On dit souvent qu'on possède les défauts de ses qualités. Noel Thorpe ne fait apparemment pas exception à cette règle, selon son ex-patron et bon ami, l'entraîneur-chef des Carabins de l'Université de Montréal, Danny Maciocia.

«Il n'est jamais satisfait. On peut gagner 35-0, il va toujours chercher des choses à corriger. Des fois, il y a des gens qui l'acceptent. D'autres fois, un peu moins», indique ce dernier, en entrevue avec La Presse.

En effet, on ne pourra jamais reprocher à Thorpe de ne pas se donner à l'ouvrage. Debout aux aurores, il quitte rarement son bureau avant 20h30 ou 21h. Ses journées, il les passe à étudier les adversaires, à élaborer son système de jeu et à tenter de l'inculquer à ses joueurs le mieux possible.

Mais c'est justement cette ardeur au travail, cette recherche de la perfection, qui explique en grande partie tous les succès que Thorpe, âgé de 41 ans, a connus au cours de sa carrière dans la LCF, qui a commencé avec son premier séjour avec les Alouettes comme coordonnateur des unités spéciales, de 2002 à 2007.

«Si tu fais ton travail comme il se doit, tu auras du succès», résume le principal intéressé.

Danny Maciocia le savait très bien lorsqu'il a demandé à Thorpe d'être son responsable des unités spéciales et des demis défensifs avec les Eskimos d'Edmonton, de 2008 à 2010, puis d'être son coordonnateur de la défense avec les Carabins durant les deux années suivantes.

«Je savais que c'était un jeune entraîneur brillant, dédié et travaillant. Je ne comprenais pas pourquoi personne ne se rendait compte de tout son potentiel. Quand il prend la parole, il est vraiment en contrôle, et les joueurs croient en son message», indique-t-il.

L'influence de Don Matthews

Noel Thorpe a fait ses premiers pas dans le football en jouant comme demi défensif pour l'Université St. Cloud State, au Minnesota. Après une blessure, il est passé à l'Université de Colombie-Britannique en 1996. C'est là qu'il a eu la piqûre du coaching, alors qu'il y a oeuvré comme coordonnateur de la défense jusqu'en 2000.

Arrivé dans la LCF à seulement 30 ans, Thorpe n'hésite pas une seconde avant d'identifier l'ex-pilote des Oiseaux, Don Matthews, comme celui ayant eu la plus grande influence sur sa carrière.

«C'est quelqu'un avec qui je partage la même philosophie. Il m'a pris sous son aile. Nous avons passé des heures à regarder des vidéos ensemble et à préparer l'équipe en vue du prochain match», relate-t-il.

Bientôt entraîneur-chef?

Comme on le sait, Thorpe a signé une prolongation de contrat de deux ans avec les Alouettes, tout comme l'ancien quart-arrière Ryan Dinwiddie, devenu entraîneur du contrôle de la qualité à l'attaque l'année dernière.

Son nom est toutefois de plus en plus souvent mentionné comme étant un candidat de choix pour devenir entraîneur-chef quelque part dans la LCF. Thorpe l'avoue: il souhaite occuper ce poste un jour.

«Être entraîneur-chef dans cette ligue, c'est une apothéose», lance-t-il.

Et au moment où la machine à rumeurs l'envoie tantôt à Montréal, tantôt à Ottawa, il assure qu'il serait ravi d'atteindre cette apothéose dans la métropole.

«Quand tu regardes les 18 dernières années, c'est sans doute l'organisation qui a connu le plus de succès. Et l'une des principales raisons, c'est la stabilité, tant au niveau des entraîneurs que des propriétaires.»

D'ici là, il continuera à s'occuper de la défense des Moineaux, l'une des meilleures de la LCF en 2013. Mais comme on pouvait s'y attendre, malgré les performances impressionnantes des siens, Thorpe estime qu'il y a encore place à l'amélioration.

«Nous avions un but cette saison, et c'était d'être la défense numéro un de la ligue. Mais avant cela, nous voulions gagner la Coupe Grey», souligne-t-il.