Lewis Hamilton a fait éclater de rire le parterre de journalistes et d'invités présents dans le paddock McLaren, hier après-midi. Le jeune Britannique, véritable sensation de la saison, n'aurait pu trouver meilleure façon de décrire sa journée.

Lewis Hamilton a fait éclater de rire le parterre de journalistes et d'invités présents dans le paddock McLaren, hier après-midi. Le jeune Britannique, véritable sensation de la saison, n'aurait pu trouver meilleure façon de décrire sa journée.

«Quelle journée incroyable! C'est ma première visite au Canada, la première fois que je roule sur ce circuit qui n'est pas facile». Pour la première fois de sa (jeune) carrière, Hamilton se retrouve en tête de peloton, endossant le rôle du chassé plutôt que celui du chasseur. Cette fois, c'est Fernando Alonso qui lui collera au train arrière, et pas le contraire!

«Si j'ai un conseil à donner à Lewis, c'est de ne pas être trop agressif au premier virage et de me laisser passer», lance Alonso en riant.

Alonso a raison de s'inquiéter un tantinet. Ce n'est pas par hasard si Hamilton s'attire les éloges des bonzes de la F1 depuis le début de la saison. Jamais n'a-t-on vu un pilote recrue monter cinq fois sur le podium à ses cinq premiers Grands Prix. Après cinq épreuves, il a 38 points au championnat des pilotes, autant qu'Alonso. Il ne lui manque qu'une victoire à ajouter à sa liste d'exploits. Et la chose pourrait fort bien se produire dès cet après-midi En fait, seul Jacques Villeneuve trouve à redire sur le talent du jeune Britannique!

Chose certaine, le premier pilote noir de l'histoire de la F1 a prouvé qu'il pouvait prendre rapidement la mesure d'un circuit. En tout et partout, il n'a eu que quatre heures pour apprivoiser le tracé de l'île Notre-Dame. Pas mal, quand on considère que beaucoup de ses collègues plus expérimentés se sont frotté le nez sur le Mur du Québec depuis deux jours.

«Au départ, on dirait que le circuit est très simple, mais il est très exigeant physiquement et mentalement, en plus d'être très technique, dit Hamilton. C'est facile de commettre une erreur dans le dernier virage, surtout quand tu as fait un très bon tour. Tu arrives à 210 milles à l'heure au bout de la droite et tu ne veux pas perdre l'avantage que tu as gagné. Le hic, c'est que tu ne peux pas entrer dans ce virage trop vite. C'est très stressant!»

Alonso est passé bien près de gâcher la fête d'Hamilton. N'eut été sa sortie de virage un peu trop large dans le dernier secteur, il aurait bien pu venir souffler la pole à son coéquipier. Hamilton a fait un tour impeccable, pas Alonso. Et hier, c'est sans conteste Hamilton qui été le meilleur des deux pilotes McLaren.

Après «l'incident» de Monaco - où l'écurie a été soupçonnée d'utiliser les consignes d'équipe pour empêcher Hamilton d'attaquer -, plusieurs se demandaient hier si Alonso allait remettre la politesse au Britannique. L'Espagnol a répondu, à demi-mot: «C'est normal de ne pas être aussi agressif envers son coéquipier que si on se bat contre Ferrari, disons. Si je ne suis pas en tête et que je ne me bats pas contre nos rivaux, je ne risquerai rien. J'ai besoin de ces huit points. Le championnat se gagne au Brésil, pas ici.»