Ferrari a galéré pendant trois jours sur les réglages de sa nouvelle F2012, cette semaine aux essais de Jerez, puis enfin vendredi matin, grâce à Fernando Alonso, son double champion du monde espagnol, l'horizon 2012 de la Scuderia s'est un peu éclairci.

«Je suis sûr que la F2012 gagnera dès le début de saison», avait annoncé fièrement Stefano Domenicali, Team Principal de la Scuderia, lors du lancement de ce nouveau modèle. Mardi et mercredi, cette prédiction semblait très optimiste car Felipe Massa, et ses ingénieurs avec lui, s'arrachaient les cheveux à essayer de comprendre comment fonctionnait la monoplace.

«C'est beaucoup de travail, il y a beaucoup de mesures à faire. Il faut juste prendre le temps de construire le package complet, pour qu'elle soit à la fois consistante et compétitive», disait le Brésilien mercredi soir, en pesant bien chaque mot pour éviter de faire gamberger la presse italienne.

Jeudi soir, le directeur technique Pat Fry est revenu sur le sujet, après une journée de travail pendant laquelle Alonso, en 67 tours seulement, à cause d'un problème hydraulique, était resté à près de trois secondes de la Mercedes de Nico Rosberg, avec le 7e chrono du jour.

«Je ne suis pas content de notre situation actuelle, il y a encore la place pour beaucoup de progrès, a dit Fry. La fiabilité est bonne, la performance est OK, mais je ne serai content que quand tout fonctionnera bien ensemble».

«On n'avait pas le choix»

Le programme d'essais a pris un peu de retard «à cause de la neige tombée sur la piste d'essais de Fiorano, a-t-il poursuivi. La nouvelle suspension avant à tirants «ne pose pas de problème particulier.

C'est un petit avantage en termes d'aérodynamique et de centre de gravité, ça nous a coûté un peu de poids et c'est différent de ce qui se fait en général, mais ce n'est pas vraiment un gros risque et finalement c'était la bonne décision à prendre».

«On ne se concentre pas sur l'objectif de rouler avec peu d'essence pour faire des chronos», a ajouté le directeur technique de la Scuderia, face à des journalistes transalpins impatients. «Il n'y a que 12 jours d'essais avant Melbourne (ndlr: quatre à Jerez et huit à Barcelone) donc il faut faire le maximum avec le peu de temps dont on dispose».

Comme s'il voulait rassurer Fry, Alonso a quand même fait claquer un temps vendredi: 1:18.877, le meilleur chrono de la matinée, en n'ayant bouclé que 22 tours pendant que Sebastian Vettel, le double champion du monde allemand, était obligé de faire la grasse matinée, sa RB8 immobilisée.

«On n'avait pas le choix pour tenter de battre les Red Bull, il fallait prendre des risques, disait Massa mercredi. Je ne regrette pas qu'on soit parti dans de nombreuses directions, avec beaucoup d'idées différentes».

Heureusement pour Massa et pour Ferrari, Alonso a les idées claires, et beaucoup d'expérience, quand il s'agit de régler une Formule 1.