Les équipes de la NFL ne seront plus soumises à un plafond salarial à compter de vendredi.

Le contrat de travail négocié en 2006 par les propriétaires d'équipes et l'association des joueurs contenait une clause permettant l'élimination du plafond salarial en 2010. Les deux parties estimaient alors qu'une telle éventualité était peu probable et qu'un nouveau contrat serait négocié d'ici là.

Quand les propriétaires ont décidé en 2008 de se prévaloir de l'option qui leur permettait de mettre un terme au contrat de travail, peu de gens croyaient que la NFL se retrouverait effectivement sans plafond salarial, compte tenu que le système en place a généralement bien servi les deux parties.

Les négociations en vue d'un nouveau contrat de travail sont toutefois dans l'impasse, ce qui fait que les équipes ne seront plus soumises à aucune restriction pour leurs dépenses salariales à compter de vendredi.

La période de mise sous contrat des joueurs autonomes se met donc en branle dans un contexte d'incertitude, alors que personne ne sait vraiment comment tout ça se terminera - peut-être même par un lock-out en 2011.

«Nous entrons dans une période d'incertitude pour tous, a dit le directeur général des Buccaneers, Mark Dominik. Personne ne sait vraiment ce qui va se produire et peut affirmer que telle ou telle équipe va dépenser tant d'argent. Tout n'est que spéculation.»

Marc Ganis, président de la firme de consultants Sports Corp., croit pour sa part que les équipes vont se montrer parcimonieuses.

«C'est une des possibilités de cette période marquée par l'absence de plafond salarial, que certaines équipes qui connaissent moins de succès sur le terrain en profitent pour abaisser leur masse salariale sous le niveau plancher», a dit Ganis.

«Les équipes auront maintenant l'opportunité de consacrer à leur masse salariale le montant qui, selon elles, correspond à la valeur de leur formation sur le terrain. Une équipe qui présente un dossier de 4-12 n'a pas des joueurs du même calibre qu'une formation qui maintient un rendement de 12-4. Je m'attends à ce que les équipes qui évoluent dans des marchés petits ou moyens profitent de cette année sans plafond salarial pour dépenser en fonction de leurs moyens plus limités», a-t-il ajouté.

Joe Linta, un agent de joueurs qui représente notamment le quart-arrière Joe Flacco, croit pour sa part que les équipes vont continuer de dépenser. Plusieurs de ses collègues partagent d'ailleurs cet avis.

«Les propriétaires sont riches et même s'ils désirent faire de l'argent, leur désir de gagner est encore plus fort, a dit Linta. De l'argent, ils en ont déjà beaucoup. Leur désir insatiable de gagner sera plus fort que leur volonté d'épargner de l'argent. Alors ils vont dépenser.»

Certains pourront dépenser plus que d'autres. Mais parmi les joueurs autonomes sur le marché cette année, il y en a peu qui soient en mesure de transformer une équipe.

En vertu du contrat de travail qui vient à échéance en mars prochain, les équipes qui ont pris part aux demi-finales de conférence en janvier dernier se voient imposer certaines restrictions pour l'embauche de joueurs autonomes. Les quatre équipes qui ont disputé les finales de conférence, par exemple, ne peuvent embaucher un joueur autonome que si elles en perdent un.

Les Saints de la Nouvelle-Orléans, les Colts d'Indianapolis, les Jets de New York et les Vikings du Minnesota sont ainsi désavantagés.

«Nous sommes certainement pénalisés, a dit l'entraîneur-chef des Jets, Rex Ryan. Disons que si nous avons besoin d'un ailier rapproché ou de tout autre joueur, nous n'aurons pas accès aux meilleurs.»

Sans plafond salarial, les joueurs ne peuvent se prévaloir de leur autonomie que s'ils comptent au moins six saisons d'expérience dans la NFL, comparativement à quatre saisons sous l'ancien régime.

C'est donc dire que les joueurs qui en sont à leurs cinquième ou sixième saison ne peuvent obtenir qu'une autonomie avec compensation. Dans un tel cas, leur ancienne équipe peut obtenir une compensation pour la perte du joueur ou elle peut même égaler l'offre qui lui sera faite par une autre formation.

Cette modification aux règles touche 212 joueurs, dont l'ailier défensif Elvis Dumervil, meneur pour les sacks du quart dans la NFL en 2009 avec les Broncos de Denver, le secondeur Shawn Merriman et l'ailier espacé Vincent Jackson, des Chargers de San Diego, le demi offensif Ronnie Brown, des Dolphins de Miami, l'ailier espacé Miles Austin, des Cowboys de Dallas, ainsi que le secondeur DeMarco Ryans, des Texans de Houston.