(Miami) Des dizaines de personnes étaient attroupées devant le garage de l’écurie Mercedes, quelques heures avant la course de dimanche.

« C’est sans doute Lewis Hamilton », pensai-je avant de me faufiler entre quelques personnes envoûtées par ce qui se déroulait sous leurs yeux. Puis, j’ai finalement compris : la légende Roger Federer était là.

Federer a passé quelques minutes dans le garage avant d’en ressortir, accompagné de ses enfants et de sa conjointe Mirka. Je me suis approchée pour tenter de l’interpeller, entre les multiples caméras qui le suivaient et les cris qui fusaient d’un peu partout. Dans l’amabilité qu’on lui connaît, le nouveau retraité a pris quelques secondes pour La Presse.

D’abord, pour ceux qui se le demandent, la retraite va « très bien », a-t-il lancé avec enthousiasme. « Je suis trop content ! [La retraite] me donne la possibilité de faire des choses comme aujourd’hui, c’est top ! »

PHOTO KATHERINE HARVEY-PINARD, LA PRESSE

Roger Federer devant le garage de l’écurie Mercedes, à Miami

Disons qu’il n’était pas le seul à être heureux à l’Autodrome international de Miami. Sans surprise, la nouvelle de la présence du plus grand joueur de tennis de l’histoire s’est répandue comme une traînée de poudre dans le paddock et sur les réseaux sociaux.

Avant qu’il ne disparaisse de nouveau dans les garages, on ne pouvait faire autrement que de lui parler du Québécois Félix Auger-Aliassime. L’ex-tennisman n’a pas hésité à lancer des fleurs à son ancien partenaire d’entraînement.

« C’est un bon copain à moi, a-t-il laissé entendre. […] J’aime toujours le regarder jouer. J’ai eu la chance de jouer contre lui aussi. Je ne lui souhaite que le meilleur », a-t-il laissé tomber avant de s’éloigner dans un sourire.

Voilà le genre de rencontres que l’on fait dans un Grand Prix, entre acteurs, musiciens et sportifs de tout genre.

D’ailleurs, une trentaine de minutes plus tôt, lors d’une visite au quartier général de l’écurie Haas, je suis tombée sur Romain Grosjean, désormais un résidant de Miami. Après une longue discussion avec Kevin Magnussen, le Français m’a accordé quelques minutes. Il a d’abord souligné les efforts qui ont été faits afin d’offrir un bon évènement ici, à Miami.

C’est une ville où tout le monde a envie d’aller. Tout le monde est content. Il y a beaucoup d’efforts qui ont été faits sur le circuit aussi, donc j’espère qu’on aura une course excitante.

Romain Grosjean

Près de trois ans ont passé depuis le spectaculaire accident de Grosjean à Bahreïn, en novembre 2020, où il a littéralement frôlé la mort. Tous les amateurs de Formule 1 s’en souviendront. Sa monoplace s’était encastrée dans une barrière de sécurité à 220 km/h et avait été coupée en deux. Environ 28 secondes plus tard, le pilote français réussissait à s’extirper miraculeusement du bolide. L’arceau de sécurité lui avait sauvé la vie. Il en garde des cicatrices aux mains, qu’on remarque en lui serrant la pince.

PHOTO GARY A. VASQUEZ, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Romain Grosjean

Grosjean a raconté son histoire dans son livre La mort en face paru en mars 2022. Son accident est arrivé à trois courses de la fin de sa carrière en Formule 1 ; depuis 2021, il course en IndyCar. Même s’il assiste au Grand Prix de Miami ce week-end, le Français assure que la F1 ne lui manque pas.

« Je suis super content en IndyCar, nous assure-t-il. Tous les week-ends, j’ai la chance de gagner la course et c’est quelque chose que j’apprécie vraiment. »

Et quand il se retrouve au volant de son bolide, le pilote ne pense pas à l’accident. « Après, c’est sûr que ça fait partie de mon histoire et de ma carrière, mais si je pensais à l’accident, j’aurais arrêté, dit-il. Aujourd’hui, il fait partie de moi, mais il n’y a rien qui me bloque de ça.

« Je me dis juste que j’ai la chance de continuer à faire ce que j’aime. C’est la passion. »