La Formule 1 rêve d’harmoniser son calendrier pour réduire l’impact de ses déplacements, mais l’organisation du Grand Prix du Canada lui résiste. Un peu.

N’eût été l’annulation des Grands Prix de Chine (règles sanitaires strictes autour de la COVID-19) et d’Émilie-Romagne (inondations), le calendrier de la F1 aurait comporté 23 épreuves cette année. La plus longue saison dans l’histoire de ce championnat créé en 1950. Et la plus diversifiée géographiquement aussi.

Le cirque de la Formule 1 pose son chapiteau dans 21 pays – répartis sur cinq continents – sur une période de neuf mois. Un véritable casse-tête logistique, mais aussi la plus importante source de pollution de ce championnat qui aspire à atteindre la neutralité carbone d’ici 2030.

Les dirigeants de la Formule 1 souhaitent regrouper les Grands Prix de manière plus logique à l’avenir, et ce faisant, mettre fin à cet anachronisme qu’est le Grand Prix du Canada. En clair, la F1 aimerait décaler l’évènement qui se déroule sur le circuit Gilles-Villeneuve pour le reprogrammer sur un itinéraire commun aux autres Grands Prix nord-américains.

À l’heure actuelle, la Formule 1 étudie deux scénarios possibles. Le premier serait de greffer la manche canadienne à la suite du Grand Prix de Miami. Celui-ci est présenté au début du mois de mai. Le second consisterait à positionner le GP du Canada devant les épreuves d’Austin (Texas) et du Mexique, à l’automne.

François Dumontier, président-directeur général du Grand Prix du Canada, est bien au fait de ces conversations et bruits de paddock. « Il y a longtemps que cela se discute et je comprends parfaitement le raisonnement des instances dirigeantes », souligne M. Dumontier.

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Francois Dumontier

Sur papier, cette problématique semble très facile à résoudre, mais c’est loin d’être le cas. Avec 23 épreuves à son calendrier, la F1 doit composer avec 23 réalités différentes. Chez nous, c’est principalement la météo, le point d’achoppement majeur dans nos pourparlers.

François Dumontier, président-directeur général du Grand Prix du Canada

M. Dumontier, qui confirme ne faire l’objet d’aucune pression de la part de la F1, ouvre néanmoins la porte à certains compromis sur la date en devançant d’une semaine ou deux son évènement. « On ne peut guère imaginer une présentation avant le début du mois de juin », dit-il.

Quant à l’automne, n’y pensez pas, même si les quatre premières éditions montréalaises du GP du Canada se sont déroulées en septembre (1979, 1980, 1981) et en octobre (1978). « Il faut du temps pour tout mettre en place et ce faisant, nous risquons de perturber les activités du parc Jean-Drapeau. De plus, à l’automne, nous pourrions aussi nous retrouver en conflit avec des congrès, par exemple. »

L’entente contractuelle entre le Grand Prix du Canada et la Formule 1 vient à échéance en 2031.