Robert Kubica, le dernier vainqueur du Grand Prix du Canada, a évidemment gardé un bon souvenir du circuit Gilles-Villeneuve, même s'il y avait eu un grave accident la saison précédente. Il a préparé pour le site internet de Renault une analyse très détaillée du circuit montréalais.

«Montréal est un circuit fait d'accélérations et de freinages, avec un bon nombre de sections à gros freinages et des bosses. Ce n'est pas un circuit permanent et cela veut dire que l'adhérence va en s'améliorant tout au long du weekend. On peut ainsi attaquer de plus en plus à chaque tour.

 

«Les murs sont très proches du tracé; on ne peut donc pas commettre d'erreur, mais ce sont des caractéristiques que j'apprécie. Pour la mise au point, il faut se concentrer sur la stabilité des freins et la traction. Il faut également que la voiture soit facile à piloter à cause des nombreuses bosses.

«Après le départ, on freine dans le virage 1, à gauche, et on arrive immédiatement dans le virage 2. On peut attaquer l'intérieur de manière agressive, bien que cela dépende de l'équilibre de la voiture, mais il est important d'être sur une bonne trajectoire dans le virage 2, une épingle à droite un peu longue qui s'élargit en sortie. On passe la corde très tôt et on accélère rapidement pour l'approche de la chicane, un des virages les plus sympas du tour.

«Les virages 3 et 4 (droite, gauche) sont agréables à prendre au volant d'une F1. On prend l'enchaînement à environ 155 km/h et on peut gagner pas mal de temps en passant sur les vibreurs. Par contre, en faisant cela, on joue avec l'équilibre de la voiture. Il faut donc s'assurer de retomber sur la bonne trajectoire.

«Le mur est très proche à la sortie et si on arrive à y passer à quelques millimètres seulement, on peut être plus rapide de 0,2 seconde. Il faut faire sa propre évaluation, mais ne pas être trop proche car les F1 sont des voitures très fragiles si on touche...

«Les virages 5, 6, puis 8 et 9 composent deux autres chicanes. Il faut s'assurer de bien sortir de la deuxième, car elle amène à une épingle et c'est là la seule réelle occasion de dépassement du tour.

«L'épingle est la partie la plus lente du circuit et nous y avons connu quelques difficultés car la surface du circuit s'était déchirée à cet endroit par le passé. Si on prend une trajectoire en V en sacrifiant son entrée, on peut effectuer une bonne sortie. C'est important pour assurer une bonne traction à l'approche de la longue ligne droite qui suit et qui mène à une dernière chicane avant l'arrivée.»

CE QU'ILS PENSENT DU CIRCUIT

Fernando Alonso, Ferrari

«Ce circuit, avec ses lignes droites, ses chicanes et ses freinages, est plus près de ceux où nous avons bien performé jusqu'ici cette saison. Les Ferraris y ont toujours connu du succès et je crois que ce sera encore le cas cette année.»



Rubens Barichello, Williams


«Le circuit emprunte des routes publiques, très étroites, et il n'y a pas beaucoup d'adhérence. Après Istanbul et ses grandes courbes dégagées, la transition n'est pas facile et les réglages sont complètement différents.»



Sébastien Buemi, Toro Rosso


«Ce sera le premier circuit de la saison où nous pourrons rouler avec peu d'appui et cela réserve souvent des surprises. Avec ses longues lignes droites et ses gros freinages, c'est un circuit où le pilote peut faire une différence et j'espère en tirer avantage.»



Nico Hulkenberg, Williams


«C'est ma première visite au Canada et je dois apprendre le circuit. J'ai passé beaucoup de temps à l'usine sur notre simulateur, mais aussi avec les ingénieurs pour étudier les données des dernières courses. Je pense avoir une bonne idée de ce qui m'attend.»



Vitantonio Liuzzi, Force India


«J'aime ce circuit où l'on roule très vite et où on peut freiner à la limite. La vitesse de pointe est déterminante, mais il faut aussi avoir une bonne traction à la sortie des nombreux virages lents.»



Adrian Sutil, Force India


«Il n'y a pas beaucoup d'adhérence, d'autant plus qu'on doit rouler avec peu d'appui en raison des longues lignes droites et de l'épingle. On peut faire une différence en jouant sur l'aspiration et en freinant à la limite, ce qui est amusant. Pour bien faire ici, il faut un moteur puissant, une bonne vitesse de pointe en ligne droite, mais aussi une voiture bien équilibrée pour rouler en confiance sur les vibreurs.»



Heikki Kovalainen, Lotus


«C'est le deuxième circuit le plus dur sur les freins de toute la saison et le freinage est vraiment la priorité ici. Il y a d'ailleurs toujours beaucoup d'action dans les zones de freinage, surtout avant l'épingle. Il est essentiel de trouver rapidement les bons points de freinage et d'assurer le refroidissement des freins.»



Felipe Massa, Ferrari


«J'aime bien ce circuit, même si lui ne semble pas m'aimer beaucoup... Rouler avec peu d'appui et à très hautes vitesses sur un circuit aussi étroit est un challenge inhabituel et assez stimulant. Ce circuit devrait convenir à Ferrari et nous pourrons difficilement faire pire qu'en Turquie.»



Jarno Trulli, Lotus


«Montréal est un circuit temporaire et représente un défi d'un bout à l'autre. Le tracé est entouré par des murs, souvent très près du bitume, et il ne faut commettre aucune erreur, car c'est l'abandon à coup sûr en cas de contact. Il faut vraiment avoir pleine confiance en ses réglages pour oser attaquer à fond ici.»



Vitaly Petrov, Renault


«Je n'y ai jamais couru, mais je sais qu'il y a plusieurs chicanes avec de gros freinages. C'est aussi important de pouvoir passer sur les vibreurs et c'est justement une qualité de notre voiture. Cela dit, je devrai vite apprendre le tracé et ses subtilités. Heureusement, Robert (Kubica) y est très à l'aise.»



Sebastian Vettel, Red Bull


«Montréal est un circuit de freinage et les freins y sont mis à très rude épreuve. Les bris sont fréquents et cela cause habituellement des accidents spectaculaires. Les gros freinages éprouvent aussi les pneus et il faut faire attention de ne pas les user trop rapidement. Les vitesses élevées et les longues lignes droites poussent les moteurs à leurs limites et, là aussi, il y a souvent des bris.»

Photo: Reuters

Fernando Alonso