Il a relancé sa carrière quand, début mars, l'équipe PKV Racing a décidé de lui confier sa deuxième voiture à quelques semaines du début de saison. Et le Français de 27 ans est en train de donner raison à ses patrons Jimmy Vasser et Kevin Kalkhoven.

Il a relancé sa carrière quand, début mars, l'équipe PKV Racing a décidé de lui confier sa deuxième voiture à quelques semaines du début de saison. Et le Français de 27 ans est en train de donner raison à ses patrons Jimmy Vasser et Kevin Kalkhoven.

Gommendy s'est assuré une place sur la première ligne de la grille de départ de l'épreuve Champ Car Mont-Tremblant lorsqu'il a inscrit le meilleur temps de la première séance de qualifications, vendredi après-midi.

Il a bouclé le tour du circuit de 4,32 km en une minute 16,776 secondes, un nouveau record de la piste. Son compatriote Sébastien Bourdais a tenté jusqu'à la toute fin de la séance d'abaisser ce chrono mais il a finalement échoué de sept millièmes de seconde.

«J'ai fourni un bel effort mais j'ai commis un petite erreur à mon dernier tour dans le virage no 8 et la moindre petite erreur était suffisante pour vous priver de la pole aujourd'hui, a expliqué Bourdais, qui domine le championnat avec trois victoires en cinq courses. Ça démontre à quel point la série est compétitive.»

Cette intense rivalité s'est effectivement vérifiée en qualifications. Les sept pilotes les plus rapides sont séparés par moins de deux dixièmes de seconde. L'Américain Will Power (Team Australia) a signé le troisième temps en 1:16,841, devant le Britannique Justin Wilson (RSports), le Néerlandais Robert Doornbos (Minardi) et le Suisse Neel Jani (Red Bull).

Alexandre Tagliani s'est contenté de la huitième position en 1:17,256 alors que le Torontois Paul Tracy, vainqueur à Cleveland la semaine dernière, n'a pu faire mieux que le 11e chrono en 1:17,629.

Comme sa position de tête provisoire lui garantit une place sur la première ligne pour la course de dimanche, Gommendy signe sa meilleure performance de la saison en qualifications. La recrue espère maintenant qu'il pourra transformer sa vitesse en bonne performance en course, lui dont le meilleur résultat reste une cinquième position en lever de rideau de la saison à Las Vegas.

«Je suis content de cette pole provisoire et j'en suis même un peu fier, a-t-il confié. Jusqu'à maintenant, j'ai changé de catégorie presque à tous les ans et, à chaque année, j'ai obtenu des poles et gagner des courses dans toutes les catégories. Il me reste à en gagner une ici. J'espère que les autres seront gentils avec moi.»

L'écueil de la F1

Avant d'obtenir sa chance en Champ Car, la carrière de Gommendy s'était déroulée exclusivement en Europe (GP2, World Series, Formule Renault, F3). L'an dernier, il a effectué neuf départs en GP2 mais il n'a pu compléter la saison en raison d'un manque d'argent.

«J'étais sans volant depuis juillet et j'étais sur le point de tout abandonner quand PKV m'a fait signe», a révélé le Parisien.

Comme plusieurs autres, Gommendy a toujours eu pour objectif d'atteindre le sommet du sport automobile, la Formule 1. Mais il reconnaît que c'est aujourd'hui un rêve presque inaccessible.

«Même quand tu obtiens de bons résultats en GP2, tu ne peux envisager de graduer en F1 à moins d'amener des commandites. Toute ma génération de pilotes en France, nous avons été sacrifiés. On nous a assurés qu'il était possible d'accéder à la F1. Nous avons perdu un temps fou à vouloir y aller, à faire des essais, avant de nous rendre finalement compte comment ça fonctionne vraiment.»

Aucun pronostic

Gommendy, qui compare le circuit de Mont-Tremblant à celui de Spa-Francorchamps en Belgique, en plus petit et plus étroit toutefois, a eu de bons mots pour ses ingénieurs après sa performance de vendredi.

«Ils ont fait du très bon travail lorsque nous sommes venus ici pour des essais en mai. C'est ce qui a fait la différence aujourd'hui.»

Au sujet de la course de dimanche, il se refuse à faire des pronostics.

«C'est un peu tôt pour le dire. Je serai en première ligne. La course est longue, il y a des drapeaux jaunes et les stratégies de course. Tout peut arriver. Mais je vais partir en première ligne et c'est l'essentiel.

«Contrairement à ce qu'on peut penser, c'est beaucoup plus simple de partir en avant. Nous n'avons pas à éviter les accidents. Il suffit de ne pas regarder dans ses rétroviseurs. Je l'ai déjà fait de nombreuses fois en Europe.»

Gommendy, seulement 12e au championnat avec 59 points de retard sur Bourdais, peut toujours s'assurer de la position de tête définitive, samedi, s'il parvient à abaisser son chrono ou si les conditions ne permettent pas d'améliorer les temps de la veille. On prévoit un ciel variable et 13 degrés, samedi après-midi, pour la deuxième séance de qualifications.