Le marché des joueurs autonomes de la NFL, déjà fort encombré, vient d'accueillir un autre élément d'importance: Terrell Owens.

Après trois saisons, 38 touchés, une centaine de crises et environ 5000 controverses, les Cowboys de Dallas ont décidé que c'était assez. Tard mercredi, ils ont choisi de congédier Terrell Owens, et de ne pas ramener le receveur-vedette pour une quatrième saison.

Étonnant? Oui et non. Oui, parce que le propriétaire Jerry Jones a toujours adoré celui que l'on surnomme T.O. Non, parce qu'il est devenu évident que le receveur de 35 ans est sur le déclin. Les équipes professionnelles sont prêtes à composer avec des divas quand le jeu en vaut la chandelle. Mais quand les divas ne produisent plus, alors là, les maux de tête n'en valent plus la peine.

Rappelons simplement que la saison dernière, Owens n'a connu que deux matchs de plus de 100 verges de gains. Souvent, il était incapable de se défaire des demis défensifs à la ligne de mêlée. T.O. sera sûrement le dernier à l'admettre, mais on dirait bien que le temps l'a enfin rattrapé.

Les Cowboys, qui l'avaient embauché en mars 2006 avec un Super Bowl en tête, n'auront finalement même pas pu gagner un match des séries éliminatoires avec lui. Terrell Owens était censé faire la différence. Il ne l'a pas faite.

Si les Cowboys n'en veulent plus, ça ne veut pas dire que sa carrière est terminée pour autant. Les divas du genre ayant généralement neuf vies, il y aura bien une équipe qui va lui donner une autre chance. Pourquoi pas les Raiders d'Oakland, qui se font une spécialité d'embaucher les joueurs «spéciaux», pour emprunter un terme poli? Le propriétaire Al Davis, lui-même un spécial, y a sûrement déjà songé.

En attendant, il y a un joueur des Cowboys qui célèbre probablement en cachette. Ce bruit que vous entendez au loin? C'est le quart Tony Romo qui vient de lancer sa quatrième bouteille de Cristal dans le bac à recyclage.

Ce qu'il doit jubiler, le Romo. Bien sûr, il ne le dira pas publiquement. Ce n'est pas son genre. Mais à compter de la saison prochaine, il n'aura plus à essayer de faire plaisir à un receveur qui voulait le ballon trop souvent.

Ce n'est pas un hasard si la moitié des interceptions commises par Romo en 2008 l'ont été sur des jeux à l'endroit d'Owens... À force de viser le même gars pour lui faire plaisir, on devient prévisible. Et on fait des gaffes.

Eli Manning, des Giants de New York, vivait la même situation avec Jeremy Shockey, une autre grande gueule notoire. Comme Owens, Shockey est de ceux qui aiment hurler dans la face du quart quand ça ne fait pas leur affaire. Comme par hasard, Eli s'est mis à mieux jouer l'instant où Shockey, blessé, est sorti de la formation. C'est bien pour dire...

On ne sait trop si les Cowboys vont être meilleurs sans Owens la saison prochaine. Mais une chose est sûre: le vestiaire ne sera plus divisé, et Romo ne se sentira plus obligé de faire plaisir à un receveur qui menace de faire des crises à tout moment.

Rien que pour ça, les Cowboys peuvent entrevoir la prochaine saison avec un optimisme renouvelé. Pour une équipe qui déçoit depuis trois ans, c'est déjà beaucoup.