La présente saison se dessine comme la plus compétitive de l'histoire de la Formule 1. Peut-être. Mais tout en haut de l'affiche, c'est encore Red Bull qui mène. L'écurie championne en titre veut bien sûr gagner un troisième titre de suite. Mais elle aimerait aussi l'emporter à Montréal, la seule course qu'elle n'a pas encore enlevée. La Presse s'est entretenue avec le patron de l'écurie.

Depuis trois ans, l'écurie Red Bull domine le peloton. Elle accumule les victoires. Ses monoplaces font frémir les adversaires. Sebastian Vettel aligne les championnats et son équipe aussi.

Preuve incontestable de la force de Red Bull: en cette saison extrêmement serrée, elle s'amène à Montréal avec une bonne avance au classement des constructeurs. Elle a déjà 146 points, bien devant McLaren et ses 108 points. Tout ça pour une écurie qui a vu le jour en 2005, sur les cendres de Jaguar Racing.

L'homme derrière cette impressionnante domination doit être comblé? Bien sûr, Christian Horner est fier des titres de 2010 et 2011. Il est fier de ceux, les mêmes années, de Sebastian Vettel. Mais s'il manque une tête à son tableau de chasse, c'est une victoire à Montréal.

«On adore aller à Montréal. La ville prend vie. C'est le début de la saison des festivals. C'est toujours une superbe atmosphère, louange le patron de Red Bull, rencontré plus tôt cette saison à Barcelone. Même si le circuit n'est pas le plus excitant de la saison, il produit des courses excitantes.»

«Il s'agit par ailleurs d'une des seules courses que Red Bull n'a pas encore gagnées, même si nous sommes passés proches l'année dernière. Nous voulons gagner à Montréal cette année», lance Horner avec détermination.

«Rectifier la situation»

En fait, sur les 20 courses au calendrier de la F1 cette année, le Grand Prix du Canada est l'un des deux seuls à avoir résisté à l'irrésistible écurie. La seule autre course n'ayant pas été remportée par Red Bull est le Grand Prix des États-Unis, qui n'a pas été couru pendant quatre ans et qui fait un retour cette année.

«L'année dernière au Canada, on est passé à un tour de l'emporter après quatre ou cinq heures de course, alors ce serait merveilleux de revenir cette année et de rectifier la situation», explique Christian Horner, qui rappelle la déception de Sebastian Vettel l'année dernière, dépassé dans le dernier tour par la McLaren de Jenson Button.

«À Montréal, la puissance est cruciale. C'est une course complètement à l'opposé de Monaco et on y vit toujours des courses excitantes, croit-il. Nous allons y aller en mode attaque. Qui sait si nous serons compétitifs.»





Objectif titre

Cette année encore, l'objectif déclaré de Red Bull est d'enlever le titre. Un troisième de suite représenterait tout un exploit pour Christian Horner et son équipe, qui ont su créer en huit ans une écurie crainte et respectée. Red Bull est née du rachat de la très décevante Jaguar Racing, qui n'avait réussi aucune position de tête et aucune victoire en 85 courses.

Le milliardaire autrichien Dietrich Mateschitz, fabricant des boissons au petit taureau rouge, a injecté des millions dans l'aventure. Il a embauché Horner, puis, un an plus tard, le directeur technique Adrian Newey, anciennement chez McLaren et Williams. Les deux sont encore en poste aujourd'hui.

«Nous sommes encore jeunes. Il s'agit de notre huitième voiture pour une huitième saison en Formule 1. Nous avons encore faim. Il y a un grand désir d'en faire plus, assure-t-il. Les gens ont aimé gagner, aimé le succès et ils en veulent plus. La motivation n'a jamais été plus haute chez Red Bull.»

L'écurie est équipée pour gagner. Sa voiture, la RB8, est peut-être encore une fois la plus rapide du peloton. Les autres équipes ne se gênent d'ailleurs pas pour lui chercher des poux. Une innovation présentée à Monaco - un trou situé devant chacune des roues arrière de la RB8 - a été contestée par McLaren et Mercedes.

«Ça ne devient jamais plus facile. Tout ce qu'on fait est scruté à la loupe, davantage que si nous étions au milieu du peloton», lance Horner.

Ses pilotes sont aussi les plus réguliers. Sebastian Vettel et Mark Webber occupent respectivement les 2e et 3e rangs au classement des pilotes avec tous les deux 73 points; trois petits points derrière Fernando Alonso.

Même si la saison est serrée, Red Bull est donc encore une fois largement favorite. Elle tentera de consolider son avance à Montréal. Et d'ajouter le Grand Prix du Canada à son magnifique palmarès.

 

Photo AP

Mark Webber, le récent vainqueur du Grand Prix de Monaco, est ex-aequo au deuxième rang des pilotes en compagnie de son coéquipier chez Red Bull, Sebastian Vettel.