Il y a encore trois jours, les essais privés extraordinaires qu'avaient réussis les Ferrari à Barcelone laissaient prévoir un sursaut de compétitivité de la Scuderia.

Il y a encore trois jours, les essais privés extraordinaires qu'avaient réussis les Ferrari à Barcelone laissaient prévoir un sursaut de compétitivité de la Scuderia.

Les tifosi pouvaient légitimement penser que la vitesse de pointe étonnante des 248F1 leur permettrait de dominer le Grand Prix de Grande-Bretagne. C'était d'ailleurs aussi l'avis de Fernando Alonso lui-même, au moment d'arriver sur le circuit, jeudi.

À l'heure de dresser un bilan du week-end, ces espoirs sont pourtant déçus. La course d'hier a permis de constater qu'Alonso était parvenu à signer la pole-position avec une voiture davantage chargée d'essence que Michael Schumacher- de quatre tours, soit plus de 10 kilos, une différence énorme.

Et hier, l'Espagnol n'a jamais été inquiété par ses adversaires au long des 60 tours de course. Il s'est même permis de ralentir la cadence en fin d'épreuve pour épargner ses gommes.

Contrairement à ce que les tifosi pouvaient espérer, les Ferrari ne sont donc tout simplement pas assez rapides. En dépit de l'énorme effort consenti par la Scuderia, les monoplaces rouges ne parviennent pas à combler leur retard sur les Renault. Qui ne les attendent pas pour progresser elles aussi.

«Nous avions amené beaucoup de nouvelles pièces ici, au niveau de l'aérodynamique et de la suspension, confirme Pat Symonds, le directeur technique de l'écurie française. Ce sont des changements très importants, qui ont vraiment fait progresser la voiture.»

Ce bond en avant des Renault R26 finit de saper le moral des membres de Ferrari. Hier soir, il suffisait de voir la tête affichée par Jean Todt, le directeur sportif de la Scuderia, pour mesurer l'ampleur du désastre. Le Français venait de comprendre que le championnat 2006 était définitivement perdu.

«Nous faisons face à des concurrents vraiment très forts, commentait-il, hier soir, sur un ton cassant, voir ironique. Quand vous visez la victoire et que vous terminez deuxième, vous êtes nécessairement déçus. Mais nous allons nous battre autant que nous le pouvons, avec l'aide de nos partenaires, et notamment de Bridgestone.» Une petite pique adressée au manufacturier japonais, accusé de n'avoir pas fourni des gommes suffisamment compétitives à Silverstone.

En attendant, Alonso continue d'accumuler les points. Et les gros. Après huit Grands Prix, l'Espagnol compte 74 points au championnat, soit cinq victoires et trois deuxièmes places. Un palmarès de rêve obtenu au volant d'une voiture de rêve.

Les derniers espoirs de voir les Ferrari se battre contre les Renault désormais envolés, plus rien ne devrait barrer la route pour un deuxième titre mondial consécutif d'Alonso.