Il suffit d'avoir couvert la Formule 1 sur une base régulière pour savoir que les installations de Montréal sont désuètes et un peu gênantes quand on les compare à d'autres circuits de F1 dans le monde.

Il suffit d'avoir couvert la Formule 1 sur une base régulière pour savoir que les installations de Montréal sont désuètes et un peu gênantes quand on les compare à d'autres circuits de F1 dans le monde.

On ne demandera pas à Montréal d'offrir une salle de presse comme celle de Sepang à Kuala Lumpur, mais va falloir faire un petit effort. En fait, ça va prendre un gros effort. Et quelques millions. Normand Legault n'a plus le choix, c'est Bernie Ecclestone lui-même qui le disait dans La Presse d'hier.

Il va également falloir que Legault investisse d'autres lourds dollars pour améliorer la surface de la piste du circuit. C'est Bernie qui l'a dit.

C'est correct, Normand Legault est un grand garçon. Il fait de l'argent avec le Grand Prix du Canada, ce qui est tant mieux, et c'est un homme d'affaires d'envergure capable d'avoir une vision à moyen et long termes.

Vous le savez, il a en poche une prolongation de son contrat avec Ecclestone qui lui garantit la possibilité de présenter un Grand Prix de Formule 1 au Canada jusqu'en 2011. Cinq ans, en affaires, c'est parfois très long. Surtout quand le grand manitou a 76 ans. Qui dit que Bernie Ecclestone va être encore à la tête de la Formule 1 dans cinq ans?

Vous pensez donc que Normand Legault est en train de plancher sur les nouveaux standards qu'exige Bernie Ecclestone pour le Grand Prix du Canada?

Pas du tout! Hier midi, Normand Legault prenait un café. Il n'avait toujours pas eu de nouvelles du maire Gérald Tremblay et il se préparait à organiser le dernier Grand Prix prévu à son bail avec la Ville de Montréal. Gérald Tremblay, qui s'est bâti un capital politique énorme en se présentant comme le sauveur du Grand Prix et des Championnats mondiaux aquatiques, est terré dans son bureau à l'hôtel de ville. Il a peur.

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Normand Legault est le seul et unique propriétaire du Grand Prix du Canada. Il a un bon deal avec Ecclestone mais il doit quand même composer avec des obstacles importants année après année. En 2003, quand Air Canada s'est retrouvé en faillite virtuelle, il a perdu son commanditaire. Et l'argent. Puis, il y a eu la crise du tabac qui l'a forcé à investir une dizaine de millions de ses propres ressources. Et by the way, Tourisme-Montréal qui s'était engagé à investir deux millions en trois ans pour aider Legault à financer les millions du tabac versés en compensation aux écuries, doit plus de 1,1 million à Legault. Les hôteliers qui font une fortune pendant la semaine du Grand Prix, avaient promis 10 $ par nuitée pendant les trois jours du Grand Prix. Ils ne payent pas et Tourisme-Montréal se sert de ce reniement d'engagement pour ne pas payer son dû. Du beau monde.

Gérald Tremblay se terre dans son bureau. Il a peur de laisser à Legault une clause qui est dans le bail de la ville depuis 28 ans. C'est à dire l'exclusivité de l'organisation des deux courses annuelles sur le circuit Gilles-Villeneuve: «Je ne demande pas de faveur, on veut me retirer un acquis que tous les promoteurs ont eu. Pourquoi je construirais une nouvelle salle de presse si c'est un promoteur américain qui s'en sert sans payer? Pourquoi je paverais le circuit pour un autre promoteur? Sans cet élément de contrôle sur le circuit, ça ne vaut pas la peine de continuer à Montréal», a déclaré Normand Legault, hier, lors d'un entretien.

Gérald Tremblay se terre parce qu'il a peur. De quoi au juste? Difficile de comprendre?

Il a peut-être peur d'être accusé de favoritisme parce que Normand Legault l'a dépanné avec le Grand Prix et avec les Mondiaux aquatiques? Mais ça serait miteux comme peur...

Il a peut-être peur d'être poursuivi par Alan Labrosse? Ben voyons donc! Legault a vendu sa compagnie à Labrosse il y a trois ans. Il y a eu le fiasco que l'on connaît, la dette de deux millions épongée par Molson... puis Normand Legault a repris la course À LA DEMANDE DE MOLSON ET DE CHAMP CAR l'été dernier. Sont où les droits supposés? Alan Labrosse s'est-il objecté quand Normand Legault a organisé le Molson Indy en 2005?

Gérald Tremblay a peur et c'est incompréhensible. D'un côté, le Grand Prix plus une course Nascar qui va s'y comparer en terme de retombées touristiques et de l'autre, une course d'une série en difficulté financée par Kevin Kalkhoven?

Saviez-vous que 50 % des visiteurs au Grand Prix sont des gens qui viennent de l'extérieur du Québec? Que ces personnes dépensent à Montréal des dizaines de millions? Que certaines chambres d'hôtel sont louées 1000 $ la nuit, minimum de quatre nuits? Que toutes les télés du monde vont présenter le Grand Prix du Canada en provenance de Montréal...

Et que Gérald Tremblay a toujours peur.

Normand Legault, avec qui je partageais le café hier matin, est un maudit bon garçon. Ou il a vraiment Montréal dans la peau. Pourquoi il ne décroche pas le téléphone et ne fait-il pas le 416-555-1212 pour obtenir le numéro de téléphone de l'hôtel de ville de Toronto?

Pensez-vous que le maire de Toronto va prendre trois semaines avant de le rappeler?