Une petite surprise attendait Boris Bede en arrivant à l'entraînement des Alouettes, hier, au stade Hébert. Trois botteurs étaient sur place afin d'être évalués par Jim Popp et les autres entraîneurs du club.

On reviendra sur ce dossier un peu plus tard, car à en juger par la réaction des partisans de l'équipe depuis sa défaite à Toronto, lundi soir, ils sont un peu plus préoccupés par le travail de Popp à la barre de l'équipe que par la mauvaise passe que traverse Bede.

Popp a maintenant une fiche de 4-9 depuis qu'il a remplacé Tom Higgins, l'été dernier. Une majorité d'amateurs n'était pas d'accord avec le choix de l'organisation de le laisser conserver le poste d'entraîneur-chef, et les trois récentes défaites de l'équipe n'y ont rien changé, ça va de soi.

« Je suis le DG et l'entraîneur-chef, alors c'est normal qu'on me blâme. Il y a plusieurs individus qui font partie de cette équipe, mais je suis la personne au sommet », a commenté Popp, qui a ensuite essentiellement attribué la frustration des amateurs aux médias.

« Il y a beaucoup d'experts qui parlent dans les médias et qui n'ont aucune idée de quoi ils parlent. Et les amateurs les croient. Je ne contrôle pas ça.  », s'est-il défendu.

Allez savoir si l'auteur de ces lignes fait partie des « experts » qui ne connaissent rien au football aux yeux de Popp. Probablement pas, puisque le grand manitou des Als était d'accord avec presque tous les points soulevés après la défaite de lundi : l'attaque est incapable de soutenir des séries, ce qui finit par tirer trop d'énergie d'une défense qui est souvent vidée au quatrième quart ; la ligne offensive et le botteur jouent mal ; l'équipe écope trop de pénalités ; le jeu au sol est inconstant...

Lorsque La Presse a demandé à Popp d'évaluer son travail comme entraîneur depuis le début de la saison, il a refusé l'invitation.

« Je ne vais pas me donner une note. Je travaille fort tous les jours, que ce soit comme entraîneur-chef ou comme directeur général. Et c'est la même chose pour tous les autres entraîneurs de l'équipe, ainsi que tous les joueurs. »

NE PAS DÉROGER DU PLAN

Ceux qui espéraient voir des changements significatifs sous peu devront patienter. Popp a indiqué que l'équipe n'allait pas procéder à des changements afin de secouer l'équipe.

« On avait un plan au début de la saison et on n'y dérogera pas, même si on aimerait évidemment avoir plus de victoires. »

Il n'y aura d'ailleurs pas de changement au poste de botteur pour le match de demain soir au stade Percival-Molson. C'est Bede qui sera en uniforme pour affronter les Roughriders de la Saskatchewan, malgré la présence de Drew Basil, de Hugh O'Neill et de Brett Lauter lors de l'entraînement d'hier.

« Je ne veux pas devoir procéder à un changement, mais les choses ne peuvent pas continuer de la même façon », a ajouté l'entraîneur-chef, faisant référence aux 7 placements (en 12 tentatives) que Bede a ratés depuis le début de la saison.

« C'est la compétition et j'aime la compétition. Je sais ce que j'ai à faire pour marquer mon territoire », a de son côté commenté Bede, qui a précisé que ses récentes difficultés n'avaient rien à voir avec la technique.

« C'est psychologique. Je dois arrêter de trop penser. Ce n'est pas un manque de préparation », a dit Bede, qui ne semblait pas trop affecté par la présence des trois botteurs au domicile des Cougars de Saint-Léonard.

« Être un professionnel, c'est savoir se relever. Les prochaines semaines en diront beaucoup sur moi. »

UN TEST DOUBLEMENT DIFFICILE

Comme si ce n'était pas déjà suffisant de devoir disputer deux matchs en cinq jours - dont le premier à l'étranger -, l'attaque des Alouettes doit se préparer à affronter la défense de Chris Jones, l'entraîneur-chef des Roughriders, qui maîtrise sûrement ce qui se passe du côté défensif.

« Ça rend ça encore beaucoup plus difficile, car il fait des choses qu'on ne voit pas ailleurs dans la ligue. On ne sait jamais ce qu'il nous réservera », a reconnu Popp.

Les entraîneurs des Alouettes avaient déjà amorcé leur préparation en vue de la rencontre contre les Riders, la semaine dernière, mais pas les joueurs, qui n'auront eu qu'un seul entraînement formel, celui d'hier, pour se préparer.



DES NOUVELLES DE BRODEUR-JOURDAIN

Luc Brodeur-Jourdain s'approche d'un retour au jeu. Le genou blessé du centre serait rétabli à 94 %, selon des examens qu'il a subis la semaine dernière.

« Mon objectif est encore de recommencer à m'entraîner avec l'équipe la semaine prochaine », a indiqué Brodeur-Jourdain.

De la façon avec laquelle la ligne offensive a joué à ses deux derniers matchs, le retour dans la formation de Brodeur-Jourdain ne nuirait pas. Le vétéran aura toutefois besoin de quelques semaines d'entraînement avant de pouvoir disputer un match.

Photo Marco Campanozzi, Archives La Presse

« Mon objectif est encore de recommencer à m’entraîner avec l’équipe la semaine prochaine », a indiqué Brodeur-Jourdain.