrache. Ç'a été le cas au cours des derniers mois.

« Les joueurs pensent plus à leur après-carrière lorsque l'équipe va mal. Ils s'interrogent sur leur avenir, sur ce qu'ils vont faire comme travail après le football. Alors je les aide parfois avec un plan d'affaires ou j'essaye de les conseiller sur les prochaines étapes de leur vie. »

CHEZ L'IMPACT AUSSI

Della Foresta travaille avec les Alouettes depuis plusieurs années déjà, notamment en récitant les prières avant les matchs et en organisant des rencontres bibliques (Bible studies). Son travail va toutefois au-delà de la religion. La preuve : il rencontre également des joueurs qui sont athées.

« On n'est pas obligés de parler de religion si le joueur ne s'intéresse pas à l'aspect spirituel. Je vais quand même l'aider comme je le peux en parlant de la vie en général ou encore de ses performances. »

Et depuis cette année, Della Foresta rencontre également des joueurs de l'Impact.

« Les joueurs professionnels communiquent beaucoup et c'est de cette façon que je me suis fait connaître chez l'Impact. Il y a quatre joueurs du club [Evan Bush, Kyle Fisher, Chris Duvall et Micheal Azira] qui souhaitaient que j'aille rencontrer l'équipe chaque semaine pour travailler avec eux, ce que j'ai fait. »

« C'est nouveau pour l'Impact, même si ce ne l'était pas vraiment dans la MLS. »

- Lorenzo Della Foresta

« La plupart des autres équipes ont des aumôniers et des coachs de vie comme moi. J'ai même déjà rencontré des joueurs d'autres équipes qui étaient de passage à Montréal pour affronter l'Impact », a raconté le Montréalais d'origine.

Photo fournie par les Alouettes de Montréal

Les Alouettes de Montréal à la Mission Bon Accueil, en 2015, pour le traditionnel repas de l'Action de grâce. De gauche à droite : Samuel Giguère, Kyries Hebert, Chip Cox, Lorenzo Della Foresta, Brian Brikowski et Nicolas Boulay

LA FRANCHISE DE BOLDUC 

André Bolduc fait aussi partie des membres des Alouettes qui sont d'avis que l'équipe est restée unie malgré ses difficultés et les défaites. « La chimie dans le groupe aura été bonne du début à la fin », a résumé l'entraîneur des demis offensifs.

Bien que satisfait de l'ambiance dans le club, Bolduc ne se met cependant pas la tête dans le sable. Les Alouettes ont servi une correction aux Argonauts de Toronto, dimanche, ce qui a servi la cause des membres de l'organisation qui soutiennent que l'équipe s'en va clairement dans la bonne direction.

« Il ne faut pas faire l'erreur d'évaluer les derniers matchs. On a joué nos deux derniers contre les Argonauts, qui sont pires que nous, et Hamilton va reposer la moitié de ses joueurs [samedi soir]. Il va falloir creuser plus loin que de simplement regarder ces matchs-là pour analyser notre équipe », a rappelé l'ancien receveur.

« Ce sera un gros travail de reconstruire cette équipe. »

- André Bolduc, entraîneur des demis offensifs

« Il y a eu de belles surprises chez les joueurs américains, notamment Ryan Brown et William Stanback, mais ce sera important de les garder dans notre équipe parce qu'on a perdu plusieurs bons joueurs dans des échanges, cette saison, et il faut remplacer ces joueurs. »

Cela dit, Bolduc ne croit pas que l'organisation procédera à de gros changements au terme de la saison.

« Je ne m'attends pas à des changements majeurs. C'est le feeling que tout le monde a dans l'équipe. Normalement, quand ça va brasser, on le sent. Ça semble assez stable pour le moment et il y a plusieurs entraîneurs qui sont encore sous contrat pour la saison prochaine. Je dis ça et tout peut changer la semaine prochaine, mais ce n'est pas l'impression que j'ai. »

Photo Alain Roberge, Archives La Presse

André Bolduc, entraîneur des demis à l'attaque chez les Alouettes de Montréal