La pilote espagnole Maria de Villota, 33 ans, gravement accidentée l'an dernier lors d'une séance d'essais au volant d'une Marussia (Formule 1), a été retrouvée vendredi dans un hôtel de Séville, décédée de mort naturelle..

L'autopsie a confirmé que Maria de Villota est décédée «de causes naturelles», a indiqué une source proche de l'enquête. «Je ne peux en dire plus par respect pour la famille», a ajouté cette source.

La famille a affiché un message sur sa page officielle Facebook. «Chers amis: Maria nous a quittés. Il fallait qu'elle aille au ciel comme tous les anges. Merci à Dieu de nous l'avoir laissée une année et demie de plus».

Fille d'un ancien pilote de F1, Maria de Villota avait été victime d'un accident le 3 juillet 2012 lors d'essais privés en Angleterre.

C'était sa première sortie au volant d'une monoplace de l'écurie russe Marussia, pour des essais aérodynamiques en ligne droite, sur la piste privée de l'aérodrome de Duxford, près de Cambridge.

Sa monoplace avait percuté un camion de son écurie après avoir accéléré de manière inexplicable. L'Espagnole avait été opérée deux fois et avait perdu l'usage de l'oeil droit.

Le président de la Fédération espagnole de l'automobile, Carlos Gracia, interrogé par la radio nationale, a fait part de sa grande émotion.

«Un exemple pour nous tous»

«Je ne peux pas le croire. C'est un choc. Il n'y a aucune explication» à sa mort, a-t-il affirmé. «Elle était un exemple pour nous tous».

La nouvelle de sa mort s'est répandue sur les réseaux sociaux, assortie de messages de condoléances alors que se terminait la 2e séance d'essais libres du GP du Japon à Suzuka.

«Je suis bouleversée, je suis choquée, surtout en l'ayant connue et en ayant vu à quel point elle était forte et optimiste. C'était une personne adorable», a dit Monisha Kaltenborn, la patronne de l'écurie Sauber, qui avait côtoyé Maria de Villota au sein de la Commission Femmes de la Fédération internationale de l'automobile (FIA), avant et après son accident.

«J'étais en contact avec elle, avec sa soeur, et peu de temps après son accident elle voulait déjà être de retour derrière un volant. Elle était toujours souriante, toujours pleine de vie, et c'était un exemple pour les jeunes, car elle était encore capable de les convaincre de l'intérêt du sport automobile. C'est terrible», a ajouté la seule femme responsable d'écurie en F1.

Un an jour pour jour

«Nous avons perdu une vraie combattante, quelqu'un que j'admirais vraiment», a réagi pour sa part Jaime Alguersuari, l'ancien pilote Toro Rosso. Triste hasard du calendrier, la biographie de Maria de Villota, intitulée «La vie est un cadeau», devait sortir lundi prochain en Espagne.

Il y a un an jour pour jour, le 11 octobre 2012, Maria de Villota avait fait sa première apparition publique après son accident, lors d'une conférence de presse à Madrid.

«Je veux continuer à lutter parce que je crois énormément dans la femme dans le monde» de la course automobile, avait-elle déclaré, très émue, avec à ses côtés le grand champion de rallye espagnol Carlos Sainz.

«Maintenant j'ai un empêchement physique pour piloter, avant je ne l'avais pas, et désormais je veux qu'il y ait une relève féminine», avait-elle insisté.

Ce jour-là, Villota avait aussi admis ne pas avoir de projets très clairs. «Avant, je ne voyais que la F1, je ne me voyais qu'au volant d'une voiture en course et je ne voyais pas que ce qui était réellement important dans la vie, c'est de pouvoir dire clairement: je suis vivante», avait-t-elle ajouté.

«Cet oeil (perdu) m'a redonné le nord, m'a redonné le sens de ce qui est important. Je le prends comme ça, avec l'énergie de dire que cette nouvelle chance, je vais la vivre à 100%».