François Dumontier savait que les chances d’organiser le Grand Prix du Canada diminuaient de jour en jour, mais la confirmation de l’annulation de l’évènement, mercredi, l’a déçu.

« Je pense surtout à mes employés, qui ont fait de gros sacrifices depuis un an, a souligné le promoteur du Grand Prix. Ça fait 15, 16 mois que nous n’avons aucun revenu, il a fallu prendre des décisions difficiles, mais ils les ont acceptées et je tiens à les remercier. »

« Nous avons un peu traversé le désert, avec toutes sortes d’histoires, autour des billets notamment, mais nous avons maintenant trouvé des solutions, qui seront annoncées au cours des prochains jours, et nous pouvons nous remettre au travail avec optimisme. »

Dumontier et son équipe ont maintenant l’assurance que le Grand Prix sera de retour, sans doute dès 2022, et jusqu’en 2031, après l’annonce d’une prolongation de deux ans de l’entente entre Liberty Media et les gouvernements locaux.

« La vaccination avance bien et tout indique que la situation sera revenue à la normale en 2022, a estimé Dumontier. Je n’ai pas pris part à toutes les négociations, mais je tiens à remercier les autorités pour leur collaboration. »

L’entente avec la F1 est très avantageuse quand on la compare avec celles en vigueur dans d’autres pays du monde.

François Dumontier, promoteur du Grand Prix du Canada

« Le Grand Prix du Canada est très populaire auprès des équipes et de tous les intervenants de la F1, c’est bien connu, et je sais que la F1 voulait rester à Montréal. Stefano Domenicali [président de la F1] m’a dit qu’il signerait pour 40 ans si c’était possible ! »

Une annulation inévitable, un retour attendu

L’annulation du Grand Prix était devenue inévitable en raison des contraintes limitant l’entrée des visiteurs au Canada, l’obligation de respecter une quarantaine de 14 jours en particulier. Un autre Grand Prix doit être disputé à Bakou, en Azerbaïdjan, le 6 juin, seulement sept jours avant la date prévue pour l’épreuve montréalaise, et aucun compromis n’a pu être trouvé avec Santé Canada.

« La santé et la sécurité des Montréalais, des Québécois et des Canadiens sont et resteront toujours la priorité », a insisté François Dumontier.

Ce serait dommage si, à la fin de la saison, nous étions la seule épreuve qui n’a pu être organisée en raison de la pandémie.

François Dumontier, promoteur du Grand Prix du Canada

Dans un communiqué de la F1, Stefano Domenicali a souligné : « Nous remercions le promoteur et les autorités au Canada pour tous leurs efforts au cours des dernières semaines, mais la situation autour des voyages rendait tous nos plans impossibles.

« Nous allons maintenant travailler avec le promoteur afin que ceux qui avaient des billets pour les courses de 2020 et 2021 aient la possibilité d’obtenir un remboursement ou de transférer leurs billets pour le prochain Grand Prix et nous avons hâte de revenir au Canada en 2022. »

Dumontier a confirmé mercredi que le Grand Prix serait de retour à sa date habituelle (au début du mois de juin). Après l’annonce récente de l’organisation d’un Grand Prix à Miami à compter de 2022, dans le deuxième quart de la saison, tout indique que les deux épreuves seront organisées l’une après l’autre.

« On aurait ainsi un déplacement en Amérique fin mai, début juin, avec nous et Miami, puis un autre à l’automne avec les épreuves à Austin [au Texas], à Mexico et au Brésil, explique le promoteur. C’est intéressant pour nous et je vois le Grand Prix de Miami bien davantage comme un partenaire que comme un concurrent. »

De retour en Turquie

Les dirigeants de la F1 n’ont pas perdu leur temps pour combler l’absence du GP du Canada en 2021. La conférence de presse confirmant l’annulation de l’évènement était tout juste commencée qu’un communiqué annonçait la tenue d’un Grand Prix en Turquie le 13 juin.

Organisé de 2005 à 2011, le GP de Turquie est revenu au calendrier de la F1 la saison dernière en remplacement des nombreuses épreuves annulées. Lance Stroll en avait profité pour obtenir la première position de tête de sa carrière au terme de qualifications disputées sous la pluie. Le Canadien s’était toutefois contenté de la neuvième place en course.

Cette année, l’ouverture de la Turquie à la venue de la F1 et la proximité de l’Azerbaïdjan ont permis de trouver une solution relativement simple permettant de conserver 23 épreuves au calendrier du Championnat du monde.

« Bien que ce soit décevant de ne pas pouvoir nous rendre au Canada cette saison, nous sommes heureux de confirmer que la Turquie va accueillir un Grand Prix en 2021 après avoir organisé une épreuve excitante la saison dernière, a confirmé Stefano Domenicali. Les amateurs ont eu droit à un début de saison excitant et le circuit d’Istanbul est propice à de belles bagarres en piste. »

François Dumontier a d’ailleurs reconnu : « C’est un peu dommage pour nos amateurs de ne pas pouvoir assister à ce spectacle cette année sur le circuit Gilles-Villeneuve. Jusqu’ici, on a vraiment droit à une bataille en tête entre Red Bull et Mercedes, et ça augure très bien pour la suite de la saison.

« On se reprendra l’année prochaine à Montréal ! »