Les casques de Formule 1, comme on peut les voir de très près au Grand Prix de Monaco, sont à la fois des objets d'art et de technologie, peints à la main par des experts patentés, qui protègent les pilotes tout en envoyant un message coloré à leurs fans.

Trois fabricants se partagent le plateau 2013 de F1: Schuberth, Bell et Arai. La marque allemande, qui équipe aussi des pompiers, des policiers, des soldats et des motards, a des accords particuliers avec la Scuderia Ferrari (Fernando Alonso, Felipe Massa) tout en équipant aussi les deux Nico, Rosberg (Mercedes) et Hülkenberg (Sauber) et le débutant français Jules Bianchi (Marussia).

«Cela fait plus de 10 ans que nous faisons des casques de F1, mais ça fait seulement deux ans qu'on les commercialise, avec un prix de base tournant autour de 5000 euros, hors-peinture», explique Sven Krieter, chargé sur chaque GP de s'occuper des cinq pilotes Schuberth et surtout des visières de leurs casques, selon la météo sur la piste.

«Chaque pilote dispose en moyenne de trois casques équipés de visières différentes, ce qui permet de gagner du temps, par exemple pendant une séance d'essais, si la météo évolue rapidement», explique ce grand moustachu qui passe d'un puits à l'autre pour gérer son parc de casques multicolores.

Chaque casque pèse entre 1,3 et 1,4 kilo, sans compter son accessoire principal, le système HANS de protection de la nuque en cas de gros choc. La dernière évolution réglementaire date de 2009 quand l'un de ses pilotes, le Brésilien Massa, a reçu en pleine visière une pièce mécanique qui s'était détachée d'une autre monoplace. Depuis, le haut de la visière a été renforcé.

Cotes variables

Chez Arai, Peter Bürger s'occupe de 11 pilotes, soit la moitié du plateau 2013, dont les deux pilotes Red Bull, McLaren, Force India et Caterham, mais aussi le très populaire Lewis Hamilton, champion du monde 2008, qui change de casque à chaque course pour faire plaisir à ses fans dans le pays visité, en affichant leur drapeau sur son casque.

La marque japonaise existe depuis 1930 et son coeur de métier est le casque de moto, avec une niche de 5 % pour les pilotes automobiles. «C'est un peu comme des chaussures, un casque c'est très personnel, donc c'est difficile de dire qui fait les meilleurs», plaisante Bürger. Tout le reste de l'équipement appartient au "team", mais le pilote est libre de choisir le casque qu'il préfère.» La dernière recrue d'Arai est un Mexicain, Sergio Pérez (McLaren)

Enfin, chez Bell, c'est une Belge, Martine Cohen, qui chouchoute ses pilotes. Dans l'écurie Lotus, il y a Romain Grosjean et maintenant Kimi Räikkönen, l'ultra-perfectionniste passé chez Bell cet hiver. Il y a aussi les deux jeunes de Toro Rosso, Jean-Eric Vergne et Daniel Ricciardo, et deux Sud-Américains, Pastor Maldonado et Esteban Gutierrez.

«Un casque de F1 doit être léger, bien conçu et bien ventilé, avec une bonne répartition du poids et une bonne visibilité, donc de grandes qualités optiques pour les visières», rappelle Martine Cohen, pour qui le confort est logiquement le principal critère de choix, sachant que la sécurité correspond aux normes très strictes de la Fédération internationale de l'automobile (FIA).

Pour les fans fétichistes, il y a les modèles originaux, qu'on peut acquérir lors de ventes de charité, et les répliques grandeur nature, ou modèle réduit, qui peuvent atteindre plusieurs centaines d'euros sur internet. Cela dépend du pilote, de l'année et du résultat du Grand Prix. Un peu comme des oeuvres d'art, avec des cotes variables.