Sébastien Bourdais tente à nouveau sa chance en F1. Des essais sont prévus avec Torro Rosso en juillet. Mais, cette fois, si on lui claque la porte au nez, il va repartir avec sa besace pour ne plus jamais revenir. «Tous les ans, la fenêtre se rétrécit», a avoué le très lucide pilote, hier, à Mont-Tremblant.

Sébastien Bourdais tente à nouveau sa chance en F1. Des essais sont prévus avec Torro Rosso en juillet. Mais, cette fois, si on lui claque la porte au nez, il va repartir avec sa besace pour ne plus jamais revenir. «Tous les ans, la fenêtre se rétrécit», a avoué le très lucide pilote, hier, à Mont-Tremblant.

Mais les astres semblent enfin être alignés pour le Français de 28 ans. D'abord, c'est Nicolas Todt qui s'occupe maintenant de ses affaires. Ça tombe bien parce que le père de ce dernier, le bien nommé Jean Todt, actuel patron chez Ferrari, a déjà eu Gerhard Berger sous ses ordres. Berger dirige aujourd'hui la destinée de Torro Rosso. En entrevue au site F1 Live, l'Autrichien a dit qu'il estimait que son écurie souffrait d'avoir deux pilotes inexpérimentés - Scott Speed et Vitantonio Liuzzi.

Mais Bourdais ne se fait plus trop d'illusions. «Je ne ressens plus de frustration par rapport à la F1. J'ai passé ce stade, a dit Bourdais, hier, à Mont-Tremblant. Je sais aujourd'hui à quel point c'est politique.»

Victime innocente d'une vieille querelle entre Flavio Briatore et la Fédération française de sport automobile, Bourdais a dû se tourner vers l'Amérique et le Champ Car et, mis a part un bref essai chez Renault, il n'a jamais vraiment eu la chance de faire ses preuves auprès des bonzes du Grand Cirque. Il a bien été sollicité par les gens de Minardi, mais il a préféré se battre en avant en Champ Car que de croupir à l'arrière en F1.

Ironiquement, c'est Torro Rosso qui a pris la relève de Minardi. Selon Bourdais, les deux opérations n'ont absolument rien à voir. «Je vois Torro Rosso comme faisant partie d'une écurie de quatre voitures, a-t-il déclaré. Red Bull et Torro Rosso vont de plus en plus partager leurs ressources techniques; je ne la vois donc pas comme une équipe qui est vouée à rester en fond de grille.»

Entre-temps, Bourdais continue son petit bonhomme de chemin en Champ Car. Il est sans surprise en tête du classement, mais on ne parle pas cette année de domination totale. Merci au nouveau châssis Panoz, auquel aucune modification n'est permise sous peine de lourdes sanctions. Newman-Haas avait pris l'habitude d'apporter d'importants changements à la suspension et à l'aérodynamique de la voiture. C'est maintenant interdit. «C'est certain que ça nous désavantage. Les écarts sont maintenant infimes, a soutenu Bourdais. C'est un peu frustrant, car c'est le rôle d'un bon pilote de transmettre en piste les améliorations techniques d'une voiture. Maintenant, on ne peut plus rien y faire.»

On ne s'inquiète pas trop pour le Français. Il a une fâcheuse tendance à gagner, quel que soit le type de volant qu'on lui place entre les mains