«Le Mans est dans la Loire, mais il a le climat de la Bretagne», se plaint un chauffeur de taxi, rendu malcommode par l'incroyable congestion automobile qui paralyse la ville de 200 000 habitants.

«Le Mans est dans la Loire, mais il a le climat de la Bretagne», se plaint un chauffeur de taxi, rendu malcommode par l'incroyable congestion automobile qui paralyse la ville de 200 000 habitants.

Les partisans de Tom Kristensen, Sébastien Bourdais ou Henri Pescarolo sont au moins aussi nombreux à envahir le circuit de la Sarthe à chaque année. Les premiers y ont installé leur tente ou leur camping car dès mercredi, ajoutant ici et là un BBQ, des banderoles, parfois même une piscine!

Avec la grande roue, les centaines de kiosques à souvenirs et les concerts qui y sont présentés, l'enceinte des 24 heures se transforme en véritable foire, le temps d'un week-end. L'ensemble baigne de plus en plus dans la boue, étant donné toute la pluie qui y est tombée depuis quatre jours.

Qu'à cela ne tienne, les amateurs y circulent à pied sur des kilomètres, souvent une bière à la main dès 10 heures du matin, se préparant pour la grande nuit blanche.

On y parle français, italien, allemand, néerlandais. Mais les spectateurs anglais sont les plus visibles. Vrai qu'ils sont difficiles à rater: largement tatoués, plusieurs sont en shorts de jeans, sandales et torse nu, malgré la pluie et le vent frais. La bière fait son effet.

«Kristensen va découper votre Villeneuve en petits morceaux», disent Mark Guthrie et sa copine, venus en voiture depuis Manchester pour assister à la course, un périple d'environ 600 kilomètres.

La présence d'un champion du monde de Formule 1 aux 24 heures du Mans ne passe pas inaperçue. Le dernier en date, Nelson Piquet, a franchi le fil d'arrivée alors que Villeneuve disputait ses dernières courses en Cart.

Michael Schumacher (1991) et Damon Hill (1989) y ont bien fait un arrêt, mais c'était avant leur conquête du titre de F1.

Surtout, le public côtoie ici ses idoles de beaucoup plus près que durant un week-end de Grand Prix. Le paddock est divisé de telle sorte que les pilotes doivent franchir la foule pour se rendre dans les puits.

«Jacques! Jacques! Jacques!» Où qu'il aille, Villeneuve est pourchassé par ses fans, surtout des Français, nostalgiques de sa gloire en F1. Ils font la queue pour lui demander une photo, un autographe ou une poignée de main.

Le Québécois s'y plie de bonne grâce. D'ailleurs, les pilotes ont peu à faire durant cette semaine, au Mans: les essais sont concentrés en deux soirées que se partagent les trois coureurs de chaque équipage. Au bout du compte, cela fait beaucoup d'attente et peu de pilotage.

L'impatience a lentement gagné le paddock.

Il est temps que la course commence.