Sebastian Vettel a tellement dominé le premier Grand Prix de la saison, il y a dix jours en Australie, que tous ses rivaux se demandent s'ils auront la possibilité de combler leur écart avec la Red Bull.

La question est d'autant plus pertinente que l'Allemand n'utilisait même pas le système de récupération d'énergie cinétique (SREC), qui pourrait lui permettre cette semaine d'aller encore plus vite! Red Bull avait préféré jouer de prudence à Melbourne et cela n'a pas empêché Vettel de mettre près d'une seconde au tour à ses rivaux quand il s'en donnait la peine.

Mais tout évolue rapidement en F1 et les meilleures équipes ont débarqué à Kuala Lumpur avec des caisses pleines d'améliorations techniques. C'est particulièrement vrai chez McLaren, qui avait déjà présenté une voiture très modifiée en Australie, sur le plan de l'échappement notamment, et qui promet d'autres modifications en Malaisie.

«Nous avons encore beaucoup de travail à accomplir avant d'intégrer toutes les améliorations que nous avons en réserve, a reconnu le directeur général de l'équipe, Jonathan Neale, en conférence téléphonique. Melbourne est un circuit sur lequel nous sommes toujours à l'aise, mais ce n'est pas aussi vrai à Sepang...

«Je ne doute pas que Ferrari et Mercedes vont trouver ici (en Malaisie) des conditions plus favorables. À moins, bien sûr, que la pluie ne vienne tout bousculer comme cela avait été le cas l'an dernier.»

Button (17e) et Hamilton (20e) avaient été piégés pendant des qualifications disputées dans des conditions météo difficiles et on prévoit effectivement de la pluie ce week-end.

Ferrari et les qualifications

Chez Ferrari, Fernando Alonso et Felipe Massa se méfieront également des qualifications. Eux aussi s'étaient retrouvés en fond de grille l'an dernier quand la pluie avait saboté leurs chances de bien faire, mais ils ont surtout en mémoire leur performance décevante de Melbourne.

Respectivement cinquième et huitième sur la grille de départ, les deux pilotes n'ont jamais pu se mêler à la lutte pour le podium. «La voiture était nettement plus performante en course, a reconnu Pat Fry, un ingénieur de Ferrari, sur le site de l'équipe. C'est beaucoup lié aux pneus et nous avons travaillé à les rendre plus efficaces sur un ou deux tours, en conditions de qualification.»

Chez Mercedes, Nico Rosberg s'est montré confiant malgré les déconvenues de Melbourne. «Sepang est l'un de mes circuits préférés, a déclaré l'Allemand hier en conférence de presse. Je m'étais qualifié en première ligne l'an dernier et j'étais monté sur le podium. L'Australie ne nous a pas permis de confirmer les bons résultats des derniers essais hivernaux, mais je crois que ce sera mieux en Malaisie.»

Renault espère évidemment que l'étonnant Vitaly Petrov va confirmer son podium de Melbourne. Éric Boullier, le directeur de l'équipe, s'est montré prudent. «La pression est sur notre équipe technique pour développer la voiture au même rythme que nos concurrents.

«Nous aurons des améliorations ici, mais nos rivaux en auront eux aussi, a poursuivi Boullier. Je suis certain que la hiérarchie sera bien différente qu'en Australie et j'espère que nous serons encore dans le groupe de tête.»

En milieu de peloton, on guettera les performances du jeune Sergio Perez, brillant septième à Melbourne avant la disqualification des Sauber. En fond de grille, si on s'attend à ce que les HRT puissent se qualifier, on comptera le nombre de tours qui les séparera du vainqueur...

Un circuit différent

Sepang est un circuit très abrasif et la chaleur y est souvent intense. Les responsables de Pirelli ont estimé que quatre ravitaillements seraient sans doute nécessaires, si évidemment la pluie ne vient pas chambouler toutes les stratégies.

D'autre part, tous les pilotes estiment que les ailerons arrière mobiles auront cette fois un véritable impact sur les dépassements. «Ce sera complètement différent de Melbourne, a noté Mark Webber, hier, en point de presse. En fait, si ça ne marche pas ici, je ne vois pas où cela pourrait marcher! Il y a un virage lent au départ (no 15), un virage lent à la fin (no 1) et une ligne droite digne de l'aéroport d'Heathrow entre les deux!»