James McArdle, le responsable des commandites de Jacques Villeneuve, estime qu'un pilote a besoin d'amasser 15 millions s'il veut participer à chacune des 36 épreuves de la série NASCAR.

Incapable, jeudi dernier, de fournir entièrement les quelque 420 000 $ exigés pour participer aux qualifs de l'épreuve mythique du Daytona 500, Bill Davis, le propriétaire de la voiture, perd patience et demande au pilote de respecter ses engagements.

Villeneuve: «Si ça prend un chèque pour aller en Californie, lieu de la prochaine épreuve, il se peut bien que je n'y sois pas. Je comprends Davis de parler comme il le fait, mais moi je considère que ça m'a déjà coûté assez cher.»

Comment expliquer qu'un ex-champion du monde puisse être à court de sous?

Sa longue liaison avec son ancien agent Craig Pollock, un être souverainement détesté dans le milieu de la course automobile, ne l'a certes pas aidé. Mais même en congédiant ce dernier il y a quelques semaines, aucune entente d'importance avec des commanditaires potentiels ne semble vouloir se ficeler.

Et maintenant voilà que Villeneuve, en qualif, perd au 17e tour la maîtrise de son bolide et termine sa journée dans un mur.

Tout au cours de cette épreuve, moi, qui pourtant déteste les courses de chars, j'ai été rivé à mon petit écran et ai apprécié chacun des gestes posés par Patrick Carpentier et Jacques Villeneuve.

À la décharge du p'tit, autant le propriétaire Bill Davis que Richard Labbe, le chef d'équipe, en passant par Carpentier, son coéquipier, tous ont admis que sa voiture était beaucoup trop survireuse pour espérer obtenir un bon résultat.

Ce qui nous amène maintenant à la vraie question.

À quand une vraie course de chars?

Quand un promoteur de courses automobiles visionnaire va-t-il mettra sur pied une série dans laquelle chacun des pilotes conduirait la même voiture?

Soyons plus clair.

Si un promoteur de courses automobiles achetait 50 voitures identiques mettons, dotées du même moteur, des mêmes pneus, des mêmes freins, bref des voitures en tout point semblables qui seraient distribuées au hasard en début de chaque semaine aux écuries en lice, peut-être alors cesserions-nous d'assister à des courses de chars puisque dans les conditions décrites, seul le talent des pilotes et de leurs équipiers servirait à les départager. Comprenez-vous?

Ce que je veux dire, c'est qu'en NASCAR comme en F1, les championnats se gagnent en laboratoire et dans les usines de soufflerie.

À preuve, si Michael Schumacher avait conduit jeudi la voiture de Villeneuve, lui aussi aurait terminé sa course dans un mur.

Or donc?

Or donc, pour être un bon pilote, ça prend un bon char. Et pour avoir un bon char, ça prend des sous. Des sous, Villeneuve dit en avoir assez dépensé et Davis, lui, affirme en avoir assez perdu.

On en est là.

Quelqu'un viendra-t-il à la rescousse du p'tit?

Pour les dizaines de milliers de Québécois passionnés de course automobile ainsi que pour la popularité au Québec de la Série NASCAR elle-même, c'est à espérer.

Après tout, Villeneuve, malgré une fin de carrière en F1 en queue de poisson, en piste ou pas, ne laisse personne indifférent.