Danny Maciocia est de retour chez lui - il dirigera une équipe de football universitaire dans son ancien quartier - et ne pourrait être plus heureux.

Le Montréalais, qui a carrément été chassé d'Edmonton l'été dernier après près de neuf saisons passées à titre d'entraîneur-chef et de directeur général des Eskimos, était sur le terrain vendredi, dans ses nouvelles fonctions d'instructeur des Carabins de l'Université de Montréal.

Le dôme était utilisé par l'équipe dans le cadre de son camp d'entraînement printanier lors de la mi-session, tout juste à côté de l'aréna Roberto-Luongo et à cinq minutes de voiture du domicile de Maciocia dans le quartier majoritairement italien de Saint-Léonard. C'est d'ailleurs à cet endroit qu'il avait vécu sa première expérience d'entraîneur-chef à la barre d'une équipe de football junior, dans les années 1990. Le terrain habituel des Carabins, qui est situé sur la partie arrière du mont Royal, est gelé et recouvert de neige à ce temps-ci de l'année.

«Mes priorités ont changé à 43 ans, a-t-il dit. Avec ma femme et mes trois enfants, je voulais simplement me rapprocher de ma famille, particulièrement depuis que j'ai perdu mon frère (Tony) des suites d'un cancer il y a un an et demi.

«On dirait que j'ai raté des choses. Je suis vraiment heureux d'être de retour.»

Maciocia et son personnel, qui inclut l'ancien entraîneur adjoint des Eskimos Noel Thorpe et un instructeur invité - le légendaire secondeur des Eskimos Dan Kepley - participaient à leur première séance d'entraînement officielle à la barre des Carabins depuis qu'il a accepté un contrat de cinq saisons le 17 novembre.

Il a aussi retrouvé le sourire après avoir connu une saison 2010 difficile, au cours de laquelle il a été congédié par les Eskimos le 31 juillet après que ses hommes eurent compilé une fiche de 1-4, et d'innombrables saisons décevantes.

Même s'il a soulevé la coupe Grey à titre de coordonnateur offensif en 2003 et d'entraîneur-chef en 2005, les Eskimos ont éprouvé toutes sortes d'ennuis depuis qu'ils ont raté les éliminatoires pour la première fois en 35 ans, en 2006.

Lorsqu'il a été congédié, un éditorialiste d'Edmonton avait même écrit que Maciocia était passé de héros local à «l'une des personnes les plus répugnantes, détestées et méprisées de l'histoire du sport à Edmonton».

Maciocia s'est senti blessé par certains propos tenus à son égard, incluant ceux à l'effet qu'il n'avait aucune affinité avec les partisans des Eskimos.

«La chose qui m'a vraiment troublé cette journée-là c'est que j'ai réalisé que je n'étais toujours pas accepté à Edmonton, même après huit ans et demi passés là-bas, a confié Maciocia. J'ignore si ç'a rapport avec la géographie ou autre chose, mais c'est un aspect que je n'ai jamais compris.

«Mais outre cela, ce fut une belle expérience. Si on m'offrait de remporter deux coupes Grey avec une organisation comme celle des Eskimos d'Edmonton, j'accepterais l'offre sans même y penser, et même que je recommencerais si c'était à refaire.»