Deux grosses soirées d'essais libres et qualificatifs, mercredi et jeudi, vont permettre à Audi et Toyota, les deux concurrents les plus cotés de la 80e édition des 24 Heures du Mans, de se livrer à un premier duel symbolique, car sans intérêt pour la course proprement dite.

Deux fois seulement depuis dix ans, en 2003 (Kristensen-Capello-Smith, sur une Bentley) et 2011 (Tréluyer-Fässler-Lotterer, sur une Audi), l'équipage parti en pole position a remporté la grande course d'endurance, au bout de 24 heures de suspense.

Les autres fois, la «pole» est surtout venue récompenser un pilote très rapide, comme le Français Stéphane Sarrazin, et une voiture très performante, comme la Peugeot 908, ou une équipe très méritante, comme Pescarolo Sport en 2005.

Cette année, pour cause d'arrivée des hybrides, tout l'enjeu de ces essais sera de savoir qui d'Audi, avec les R18 e-tron, ou de Toyota, avec les TS030 Hybrid, a les moyens de récupérer, à deux jours du départ, quelques retombées médiatiques toujours appréciées par les maîtres du marketing.

Lors de la journée-test du 3 juin, il n'y avait qu'une seconde et deux dixièmes d'écart entre la meilleure Audi, celle d'Allan McNish, et la meilleure Toyota, celle d'Alexander Wurz. Vue la quantité d'expérience accumulée par Audi dans la Sarthe ces dernières années, c'est plutôt flatteur pour Toyota, qui revient cette année avec des ambitions raisonnables.

Sur un circuit de 13 km, cette seconde-là peut être récupérée sur le seul talent d'un pilote comme Sarrazin, ex-pilote de chasse de Peugeot Sport (trois pole positions d'affilée, de 2007 à 2009) recruté en dernière minute par Toyota, pour remplacer le Japonais Hiroaki Ishiura sur la deuxième TS030 Hybrid.

En pole en 2010, Sébastien Bourdais, natif du Mans, ne pourra pas espérer faire aussi bien cette année, sauf conditions exceptionnelles, car sa Dome japonaise, à moteur Judd, était à 12 secondes de l'Audi de McNish lors de la journée-test.

Comme la plupart des 168 pilotes engagés dans cette 80e édition, Bourdais, qui n'a jamais gagné au Mans, cherchera surtout à fignoler les réglages de sa Dome, engagée par le Pescarolo Team, en respectant le même impératif que toutes les autres écuries: ne rien casser à moins de 48 heures du départ.

Enfin, pour les «gentlemen-drivers» engagés dans des GT ou des petits prototypes de la catégorie LMP2, l'objectif principal sera de s'habituer à rouler de nuit, et peut-être sous la pluie, en regardant dans ses rétroviseurs si une Audi ou une Toyota n'arrive pas lancée à 300 km/h. À trois pilotes par voiture, les dix heures d'essais ne seront pas de trop.

Le programme des essais (heure de Montréal):

Mercredi:

> 9h00-13h00: essais libres

> 15h00-17h00: essais qualificatifs 1

Jeudi:

> 12h00-14h00: essais qualificatifs 2

> 15h00-17h00: essais qualificatifs 3