Hier, c'était des superbikes qui tournaient à un rythme d'enfer.

Hier, c'était des superbikes qui tournaient à un rythme d'enfer.

Ce qui n'empêchait pas François Dumontier et son personnel de poursuivre les travaux de préparation pour le Grand Prix Champ Car de la semaine prochaine. Déjà, tout le paddock a été recouvert d'une couche d'asphalte comme on en rêve pour les routes de M. Charest.

On a installé quatre kilomètres de clôture à débris et on a également tout prévu pour empêcher les chevreuils qui vivaient dans la forêt au centre du circuit d'envahir les lieux.

Les estrades qui pourront accueillir un peu moins d'une dizaine de milliers de spectateurs sont déjà installées dans des endroits stratégiques pour que les fervents aient une vue parfaite sur des portions particulièrement spectaculaires du circuit. Et puis, il y aura les loges Namerow, tout juste devant la célèbre courbe Namerow à l'extrémité du circuit, avant de revenir devant les puits et les estrades principales.

«Ces loges seront décorées et animées par les gens du Cirque du Soleil», m'expliquait hier Dumontier. Ça sera une des implications du Cirque. On sait que le dimanche soir, à 20 h, ce sera le coup d'envoi du grand party du Cirque. Un party de 12 heures au sommet de la montagne. Et paraît que les chanceux qui auront payé 250 $ ou 400 $ pour le service VIP auront droit à un spectacle impressionnant pendant la montée des gondoles vers le sommet.

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Mais la grande fête, ce sera celle de la course automobile. La semaine du Grand Prix de Formule 1 est magique, on en conviendra tous. Mais ceux qui veulent une vraie fin de semaine de chars, à un prix modeste, vont être gâtés.

Hier, j'ai eu la chance de faire un tour d'un circuit que je connaissais bien pour avoir suivi le cours Jim Russell de trois jours en 1986. Avec une modification importante puisqu'on a aménagé une chicane serrée juste dans la descente avant les «s» après la ligne des puits. Ça va ralentir les pilotes et empêcher les voitures de s'envoler.

C'est justement à cet endroit que les gens qui achèteront des billets d'admission générale auront sans doute le goût de se regrouper. Des billets à 60 $ pour les trois jours. Avec un frigo, une télé portative ou un système kangourou et une chaise pliante, ça représente le prix d'une période de hockey à un match du Canadien dans les lettres doubles. En ajoutant 25 $, ils pourront acheter un ticket donnant accès au paddock et aux pilotes.

Quand François Dumontier dit que le circuit du Mont-Tremblant est déjà le plus beau du Champ Car, il n'exagère pas. Je n'ai pas vu en personne le circuit de Laguna Seca, en Californie, mais tous les pilotes qui sont venus tester voitures et piste il y a trois semaines à Mont-Tremblant sont repartis ébahis.

Le bonus suprême, c'est Ima. La jeune chanteuse et comédienne, dont le dernier album se retrouve encore dans les palmarès après une dizaine de semaines, va interpréter les hymnes nationaux.

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Un vieux pilier de Mont-Tremblant va venir faire un tour avec sa Porsche. Je parle de Jacques Duval, pas celui qui a composé la chanson de Céline, l'autre, l'ancien pilote de course et fondateur du Guide de l'auto.

J'espère le croiser pour le remercier. Il y a quelques semaines, quand je suis allé couvrir les essais privés à Mont-Tremblant, j'ai parlé du «Nemrod» en décrivant le célèbre virage en épingle au bout de la piste. M. Duval m'a écrit une longue lettre, gentille, pour me raconter les mérites de Norman Namerow, un des pionniers du sport automobile dans les années 50. Il s'était battu pour que la construction du circuit de Mont- Tremblant se fasse et il s'était dépensé corps et âme pour que des jeunes francophones apprennent les secrets de la course automobile.

En 1958, il avait entrepris des démarches pour qu'on organise une course sur un circuit construit dans l'île Sainte-Hélène. Il était en avance sur son temps. Quelques années plus tard, Jean Drapeau allait créer l'île Notre-Dame et en 1978, Gilles Villeneuve y remporterait sa première victoire.

C'est le 3 août 1964 qu'on allait présenter le premier week-end de course au tout nouveau circuit de Mont-Tremblant. Le pont Labatt, rendu célèbre par sa présence sur des milliers de photos, n'était pas encore construit. Et quand on lit les journaux de l'époque, on réalise que c'était le bon temps pour les taxes sur les billets. Les organisateurs n'ont jamais su combien de milliers d'amateurs avaient envahi la place. «Ils étaient 10 000, 20 000, 30 000 peut-être, on n'a jamais su qui venaient assister à la première épreuve sur le nouveau circuit», écrivait le Compétition Express dans sa publication qui a suivi la course.

Les gens s'étaient installés sur les toits des voitures, ils avaient campé sur le circuit, ils avaient fêté et célébré l'événement Ce fut une vraie bonne fin de semaine de courses de chars.

Tout va être mieux organisé la semaine prochaine. Mais mon feeling, c'est que ça va être une vraie bonne fin de semaine de courses de chars.

Comme dans le temps.