L'objectif de Jacques Villeneuve était de rouler pour accumuler le plus d'expérience possible. Objectif atteint, dans la mesure où il a terminé la course en 21e position, hier, au Las Vegas Motorspeedway, à sa première épreuve en carrière en NASCAR.

L'objectif de Jacques Villeneuve était de rouler pour accumuler le plus d'expérience possible. Objectif atteint, dans la mesure où il a terminé la course en 21e position, hier, au Las Vegas Motorspeedway, à sa première épreuve en carrière en NASCAR.

Par contre, il n'a pas réussi à garder sa Toyota Tundra sur le même tour que les meneurs, ce qui était l'autre objectif souhaité par son mécano en chef Doug Wolcott. Un contact avec Ryan Scott a causé du dommage à l'avant de sa Toyota Tundra, ce qui est venu bouleverser l'équilibre aérodynamique de sa camionnette. C'en était fait, ou presque.

Villeneuve avait pourtant réussi à commencer la course en septième position, une belle réussite en soit car il avait répété à de nombreuses reprises que son plus grand défi serait celui de qualifier la voiture avec seulement deux tours lancés. On ne l'attendait donc certainement pas à l'intérieur de la quatrième rangée au départ de sa première course en carrière en NASCAR.

Mais une bonne position de départ ne garantit rien sur un ovale. Villeneuve a perdu sept positions dans son seul premier tour. «La camionnette était survireuse dans les trois ou quatre premiers tours après chaque relance, a expliqué Villeneuve après la course. Mais, après coup, elle devenait plus stable et on pouvait rouler très vite.»

Le Québécois s'est donc cantonné dans le milieu de peloton pendant une bonne partie des 45 premiers tours, jusqu'à ce qu'il connaissent un léger mais coûteux pépin. Au 47e tour, Villeneuve a touché l'arrière de la camionnette de Ryan Scott, qui avait subitement ralenti devant lui. La Toyota de Villeneuve a touché deux fois l'arrière de la Ford de Scott, envoyant ce dernier en tête-à-queue.

Villeneuve a été contraint d'entrer pour un arrêt prolongé au cours duquel on a réparé son aile avant gauche, plutôt endommagée lors de l'accrochage avec Scott. Il est revenu en piste en queue de peloton, mais il était encore sur le tour du meneur.

Mais ce n'était qu'une question de temps avant de voir les meneurs le rattraper. Ce qui fut fait au 67e tour. Un retard qu'il n'a finalement jamais pu rattraper.

Le nerf de la guerre: les relances

La touchette avec la camionnette de Scott a coupé presque tout l'appui aérodynamique à l'avant de son bolide. «Je n'arrivais plus à tourner dans les virages, a indiqué Villeneuve. C'est dommage, parce que je me sentais de mieux en mieux dans la voiture.»

«C'est sûr que je suis déçu, a dit de son côté son chef mécano Doug Wolcott. On avait certainement une camionnette pour terminer sur le tour des meneurs, sinon plus haut. Mais quand on y regarde de plus près, il a appris beaucoup, cette course nous a permis d'expérimenter une foule de choses, comme les arrêts au puits et le travail avec l'éclaireur.»

Villeneuve s'est notamment dit très surpris de voir à quel point les pilotes étaient agressifs dès les premiers tours de l'épreuve et à chaque fois que le drapeau vert indiquait la relance de l'épreuve. «C'est le nerf de la guerre, a expliqué Slugger Labbé, celui qui sera l'ingénieur de Villeneuve en série Nextel. En série Craftsman, il y a une quinzaine de gars qui sont rapides lors des relances. En Nextel, il y en a 42. Jacques va devoir s'assurer d'être rapide aussitôt le vert déployé et de rester en contact avec les meneurs. Quand tu les laisses aller, ça devient extrêmement difficile de les rattraper.

«Je suis sûr que Jacques ne va pas beaucoup dormir, cette nuit, a enchaîné Labbé. Il va analyser tout ce qui s'est passé aujourd'hui et faire le point sur sa course. Mais il a l'air détendu et c'est tant mieux.»

Dans l'ensemble, on demeure satisfait chez Bill Davis Racing. «Il s'est très bien débrouiller, a dit Bill Davis. Il avait un bon camion mais qu'est-ce qu'on peut faire quand un gars freine subitement devant nous? C'est ça la course.»

Villeneuve a toutefois avoué qu'avec un peu plus d'expérience, il ne serait pas resté dans le sillon de Ryan Scott.

L'expérience. C'est en plein de qu'il est venu chercher à Las Vegas.

Prochain rendez-vous, Talladega, dans deux semaines.