«En Finlande, dès qu'on touche les pédales, notre père nous laisse conduire, mais moi j'ai commencé à cinq ans. Je ne touchais pas les pédales, j'étais assis sur les genoux de mon père: lui s'occupait des pédales et moi du volant», raconte Kovalainen pour humblement expliquer son talent.

Il est jeune et fougueux, né avec un volant entre les mains dans un pays où la conduite de tous les jours devient du pilotage les longs mois d'hiver: le Finlandais Heikki Kovalainen débute cette saison en Formule 1 où il sera le joker de Renault pour remplacer l'Espagnol Fernando Alonso.

«En Finlande, dès qu'on touche les pédales, notre père nous laisse conduire, mais moi j'ai commencé à cinq ans. Je ne touchais pas les pédales, j'étais assis sur les genoux de mon père: lui s'occupait des pédales et moi du volant», raconte Kovalainen pour humblement expliquer son talent.

«Mais il est vrai aussi que nous avons des hivers longs, avec de la neige: ma mère par exemple est très forte pour contrôler une voiture sur route glissante», poursuit-il.

Après un titre dans le championnat GP2 en 2005, son agent Flavio Briatore -découvreur et éleveur de talents comme Michael Schumacher et Fernando Alonso - l'a pris dans son écurie comme pilote essayeur en 2006 avant de lui confier la seconde R27 de course en 2007.

Associé à Giancarlo Fisichella, afin d'alier expérience et fougue, le Finlandais débute dans une écurie deux fois double championne du monde constructeurs-pilotes (2005-2006) et qui doit défendre son rang malgré la perte de son étoile Alonso. La pression pourrait donc être écrasante pour une recrue.

«Trois tours»

Mais Heikki, lui, se sent à l'aise. Lors de la présentation de sa nouvelle R27, mercredi à Amsterdam, il semblait même plus détendu que Fisico.

Celui dont le tout premier fait d'armes planétaire est d'avoir battu à la suite le champion du monde de rallyes WRC Sébastien Loeb puis la légende de la F1 Michael Schumacher lors de la Course des Champions en décembre 2005 au Stade de France, veut maintenant faire ses preuves dans la catégorie reine des sports mécaniques.

«Je n'arrive pas en F1 en disant j'ai battu Schumacher à la Course des Champions, je suis le meilleur car ce n'était qu'un spectacle caritatif», pondère Kovalainen.

S'il connaît les circuits européens où il a roulé en GP2 ou en essais de F1, il découvrira les circuits plus exotiques du championnat, à commencer par le tracé de l'Albert Park de Melbourne où se courra le Grand Prix d'Australie le 18 mars en ouverture de la saison.

La perspective de débuter sur un circuit inconnu ne l'effraie pas plus que ça car il lui faut "trois tours pour apprendre" un nouveau tracé : «un tour pour repérer les virages, un autre pour déterminer les points de freinage et au troisième, on y va !», explique-t-il en riant.

«Trois tours... non, se reprend-il. Mais une heure doit suffire !»

«J'étais buteur»

Suffire pour exprimer son style tout en attaque. «J'aime attaquer, freiner tard. Je suis agressif au volant», souligne le jeune homme en regrettant que les nouveaux pneus uniques obligent à «freiner plus tôt et à passer moins vite en courbe».

Son tempérament d'attaquant, il a déjà eu l'occasion de le montrer en hockey sur glace qu'il a pratiqué, plus jeune, à bon niveau : «je jouais en ligne d'attaque : j'étais buteur !», tient-il à souligner.

Amateur des circuits exigeants comme Monaco, Istanbul ou Silverstone, le garçon a les crocs. «La R27 semble rapide, j'espère qu'elle l'est», lance-t-il. Mais pour son premier Grand Prix, il modère ses ambitions, et son enthousiasme juvénile se voile derrière une froideur analytique digne de ses compatriotes Mika Häkkinen et Kimi Räikkönen.

«Je vais à Melbourne pour finir la course et marquer des points. Si je parviens à m'exprimer de mon mieux, qui sait ce qui peut arriver, mais cette première course, je veux la finir», assure-t-il.

Lui qui n'a jamais eu de véhicule à lui et qui dispose actuellement d'une «Mégane de fonction», ne serait pas contre l'idée de collectionner les voitures. «Quand j'aurai gagné quelques courses... et de l'argent, on verra !»