(Miami) Lance Stroll n’est pas le seul Québécois à fouler la piste de l’Autodrome international de Miami, ce week-end. Il y a aussi Thomas Nepveu, 18 ans, au volant de sa Porsche blanc et vert. « Je n’ai jamais vraiment voulu aller vers la Formule 1, mais pouvoir courser en même temps qu’eux, c’est un bon feeling », lance le jeune homme.

Un soleil de plomb darde Miami, samedi midi. Thomas nous rejoint sous une grande tente aux couleurs de la Coupe Porsche Carrera, championnat dans lequel il course sous les couleurs de l’équipe australienne McElrea Racing. À l’arrière-plan s’élève le Hard Rock Stadium.

Le jeune pilote a terminé ses qualifications environ 45 minutes plus tôt. « J’ai fini septième, c’est ma meilleure qualif de l’année, nous dit-il. Je suis vraiment content ! »

Nepveu a toutes les raisons d’être heureux jusqu’ici ce week-end. Accompagné de ses parents et de quelques-uns de ses partenaires, il expérimente son premier Grand Prix de Formule 1 sous le chaud soleil floridien, dans l’ambiance festive et colorée propre à Miami.

PHOTO BOB CHAPMAN, FOURNIE PAR MCELREA RACING

Thomas Nepveu a fait un tour de piste à pied avec son équipe, jeudi

C’est une piste assez incroyable, assez différente de ce que je fais d’habitude, très rapide. C’est un circuit de Formule 1 vraiment typique, mais pour nous, c’est une piste un peu différente. Il y a de longues lignes droites.

Thomas Nepveu

« Et tout est beau autour, tous les paysages ! s’exclame-t-il dans un sourire. C’est grandiose. C’est assez impressionnant. J’essaie d’apprécier le plus possible le temps en piste. »

Vendredi, il a eu l’occasion de marcher dans la ligne de puits et de croiser les pilotes de Formule 1. « Juste être là et pouvoir expérimenter tout ça, c’est vraiment cool », laisse-t-il entendre.

PHOTO BOB CHAPMAN, FOURNIE PAR MCELREA RACING

La voiture de Thomas Nepveu sur la piste de Miami, vendredi

Au revoir, la monoplace

Nepveu, qui a été initié au karting à l’âge de 6 ans avant de gagner en talent au fil des années, évoluait l’an dernier dans la série de développement USF2000, première étape vers son objectif de courser un jour dans la Série IndyCar. Il a toutefois dû changer ses plans cette année.

La monoplace, c’était juste un entonnoir qui montait. C’était de plus en plus difficile financièrement et il y avait encore moins de places pour les pilotes de monter.

Thomas Nepveu

« Il y a des pilotes européens qui transfèrent vers l’IndyCar ; tu as Romain Grosjean, quelques jeunes qui ont coursé en Formule 2 et qui ne sont pas capables de se rendre en Formule 1, donc ils vont là. Ça fait en sorte que c’est plus compétitif. »

PHOTO BOB CHAPMAN, FOURNIE PAR MCELREA RACING

Sur la piste de Miami, vendredi

Le Québécois, qui s’exprime avec sérieux et maturité, s’est donc tourné vers la Coupe Porsche Carrera et la Série NASCAR Pinty’s, deux championnats d’Amérique du Nord.

« Avec une Porsche, le monde peut plus s’identifier. C’est une voiture que tu vois sur la route tous les jours. Ils se voient plus dans ce genre de courses là que dans une monoplace. Il y a plus de visibilité aussi, on fait de gros évènements. »

PHOTO SIMON GIROUX, ARCHIVES LA PRESSE

Thomas Nepveu a une longue expérience de karting. Ici sur la piste de Mirabel il y a bientôt six ans, en 2017.

Nepveu admet avoir vécu un « petit deuil » en disant au revoir à ses objectifs de courser un jour en IndyCar, mais il est vite passé à autre chose. « Je ne suis pas à plaindre en fin de semaine, c’est tout un bolide que je conduis ! lance-t-il. Je pense que dans les courses, il faut que tu prennes les opportunités qui arrivent vers toi. Malheureusement, il n’y en avait plus vraiment pour moi dans le monde de la monoplace. »

« Mon but, dans les cinq prochaines années, serait de me rendre en GTD, GTD Pro, ajoute-t-il. Je ne suis pas pressé, j’en ai encore à apprendre. »

Un été bien rempli

L’été de Thomas Nepveu s’annonce bien rempli. Avec la Série NASCAR Pinty’s, il performera au Canada et au Québec (Vallée-Jonction, Trois-Rivières et Mirabel), devant famille et partenaires, pour la première fois depuis 2018.

« J’ai des partenaires qui viennent aux grosses courses, mais ce n’est pas tout le monde qui peut expérimenter ça. Pouvoir avoir du monde qui vient à Trois-Rivières, par exemple, ça va être cool. »

Au total, donc, les prochains mois se résument à neuf week-ends à bord d’une Porsche et 14 week-ends en NASCAR. Mais pour l’instant, toute son attention est à Miami. Difficile de regarder ailleurs, avec tout ce qui s’y passe.

Quelques heures après notre entretien, Thomas Nepveu prenait part à sa première course du week-end. Il avait réussi à atteindre la 4e position, mais un incident à quelques tours de la fin l’a fait glisser au 31e rang. Il aura l’occasion de faire mieux dimanche, lors de la deuxième course.