Quelques heures avant l'entraînement, hier, Jonathan Beaulieu-Richard avait troqué ses habits des Carabins pour un sweat à l'effigie du dernier défi Est-Ouest. Plus tôt cette année, le secondeur extérieur de l'Université de Montréal a été l'un des 20 espoirs du Québec à participer à cette Classique dont l'objectif est d'impressionner les dépisteurs de la LCF.

L'étudiant en pharmacie croit avoir atteint son objectif en vue du repêchage 2012. «Ça s'était bien passé autant au niveau des tests physiques que du match ou des entraînements. Je n'avais pas un grand nom avant de participer à ce défi, mais je pense que, tranquillement, je commence à le faire connaître un peu plus à travers la Ligue. C'est bien d'attirer l'attention, surtout que je viens d'un plus petit programme collégial.»

Pour s'assurer que tout le monde retienne son nom, le secondeur extérieur des Carabins connaît un début de saison canon avec 24,5 plaqués en deux matchs. Ses 14 plaqués contre le Rouge et or, samedi dernier, lui ont même valu le titre de joueur défensif de la semaine au football universitaire québécois.

Modeste, l'ancien joueur des Diablos de Trois-Rivières met cette performance sur le compte du nouveau système de l'équipe.

«Il permet de me mettre en valeur tandis que le reste de mes coéquipiers vont plutôt faire la sale besogne. Je joue un petit peu plus en retrait, ce qui me permet d'être mieux protégé par mes coéquipiers, et de me déplacer plus facilement d'un côté à l'autre du terrain.»

Son repositionnement depuis l'arrivée de Danny Maciocia à la barre de l'équipe est une autre raison, croit-il. Aligné au poste de secondeur extérieur côté large lors des saisons précédentes, il est, cette année, du côté court du terrain.

«Comme dans la Ligue canadienne, nous utilisons un demi-défensif du côté large du terrain et je me suis retrouvé du côté faible. J'avais déjà joué là par le passé, mais c'est ma première saison à temps plein de ce côté. On est plus dans le feu de l'action et, j'aime bien ça.»

Bourreau de travail

Au-delà des considérations tactiques, l'athlète de 6'1 et 215 livres est également un bourreau de travail. Que ce soit au niveau des séances vidéo ou le nombre d'heures passées dans le gymnase. Sans oublier sa discipline nutritionnelle.

Pas étonnant alors que les vétérans et les recrues le considèrent comme l'un des grands leaders de l'équipe.

«C'est quelqu'un qui ne parle pas beaucoup, mais il sait ce qu'il a à faire sur le terrain, explique un autre secondeur de quatrième année, William Fontaine. Il travaille fort, s'entraîne fort et il fait beaucoup de vidéos. Ce n'est pas un leader par ses paroles, mais par les actes.

«La saison n'est pas finie et il peut arriver beaucoup de choses, mais il a tout ce qu'il faut pour aller de l'autre bord (dans la LCF).»

Nommé capitaine cette saison, le numéro 50 est parfaitement conscient de son nouveau rôle dans l'équipe. Mais au-delà de ce titre, il comprend et accepte que les responsabilités accrues sont une suite logique dans son évolution d'athlète et de vétéran.

«Je pense que tous les vétérans de quatrième année dans l'équipe acceptent de prendre un peu plus de leadership. On s'arrange pour que tout le monde soit sur la même longueur d'onde en parlant aux joueurs, parfois individuellement, et en s'assurant qu'ils comprennent les enjeux.»

Ce travail s'effectue principalement auprès des nombreuses recrues présentes avec les Carabins cette saison. Beaulieu-Richard n'a pas hésité à aider activement le secondeur intérieur Byron Archambault lors de son arrivée tardive, à la fin du mois d'août.

«C'est vraiment un bon gars, indique Archambault. Je suis arrivé ici en retard et un peu en arrière au niveau des jeux. Il a été l'un des premiers à m'aider à ce niveau-là et à s'assurer que je comprenais ce qui se passait sur le terrain. Il me replaçait parfois à la bonne place et c'est là que j'ai vu que c'était un leader. C'est quelqu'un qui sait ce qu'il a à faire, au point de savoir ce que, toi, tu dois faire.»