Vers 10h mercredi matin, un hélicoptère s'est posé en marge du circuit ICAR à Mirabel. Mark Webber en est sorti les cheveux au vent. Sa mission: balader une poignée de journalistes pour quelques tours de piste. Un événement promotionnel pour Infiniti, commanditaire de l'écurie Red Bull.

Voilà un an depuis que l'Australien a été vu pour la dernière fois à Montréal. L'année dernière, le coéquipier de Sebastian Vettel avait connu un début de saison mi-figue, mi-raisin. Cette année, le vétéran de 35 ans est deuxième ex aequo avec Vettel au classement des pilotes. Il se bat pour la tête et des rumeurs flatteuses l'envoient même chez Ferrari en 2013. L'increvable Webber a le vent en poupe.

«Ç'a été une longue saison pour moi l'an passé. Je n'ai pas connu de très bons résultats au début et à mesure que la saison avançait, j'ai fait de bonnes courses, a expliqué Mark Webber après avoir fini de trimbaler les journalistes. Cette année ressemble beaucoup à ma saison 2010: j'ai commencé fort et je me suis battu pour le championnat jusqu'à la fin.»

La victoire de Webber il y a deux semaines à Monaco l'a remis dans la course. Et a même relancé les rumeurs qui l'envoient remplacer Felipe Massa chez Ferrari. La piste italienne a de quoi flatter ce pilote qui en est à sa 12e saison en F1, mais qui n'a toujours pas remporté de championnat.

«C'est une industrie axée sur les résultats. Cette saison se déroule bien pour moi. Et de voir que d'autres écuries sont intéressées à mes services est agréable, a admis Webber hier. Maintenant, je suis très, très heureux à Red Bull. On a accompli beaucoup ensemble.

«Ce ne sont que des rumeurs pour le moment, mais ça me fait un petit velours, a-t-il ajouté. Ça veut dire que j'ai de bons résultats et que d'autres équipes s'aperçoivent que je fais un travail au-dessus de la moyenne.»

Le pilote Red Bull va d'ailleurs tenter en fin de semaine de réussir à Montréal une performance «au-dessus de la moyenne». Il avait fini troisième l'an dernier. Mais une victoire lui permettrait de prendre une bonne option sur le titre.

Les Red Bull ont-elles une chance dimanche sur le circuit Gilles-Villeneuve? «Tout le monde a une chance ce week-end, la saison est grande ouverte», répond Webber.

Mais le pilote admet que ce circuit est l'un des plus exigeants. «Il y a toujours plusieurs abandons au Grand Prix du Canada, beaucoup d'erreurs de pilotage depuis 20 ans. C'est comme ça. La surface est difficile pour nous, les clôtures sont proches. La sensation de conduite n'est jamais parfaite ici, explique-t-il. Ce n'est pas comme à Monaco, où la voiture a beaucoup d'adhérence. On arrive ici et elle en a beaucoup moins parce qu'il faut la configurer pour une faible déportance, afin de filer à toute allure dans la ligne droite.»

La F1 comme une drogue

Porté par ses résultats, le pilote ne voit pas encore de fin à sa carrière. Il a bien l'intention d'être encore derrière le volant l'an prochain. Après tout, Michael Schumacher n'a-t-il pas 43 ans?

De toute manière, Webber ne saurait pas trop quoi faire de son corps s'il devait cesser de le faire tourner en rond à 300 km/h. «Je m'en suis rendu compte cet hiver quand je suis rentré en Australie pour les vacances, raconte-t-il. Après deux semaines de pause, je pensais au retour en Europe, mais je ne voulais pas vraiment y retourner.

«Puis, après un mois, je devais coûte que coûte y retourner. Après six semaines, j'étais insupportable. Ma conjointe n'en pouvait plus de me voir à la maison. Parce que je voulais revenir en Europe, revenir à la compétition, revenir à la course. Parce que je mourais d'ennui. J'allais surfer, je relaxais, mais rien ne me donnait cette adrénaline, cette satisfaction de la F1.»

Photo La Presse Canadienne

Les récentes performances de Mark Webber ont relancé les rumeurs qui l'envoient remplacer Felipe Massa chez Ferrari.