(Miami) « Moi, je rêverais d’avoir un stade comme ça, ne serait-ce que pour les pieds carrés qu’ils ont de disponibles au total. C’est grand, ici ! », s’exclame François Dumontier dans un sourire.

Le promoteur du Grand Prix du Canada est arrivé à Miami mercredi soir et y sera jusqu’à dimanche. On le rencontre dans le village des équipes, bâti à même le terrain du Hard Rock Stadium, domicile des Dolphins de Miami. L’amphithéâtre est ensoleillé en ce vendredi après-midi. Tout autour, dans les quartiers généraux des différentes écuries, on se prépare pour la première séance d’essais libres. Adjacent au stade, le circuit de 5,41 km.

Chaque année, Dumontier se rend dans sept ou huit Grands Prix, sélectionnés à des moments stratégiques dans la saison. « Il y a beaucoup de gens qui pensent que je les fais tous, mais non, parce que je ne pourrais pas travailler ! », lance-t-il.

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Les pilotes Lance Stroll et Esteban Ocon, vendredi sur le circuit de Miami

De toute évidence, celui de Miami est un incontournable pour la distance (un peu plus de 3 heures de vol) et parce qu’il a lieu six semaines avant celui de Montréal. Tout au long du week-end, Dumontier prend part à des réunions avec les équipes, la Formule 1 et la Fédération internationale de l’automobile (FIA).

« On est six promoteurs ici en fin de semaine. On s’échange beaucoup d’informations », explique-t-il.

Quand on voyage comme ça, c’est sûr qu’on regarde tout ce qu’ils font et qu’on se dit : il y a peut-être une bonne idée qu’on va rapatrier chez nous. Mais c’est souvent le contraire qui arrive. La F1 dit souvent aux autres promoteurs : “Va voir François à Montréal, va voir ce qu’ils font.”

François Dumontier, promoteur du Grand Prix du Canada

« L’année passée, on avait 12 promoteurs à notre course, ajoute-t-il. C’est la moitié du championnat. »

Comme le Grand Prix du Canada a fait ses preuves il y a longtemps déjà, Dumontier fait surtout office de conseiller pour le président de l’évènement de Miami, Tyler Epp, qui n’en est qu’à sa deuxième édition.

« On l’a rencontré [jeudi] et il nous a dit, à nous et aux Belges : “Fais le tour, et si tu vois quelque chose, dis-le-moi” », raconte-t-il.

Des améliorations

François Dumontier est aussi le président de l’Autorité sportive nationale (ASN) du Canada depuis avril 2020. « La FIA a un bras dans chaque pays. Au Canada, je suis le président de l’ASN, qui représente le volet sportif », explique-t-il.

L’année dernière, la Formule 1 l’a chargé de se rendre à Miami pour regarder « ce qui se faisait » lors de cette première édition et de consigner ses observations dans un rapport.

« Ils ont un grand site. C’était la première fois qu’ils traitaient de la Formule 1, ce n’est pas tout le temps évident. Le cahier de charges pour organiser un Grand Prix, c’est quand même épais. […] Tyler, mon homologue ici, était content que je vienne. Il avait peut-être un peu sous-estimé l’ampleur de la chose. »

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Les pilotes Carlos Sainz, à gauche, et Charles Leclerc, à droite, participaient jeudi à un exercice de football animé par les joueurs DeShon Elliott et Jaelan Phillips, des Dolphins de Miami.

L’année passée, le Grand Prix de Miami a été critiqué sur le plan opérationnel pour différentes raisons. « Ils avaient engagé un traiteur américain plutôt que le traiteur normal, qui fait tous les Grands Prix, évoque notamment Dumontier. […] Le vendredi midi, il n’y avait plus de bouffe ! »

Cette année, l’organisation s’est ajustée sur différents plans, affirme-t-il. « Déjà, tout ce qu’on voit, c’est beaucoup mieux. »

Ce Grand Prix se démarque beaucoup par son ambiance. Les activités, sur le campus, sont nombreuses. On y retrouve un beach club, une marina, des téléphériques, etc. L’évènement représente exactement ce qu’est Miami.

« On a une belle variété [de Grands Prix], je trouve, dit Dumontier. Il faut que tu en aies de toutes sortes. Si c’était pareil partout, ce serait plate ! Il faut que tu retrouves la culture de chaque pays. »

Depuis 2017

Selon Dumontier, une telle collaboration entre les différents promoteurs n’aurait pas pu être possible avant 2017, année où le groupe Liberty Media a pris le contrôle de la Formule 1. C’est là que « la F1 s’est ouverte », dixit l’homme de 56 ans.

« Liberty Media nous a tous réunis et nous a dit : “Voici notre vision. On est tous là, on peut parler, s’échanger des choses.” »

Pour preuve : le promoteur du Grand Prix du Mexique, Federico González, a interrompu notre conversation quelques secondes pour saluer chaleureusement Dumontier et la directrice des communications du Grand Prix du Canada, Sandrine Garneau. Comme quoi, « la confrérie des organisateurs est plus proche » maintenant.

Et son préféré ?

Quand on demande à François Dumontier quel est son Grand Prix préféré, il sourit, mais ne se défile pas. « Pour le défi du circuit, c’est en Belgique, dit-il. C’est un circuit dur. Je l’ai déjà conduit il y a quelques années. […] Si tu veux jumeler le circuit avec la ville, le Grand Prix d’Espagne… C’est toujours une belle ville, Barcelone, tu manges bien. C’est un tout. Mais en même temps, si tu veux quelque chose de grandiose, il y a Abou Dhabi. Ils ont mis je ne sais combien d’argent là-dedans. »