L'Allemand Sebastian Vettel (Red Bull-Renault), déjà assuré d'un 4e titre consécutif de champion du monde de Formule 1, a remporté dimanche soir le Grand Prix d'Abou Dhabi, devant son coéquipier Mark Webber et son compatriote Nico Rosberg (Mercedes).

C'est la 37e victoire de Vettel en F1, dont onze cette saison et sept d'affilée depuis le GP de Belgique, fin août à Spa-Francorchamps.

Sept d'affilée, c'est aussi bien que Michael Schumacher, le modèle de Vettel quand il dominait la F1 chez Ferrari, au début des années 2000.

Onze victoires en une saison, c'est aussi bien qu'un certain... Vettel en 2011, lors de la promenade de santé qui lui avait permis de conquérir son deuxième titre mondial. Ces deux records de la F1 moderne, Vettel les a égalés sous les yeux de ses parents, Norbert et Heike, au pied du podium quand il a reçu son trophée.

Comme la plupart des six précédentes, cette victoire a été acquise en écoeurant ses rivaux, qui ont tous terminé cette fois-ci à plus de trente secondes du quadruple champion du monde. Et comme si cela ne suffisait pas, le jeune champion allemand s'est livré à nouveau à une série de «donuts» (des tours sur lui-même en faisant fumer ses pneus), histoire de marquer le coup.

Parti sur la première ligne, à côté de Webber en pole position, Vettel a pris la tête dès le premier virage puis a construit son avance en début de course, en tournant entre une et deux secondes au tour plus vite que ses concurrents. Il a aussi fait durer plus longtemps son premier train de pneus tendres et a terminé en trombe avec des pneus medium.

Rosberg, le meilleur des autres

Derrière l'insatiable Vettel, Webber est encore monté sur le podium après avoir vu s'évanouir, une fois de plus, son rêve de gagner encore un Grand Prix avant de prendre sa retraite de la F1, à 37 ans. Il ne lui reste plus que deux manches, au Texas et au Brésil, pour espérer une défaillance improbable du jeune chasseur de records qui le domine depuis 2010.

Rosberg aussi est monté sur le podium, et cela suffisait à son bonheur, car son objectif était atteint: «être le meilleur des autres», comme il l'a rappelé en conférence de presse. Avec en prime une consolidation de la 2e place de Mercedes-AMG au championnat constructeurs, devant Ferrari et Lotus.

Le Français Romain Grosjean (Lotus), qui venait d'enchaîner trois podiums consécutifs, a encore pris un très bon départ, mais à cause d'une stratégie trop prudente de son écurie, il a finalement terminé au pied du podium, 4e sur les talons de Rosberg, alors qu'il pouvait espérer beaucoup mieux.

Quant à Fernando Alonso (Ferrari), sa 5e place sera probablement éphémère, car il est ressorti des stands en passant totalement hors-piste.

Cet incident de course devait être examiné après l'arrivée, a indiqué la direction de course. Une pénalité de 20 secondes était l'hypothèse la plus probable, à moins d'un traitement de faveur improbable de la part de la Fédération internationale de l'automobile (FIA).

Pas de pénalité pour Alonso

L'Espagnol Fernando Alonso (Ferrari) a conservé sa 5e place au Grand Prix d'Abou Dhabi de Formule 1, la direction de course ayant décidé, plus de deux heures après l'arrivée, de ne pas donner suite à un passage hors-piste lors de sa sortie des stands, au 45e tour.

Alonso avait pourtant failli percuter le Français Jean-Éric Vergne (Toro Rosso) en ressortant des stands au 45e tour, sans prendre la moindre précaution par peur de perdre sa 5e place.

«La voiture N.3 (celle d'Alonso) a bien quitté la piste au 3e virage, mais son pilote n'avait pas le choix», ont jugé les commissaires de course, pour qui la voiture de Vergne «était en fin de relais, avec des pneus usés, et engagée sur sa trajectoire», quand la voiture d'Alonso est ressortie des stands «en étant nettement plus rapide, avec ses pneus tendres».

«C'était un incident de course et s'il (Alonso) n'était pas sorti de la piste, comme il l'a fait, nous aurions eu un gros accident», a expliqué Vergne après l'arrivée. «Ça allait très vite et il (Alonso) a fait ce qu'il fallait. Je ne l'ai pas vu arriver sur ma gauche, je ne pouvais pas le voir, et je croyais même qu'il était devant moi», a ajouté Vergne, pour qui «les commissaires ont pris la bonne décision» en ne pénalisant pas Alonso.

Après cet incident, Alonso a terminé en trombe cette course finalement remportée par Sebastian Vettel (Red Bull), comme les six manches précédentes de la saison 2013. Alonso a aussi signé le meilleur tour en course, au 55e et dernier tour. Après un dernier changement de pneus, trop tardif, Vergne a terminé 17e de cette course, et très déçu.