L'horrible et gênante saison des Alouettes s'est terminée hier soir, à Hamilton, et la marque finale représente parfaitement l'allure de leur campagne : 33-0 pour les Tiger-Cats, qui n'ont gagné que le tiers de leurs matchs, soit dit en passant.

C'est donc dire que les Oiseaux auront été incapables de gagner un seul match à l'étranger en 2017 (0-9), qu'ils ont subi 11 défaites de suite avant de partir en vacances et que leur fiche de 3-15 est la pire de l'histoire de la concession dans une saison de 18 matchs.

Le quart Matthew Shiltz (7 passes complétées en 16 tentatives, pour des gains de 96 verges) voudra oublier son premier départ en carrière le plus rapidement possible. Il a été plaqué derrière la ligne d'engagement lors de ses deux premiers jeux du match et a été victime de trois interceptions.

Précisons toutefois qu'Ernest Jackson a été directement responsable des deux premières interceptions de Shiltz. Le ballon lui est passé entre les mains lors de la première, puis Richard Leonard a réussi son deuxième vol du match en profitant de la mollesse de Jackson qui n'a pas fait le moindre effort pour attraper le ballon. Leonard a perdu le ballon profondément dans le territoire des Alouettes après que Shiltz l'eut fait trébucher à la fin de son retour d'interception. L'objet a finalement abouti dans les mains de... Jackson.

Au terme d'une saison marquée par les déceptions et les sous-performances, la palme revient clairement à Jackson. Embauché à fort prix sur le marché des joueurs autonomes, le receveur n'a même pas capté une passe hier soir. Gênant.

Shiltz n'a pas bien paru, mais il a dû travailler derrière une ligne offensive composée de réservistes. Luc Brodeur-Jourdain a finalement amorcé la rencontre malgré sa blessure à une cheville qui lui avait fait rater l'essentiel des entraînements au cours de la semaine, mais n'a pu la compléter.

La défense malmenée

Comme l'avait dit l'entraîneur-chef Kavis Reed, le quart Antonio Pipkin a également obtenu du temps de jeu dans ce match de clôture. Venu en relève à Shiltz dans les dernières minutes du troisième quart, il a complété 2 de ses 9 tentatives de passe pour des gains de 14 verges. On va attendre avant de parler de quart d'avenir, si vous le voulez bien.

Outre quelques beaux attrapés de B.J. Cunningham, qui a eu le mérite de se battre jusqu'à la fin de la saison, l'attaque a été lamentable une fois de plus. La défense des Alouettes a été complètement dominée par les Tiger-Cats, elle aussi.

Le quart Jeremiah Masoli a réussi 28 de ses 37 passes pour 318 verges et il a ajouté l'insulte à l'injure en inscrivant le dernier majeur du match. Pas particulièrement rapide et même un peu corpulent, Masoli a couru au beau milieu de la défense montréalaise et a filé sur 59 verges vers la zone des buts, sans même être effleuré par un joueur des Alouettes. Gênant, ça aussi.

À l'exception de quelques plaqués de la recrue Reggie Northrup et du 121e sac en carrière de John Bowman, qui disputait possiblement son dernier match, la défense de Greg Quick a connu une autre soirée misérable. L'attaque des Tiger-Cats, par ailleurs méconnaissable depuis l'entrée en scène de l'entraîneur-chef June Jones à la mi-saison, s'est amusée durant les 60 minutes de jeu.

Échec retentissant

Le changement d'entraîneur-chef a été un peu plus profitable aux Tiger-Cats que ne l'a été celui des Alouettes.

L'organisation montréalaise ne le réalisait sûrement pas avant de congédier Jacques Chapdelaine et Noel Thorpe il y a deux mois, mais c'est précisément grâce à ces deux entraîneurs que l'équipe a connu une première moitié de saison somme toute « correcte ». À défaut de gagner souvent, les Oiseaux étaient généralement compétitifs dans leurs matchs.

Depuis que les deux hommes ont été remplacés par Reed et Quick, tout s'est affaissé. Le manque de talent saute aux yeux et a de quoi inquiéter pour la suite des choses. Les Alouettes sont faibles à TOUTES les positions. Et le plus préoccupant, c'est qu'il n'y a pas un seul joueur de première année qui a prouvé hors de tout doute au cours des derniers mois qu'il pouvait être un partant dans la LCF. Pas un seul.

Le président Patrick Boivin, Reed et les autres membres des Alouettes rencontreront les médias pour la dernière fois de la saison, ce matin, au Stade olympique. Ils parleront sûrement encore de patience et de stabilité, de plan de relance de trois ans, etc.

Or, si l'on se fie aux réactions des partisans, entendues et lues, eux ne voient pas la situation du même oeil, mais pas du tout. En deuxième moitié de saison, leur club s'est fait planter 32-4, 41-18, 29-11, 33-19, 59-11, 42-24, 43-16, 37-12 et 33-0, et on veut leur faire avaler que les choses s'en vont dans la bonne direction ? Soyons sérieux.