Le football a beau être un sport violent, plusieurs de ses acteurs aiment laver plus blanc que blanc. Il y a un code à respecter, et lorsqu'on y déroge, c'est souvent la tempête.

Alors comme il fallait s'y attendre, Shea Emry s'est prêté à une séance d'autoflagellation devant les médias, hier. Le secondeur a été expulsé du match des Alouettes à Regina, samedi, pour avoir donné un coup de poing au garde Brendon Labatte entre deux jeux. La LCF pourrait décider de le suspendre pour ce geste.

Au hockey, le coup lui aurait plutôt valu une punition de deux minutes. Ce n'était pas tout à fait un crochet à la Mike Tyson, mais les écarts de conduite comme celui d'Emry ne sont pas tolérés au football. Le secondeur des Oiseaux est donc passé au banc des accusés, hier, repentant.

«J'ai perdu mon sang-froid, et ce genre de geste n'a pas sa place au football. J'en tire une leçon. Je ne peux pas agir de cette façon», a reconnu Emry, qui a déjà écopé de deux amendes de la LCF cette saison pour des gestes d'indiscipline.

Le match de samedi a été particulièrement robuste. On raconte que certains joueurs de la ligne offensive des Roughriders n'ont pas été des anges, eux non plus.

«Plusieurs choses se déroulent dans le feu de l'action. J'ai fait quelque chose dont je ne suis pas fier, et je suis certain qu'ils [les Roughriders] ont fait des choses dont ils ne sont pas fiers. Mais je ne vais pas blâmer qui que ce soit et je vais me concentrer sur notre prochain match», a dit Emry au sujet du jeu de la ligne des Riders.

Sans vouloir excuser le geste d'Emry, peut-on réalistement s'attendre à ce qu'un secondeur maîtrise parfaitement ses émotions en tout temps? Un joueur dont l'essentiel du travail est de plaquer des porteurs de ballon et de lutter avec des joueurs de plus de 300 livres?

«La ligne est mince, en effet. Mais je dois être plus fort mentalement», estime Emry, qui connaît par ailleurs la meilleure saison de sa carrière avec 78 plaqués, sept sacs et une interception. «Ces gestes ternissent ce que j'accomplis sur le terrain, et ne sont pas le reflet de la personne que je veux être.»

Marc Trestman a discuté de la situation avec son secondeur et lui a indiqué que ce type de comportement était inacceptable. «Il comprend l'ampleur de son geste et de ses répercussions. Non seulement au niveau de l'équipe et de la ligue, mais à l'échelle du pays», a même lancé l'entraîneur.

«Un entraîneur-chef n'aime pas voir ça, car c'est un geste disgracieux (classless). Mais il m'a beaucoup aidé en m'offrant son soutien et en discutant avec ma famille et mes amis. C'est difficile de vivre une situation semblable, mais j'ai appris ma leçon et je suis prêt à tourner la page», a dit Emry.

Au tour de Davis

Rod Davis a subi une fracture à un pied lors du match de samedi, et selon Trestman, le secondeur ne sera probablement pas en mesure de disputer la finale de l'Est, le 18 novembre.

Le garde Andrew Woodruff, lui, s'est blessé à un orteil et n'affrontera pas les Eskimos d'Edmonton dimanche. Malgré une liste de blessés qui n'en finit plus de s'allonger, Trestman ne laissera aucun de ses joueurs au repos contre les Eskimos. «Notre équipe doit continuer de s'améliorer, et on compte actuellement sur trop de nouveaux joueurs», a-t-il plaidé.

Richardson à l'honneur

Jamel Richardson a été nommé le joueur offensif de la semaine dans la LCF. Le receveur a capté huit passes pour 161 verges contre les Roughriders, de loin son meilleur match de la saison.

«C'est la fin de la saison et c'est important d'entamer les séries sur notre erre d'aller. Je veux montrer à nos joueurs plus jeunes de quelle façon on doit jouer à ce moment de l'année», a commenté Richardson.