Pauvre Alex Smith. Après avoir été l'une des risées de la ligue pendant si longtemps, le premier choix du repêchage de 2005 goûtait enfin au succès. Mais même s'il possède le cinquième meilleur coefficient d'efficacité de la NFL, il commencera le match de dimanche, à St. Louis, sur le banc.

Smith a disputé la meilleure saison de sa carrière en 2011, ce qui n'a pas empêché les 49ers de courtiser Peyton Manning avant qu'il accepte l'offre des Broncos. Déçu, Smith a tout de même pilé sur son orgueil en acceptant un nouveau contrat de trois saisons avec la formation californienne quelques jours plus tard.

Le quart de 28 ans a continué de s'améliorer cette saison. Avant de subir une commotion cérébrale, il y a trois semaines, il avait complété 70 % de ses passes. Smith est en santé, mais Jim Harbaugh a choisi de laisser Colin Kaepernick aux commandes de l'attaque, vainqueur lors de ses deux premiers départs dans la NFL, contre les Bears et les Saints.

Kaepernick joue avec beaucoup de confiance pour un joueur qui n'en est qu'à sa deuxième saison. Il représente une plus grande menace que Smith, autant sur le plan de la course que celui des longues passes, et ses qualités de leader ne laissent aucun doute. La plupart des entraîneurs auraient donc pris la même décision qu'Harbaugh.

N'empêche que c'est un gros pari. Déjà fragile, la confiance de Smith est sûrement ébranlée. On peut donc se demander de quelle façon il réagira s'il retrouve son poste de partant. De son côté, Kaepernick est un bon athlète qui n'est manifestement pas intimidé lorsqu'il se retrouve sur un terrain de la NFL. Il n'a cependant tenté que 79 passes à ses deux premières saisons. Les Niners peuvent-ils vraiment viser le Super Bowl avec un quart-arrière aussi inexpérimenté?

Ce n'est peut-être pas si farfelu. Les 49ers ont la défense et le jeu au sol pour veiller tard en janvier, et comme un lecteur me le faisait remarquer cette semaine, leur situation fait un peu penser à ce qui s'est déroulé dans le nord-est des États-Unis, il y a 10 ans, alors qu'un autre quart-arrière avait perdu son poste de partant en raison d'une blessure.

Drew Bledsoe, un premier choix au repêchage comme Smith, avait été remplacé par un joueur qui ne disputait que sa deuxième saison, un quart qui était très peu connu du public à l'époque. Bon, d'accord, on va se garder une petite gêne...

L'avantage du terrain

Avec cinq semaines à faire en saison régulière, sept des huit équipes qui mènent leur division ont au moins deux victoires de plus que celles occupant le deuxième rang. Les Bears ne devancent les Packers que par une victoire, mais pour le reste, on a déjà une idée des équipes qui remporteront leur division.

On peut même présumer que les Falcons et les Texans finiront respectivement au sommet de la Nationale et de l'Américaine. Jusque-là, ça va. Mais pour la suite des choses, c'est drôlement plus compliqué.

Le classement final risque d'être déterminant en janvier, surtout dans l'Américaine. Les Ravens (9-2), les Patriots (8-3) et les Broncos (8-3) sont tous dominants à domicile, et entre finir au deuxième ou au quatrième rang, il y a un monde de différence pour ces trois équipes.

En saison régulière, les Ravens ont gagné leurs 15 derniers matchs à Baltimore, où ils n'ont pas perdu depuis le 5 décembre 2010. Ils ont participé aux séries lors des quatre dernières saisons, mais ont été incapables de se rendre au Super Bowl, en partie parce qu'ils ont dû disputer huit de leurs neuf matchs éliminatoires à l'étranger au cours de cette période.

Depuis 2009, les Patriots ont une fiche de 27-2 à Foxboro en saison régulière (pourcentage de victoires de 93,1 %), et de 18-12 à l'étranger (60 %). De plus, ils ont perdu cinq de leurs six derniers matchs éliminatoires n'ayant pas eu lieu au Gillette Stadium, incluant leurs deux défaites au Super Bowl.

Contrairement aux Ravens et aux Pats, les Broncos ont subi un bon nombre de revers à domicile au cours des dernières saisons, mais c'était bien sûr avant que Manning s'amène. Les Broncos ont gagné quatre de leurs cinq matchs à Denver cette saison, une tendance qui devrait se poursuivre. Arrêter Manning et son attaque sans caucus dans la haute altitude du Colorado est maintenant l'un des défis les plus imposants dans la NFL.

L'avantage du terrain n'est toutefois plus ce qu'il a déjà été. Les Packers (2010), les Giants (2007) et les Steelers (2005) ont tous remporté le Super Bowl après avoir gagné trois matchs à l'étranger avant d'y accéder. Mais dans l'Américaine, le dernier mois de la saison régulière pourrait être déterminant.