C'est une hypothèse a priori farfelue qui est née dimanche soir dans l'esprit de certains observateurs du paddock de Formule 1 pendant un week-end torride au Grand Prix de Hongrie: Fernando Alonso serait prêt à quitter Ferrari pour aller chez Red Bull, avec Sebastian Vettel.

Le baquet qui sera disponible fin 2013 dans l'écurie championne du monde, grâce au départ de Mark Webber en endurance, faisait jusqu'à maintenant fantasmer trois pilotes: Kimi Räikkönen (Lotus), champion du monde 2007, actuellement en pleine négociation, et les deux jeunes de Toro Rosso, Daniel Ricciardo et Jean-Eric Vergne.

Ajouter le nom du double champion du monde espagnol, au bout d'un nouveau week-end frustrant pour la Scuderia, est un bon moyen de donner le coup d'envoi de la «silly season», cette saison de toutes les rumeurs, même les plus folles, qui permet d'alimenter les pages des journaux et des sites internet quand tout le monde est à la plage.

Autosport, média de référence de la F1, a mis le feu aux poudres, sans attendre les grandes vacances prévues en fin de semaine: les écuries de F1 seront officiellement fermées pour deux semaines, en Angleterre, en Suisse et en Italie, avec interdiction absolue d'ouvrir jusqu'au départ pour Spa-Francorchamps, où le GP de Belgique sera disputé le 25 août.

Alonso veut trois titres

L'agent d'Alonso, mais aussi du jeune Carlos Sainz Jr, membre de la filière Red Bull, a discuté ce week-end avec le directeur principal de l'écurie autrichienne, Christian Horner. L'AFP a vu le même Alonso entrer chez Renault F1, le motoriste de Red Bull, vendredi soir, sans qu'on sache si c'était pour parler du passé (il a obtenu ses deux titres de champion chez Renault) ou pour évoquer l'avenir.

Ce qui est certain, en attendant les prochaines rumeurs, c'est qu'Alonso est le pilote le mieux payé de la F1 actuelle, avec un contrat en or massif jusqu'en 2016 financé en grande partie par la banque espagnole Santander. Et que Red Bull a tout intérêt à jouer la carte Alonso pour calmer les exigences des agents de Räikkönen, tout en créant un peu de «buzz» médiatique toujours bienvenu.

«Il y a quelques pilotes qui ont exprimé un intérêt pour le baquet, comme vous pouvez l'imaginer», a simplement déclaré Horner, concédant simplement qu'un ticket Alonso-Vettel «serait intéressant».

«La semaine dernière, il y avait de la spéculation autour de Kimi (Räikkönen). Cette semaine, c'est autour de Fernando», a-t-il nuancé.

Ce qui est sûr aussi, c'est qu'Alonso, qui a rigolé dimanche en réponse à une question sur un possible transfert chez Red Bull, n'a pas hésité à quitter McLaren, fin 2007, parce qu'il n'appréciait pas le statut égal du jeune Lewis Hamilton dans l'écurie anglaise, alors qu'il était double champion du monde. Or Vettel, candidat à une quatrième couronne d'affilée, est le chouchou absolu de Red Bull. Webber l'a souvent regretté.

Reste à savoir si Alonso ne croit plus, depuis quelques jours ou quelques semaines, que la Scuderia pourra lui permettre de glaner un troisième titre, en 2013 ou 2014. Comme c'est l'objectif absolu de sa fin de carrière, le Graal qu'il veut atteindre pour égaler feu Ayrton Senna et Sir Jackie Stewart, entre autres légendes de la F1, il est peut-être prêt à tout, même à quitter la Scuderia.

Alonso se fait rabrouer par le grand patron de Ferrari

Le président de Ferrari a critiqué Fernando Alonso et ainsi ouvert la porte sur un possible froid entre l'écurie italienne et l'Espagnol qui a remporté deux championnats des pilotes de Formule 1.

Luca Di Montezemolo a déclaré qu'Alonso devrait savoir que «tous les grands champions qui ont piloté pour Ferrari se sont toujours vu demander de mettre les besoins de l'équipe avant leurs propres intérêts».

Alonso est troisième au classement des pilotes après avoir foulé le podium deux fois seulement depuis qu'il a remporté le Grand Prix d'Espagne au mois de mai.

Il a critiqué la voiture après avoir pris le cinquième rang au Grand Prix de Hongrie, dimanche, et Ferrari a écrit sur son site web que «ces emportements doivent cesser. ...Les commentaires d'Alonso n'ont pas été aimés par Montezemolo ni par l'équipe».

- Avec Associated Press