Le scandale de pédophilie à l'université américaine de Penn State, qui a mené à la chute d'un entraîneur de football américain, continuait mardi de faire des vagues alors que le principal accusé parlait uniquement de «chahut» avec les enfants.

Dix nouvelles victimes présumées de Jerry Sandusky, 66 ans, ancien assistant entraîneur de l'équipe universitaire de Penn State, déjà inculpé d'agression sexuelle sur huit mineurs entre 1994 et 2009, se sont manifestées, rapportait mardi le New York Times.

Cette révélation est intervenue au lendemain de la diffusion d'un entretien accordé par M. Sandusky à la chaîne de télévision NBC, dans lequel ce dernier a assuré que «non», il n'était pas pédophile.

«Je pourrais dire que j'ai fait certaines choses. J'ai chahuté avec les enfants, j'ai pris des douches (avec eux) après les entraînements, je les ai serrés dans mes bras, j'ai touché leurs jambes sans intention sexuelle», a affirmé M. Sandusky, en liberté sous caution.

L'homme avait fondé en 1977 Second Mile, une organisation caritative pour enfants défavorisés qu'il entraînait au foot et parmi lesquelles se trouvaient ses victimes, selon l'accusation.

Son inculpation il y a dix jours a entraîné une série de démissions et d'évictions au plus haut sommet de l'université, dont le limogeage du président, mais surtout la démission puis le renvoi de Joe Paterno, 84 ans, une légende dans le monde du football universitaire.

L'affaire fait depuis régulièrement la Une de tous les journaux.

Surnommé «JoePa», Joe Paterno était présent dans l'encadrement des Nittany Lions depuis 62 ans, les dirigeait depuis 46 ans et les avait conduits 409 fois à la victoire. On ne comptait plus le nombre de récompenses et de titres divers dont il était auréolé.

Cet inamovible «coach» s'était retrouvé au centre du scandale dont il n'est pas l'accusé mais a été tenu pour moralement responsable, n'ayant pas dénoncé ouvertement les agissements de Jerry Sandusky, son assistant pendant 33 ans. Joe Paterno, alerté en 2002 sur une agression, s'en était ouvert au responsable des sports de l'université, sans prendre plus de décisions.

À Washington, le sénateur démocrate Bob Casey a appelé à la mise en place d'une audition sur les lois fédérales qui imposent aux témoins de tels faits de dénoncer les agressions sexuelles dont sont victimes les enfants.

«Nous devons renforcer nos lois pour nous assurer que tout abus présumé soit immédiatement rapporté aux forces de l'ordre et aux services de protection de l'enfance», a-t-il déclaré.