Au quart de la course, Jacques Villeneuve a lui-même reconnu que Peugeot n'avait aucune chance de rattraper les Audi R10, qui se sont installées en tête dès le départ.

Au quart de la course, Jacques Villeneuve a lui-même reconnu que Peugeot n'avait aucune chance de rattraper les Audi R10, qui se sont installées en tête dès le départ.

«Non, non, s'ils n'ont pas de problèmes, nous ne les rattraperons pas», a admis le pilote québécois vers 22 heures (16h), après avoir effectué son premier relais.

Relevant l'Espagnol Marc Gene, qui avait lui-même remplacé Nicolas Minassian, Villeneuve s'est glissé dans la Peugeot no 7 vers 19h35, après avoir attendu son tour pendant plus de quatre heures et demie.

Au volant du prototype, il a assuré un «triple relais» de deux heures 30 environ, au terme duquel sa voiture était au 3e rang, mais avec pratiquement trois tours de retard sur le meneur, l'Audi R10 no 2.

Pendant ce relais, qui a pris fin à la tombée de la nuit, Villeneuve n'a pas réussi à s'imposer, ni à trouver son rythme.

«Nous ne pouvons pas rouler avec la même puissance qu'en qualifications. Ca fait une nette différence, malheureusement», a-t-il dit à sa descente de voiture.

Dès ses premiers tours de piste, Villeneuve avait dû s'arrêter aux puits pour changer l'avant de son bolide, dont un aileron était abîmé, ce qui lui a pratiquement fait perdre trois minutes.

«J'ai heurté quelque chose dans la forêt dans la ligne droite. Je ne sais pas quoi.

J'avais le soleil dans les yeux. On ne voyait rien», a raconté le Québécois, visiblement fatigué.

En fin de soirée, la Peugeot du trio Minassian-Gene-Villeneuve s'accrochait donc au troisième rang, qu'elle avait échangé un peu plus tôt avec une Pescarolo-Judd à essence.

Une autre Audi aurait dû en toute logique occupée cette position, mais le constructeur allemand n'a plus que deux voitures en course: dans l'après-midi, après un accident, l'Audi no 3, conduite par l'Allemand Mike Rockenfeller, a été contrainte d'abandonner.

Elle n'est d'ailleurs pas la seule. Au quart de la course, environ la moitié des prototypes s'étaient retirés. Jacques Villeneuve s'est dit surpris par cette «hécatombe», tout en reconnaissant qu'il sera difficile pour son équipe aussi de tenir 24 heures.

Menée par Sébastien Bourdais, l'autre Peugeot, portant le no 8, a connu des difficultés plus sérieuses encore: elle a dû s'arrêter aux stands à deux reprises pour changer son train arrière et s'est retrouvée à sept tours du meneur.

Les premières heures de cette 75e édition de la plus vieille épreuve d'endurance du monde avaient été marquées par des averses fréquentes, qui ont entraîné à deux reprises l'intervention de la voiture de sécurité et la neutralisation de la course pendant une heure 30.

Malgré une météo incertaine, la première journée a été riche en rebondissements.

Frappant un grand coup face à Peugeot, la firme aux anneaux est parvenue à placer ses trois voitures en tête dès les premières minutes.

Dès le départ, Sébastien Bourdais, parti en «position de tête» sur la Peugeot no 8, a perdu le premier rang au profit de l'Audi no 2 de Rinaldo Capello, après avoir fait une courte sortie de piste.

«Sur le premier virage, j'ai fait une grosse erreur, a admis le triple champion de la série Champ Car après le premier relais. Audi nous a bien caché son jeu. Ses pilotes nous dépassent comme ils veulent dans les lignes droites.

«C'est un peu dur quand même, a poursuivi Bourdais Je ne m'attendais pas du tout à ça. La voiture allait tellement bien pendant les qualifications, alors on n'a pas changé grand chose. Mais là pour l'instant, on n'a pas du tout la même voiture.»

Champion en Formule 1 et aux 500 milles d'Indianapolis, Villeneuve aurait aimé ajouter les 24 heures du Mans à son palmarès. À moins d'un revirement spectaculaire, ça ne sera pas pour cette fois. Le Britannique Graham Hill demeure le seul à avoir décroché cette triple couronne.

>>>La course en photos