Le Brésilien Helio Castroneves a couronné un mois de mai absolument parfait en méritant la plus prestigieuse victoire qui soit, remportant les 500 milles d'Indianapolis pour la troisième fois de sa carrière, moins de six semaines après avoir été acquitté d'accusations d'évasion fiscale.

Castroneves, qui a récupéré son volant au sein d'Equipe Penske dès qu'il a été blanchi de ces accusations, qui auraient pu lui valoir six ans de prison, est devenu seulement le neuvième pilote de l'histoire à signer un troisième triomphe à Indianapolis. Il ne lui manque, par ailleurs, qu'une seule victoire pour rejoindre le groupe le plus sélect d'entre tous, qui réunit A.J. Foyt, Al Unser et Rick Mears, quadruples vainqueurs au célèbre «Brickyard».

 

Le pilote de 34 ans s'est détaché du peloton lors des derniers tours et il a devancé Dan Wheldon et Danica Patrick, dont la meilleure prestation aux 500 milles d'Indy avait été réalisée en 2005, à sa saison recrue, avec une quatrième position.

 

Parti de la 33e et dernière position sur la grille, le Québécois Alexandre Tagliani s'est fort bien tiré d'affaires, se classant 11e. Le Torontois Paul Tracy a pris le neuvième rang.

 

Mais la journée a appartenu à Castroneves, qui a secoué le poing tout au long du dernier droit.

 

«Je veux gravir la clôture», a lancé le pilote surnommé «Spiderman», en référence à sa façon bien à lui de célébrer ses victoires.

 

Et c'est ce qu'il a fait, sortant de son bolide après avoir complété le tour d'honneur commémoratif, et grimpant la clôture située le long de l'estrade principale, accompagné des membres de son équipe de ravitaillement.

 

«C'est incroyable!», a lancé Castroneves, les larmes aux yeux, alors qu'il recevait la traditionnelle bouteille de lait.

 

Roger Penske a mérité sa 15e victoire à titre de propriétaire à Indy, un record. Lorsqu'il s'est penché pour faire l'étreinte à son champion, un Castroneves ému lui a dit : «Merci de m'avoir redonné ma vie».

 

Castroneves a complété un tour du chapeau un peu spécial, récoltant la position de tête avant de gagner la compétition d'arrêt aux puits. En fait, il a frappé le grand chelem, après avoir été informé vendredi, tout juste avant la dernière session d'entraînement, que le gouvernement avait abandonné la seule accusation d'évasion fiscale encore pendante. Le jury n'est pas parvenu à arrêter un verdict.

 

«C'est le plus beau mois de mai de ma vie!», s'est exclamé Castroneves.

 

Photo: Reuters

Le bolide de Vitor Meira a pris feu au 93e tour.

Des collisions ont abrégé la journée de travail de plusieurs pilotes de renom, dont Tony Kanaan, Marco Andretti et Graham Rahal. La plus terrifiante d'entre toutes est survenu au 173e tour et a impliqué les Brésiliens Vitor Meira et Raphael Matos, dans le virage numéro 1.  

Le devant du bolide de Meira a frappé le mur extérieur coussiné, et le pilote a été placé sur une civière et transporté à l'hôpital après s'être plaint de sévères malaises au dos.

 

Le long drapeau jaune qui a suivi a permis aux pilotes encore en lice de ne plus avoir à se soucier de l'aiguille de leur réservoir d'essence. Et lorsque le drapeau vert a été agité pour relancer l'épreuve, avec 17 tours à négocier, Castroneves a connu un départ-canon devant Wheldon et Patrick, et il a éventuellement devancé Wheldon par près de deux secondes, soit presque l'équivalent de deux terrains de football.

 

«J'avais une très bonne voiture», a déclaré Patrick. «Mais que pouvais-je faire?»

 

«A la fin, je ne pouvais tout simplement pas rattraper Helio», a pour sa part admis Wheldon.