Les négociations pour l’adoption d’une nouvelle convention collective dans le Baseball majeur sont passées bien près de s’écrouler, samedi, malgré les progrès réalisés sur plusieurs enjeux. Une chose est sûre, le temps presse alors qu’il ne reste que deux jours avant la date butoir fixée par les propriétaires pour sauver l’ouverture de la saison.

Si les deux camps se sont rapprochés sur divers points de discorde après six jours consécutifs de discussions, les parties demeurent bien loin de s’entendre sur des éléments économiques majeurs comme le plafond salarial, le taux de la taxe de luxe, le salaire minimum et les primes versées aux joueurs non admissibles à l’arbitrage salarial.

Frustrés par l’évolution des négociations, les joueurs n’ont pas voulu s’engager à reprendre les pourparlers dimanche, soutenant qu’ils devaient réfléchir aux prochaines options qui s’offrent à eux.

Du côté des propriétaires, on soutient que sans contrat de travail avant la fin de la journée lundi, des matchs de saison régulière seront retranchés progressivement du calendrier. Selon la ligue, le manque de temps nécessaire pour tenir un camp d’entraînement décent forcerait l’annulation de matchs au calendrier. Les joueurs n’ont pas indiqué s’ils étaient d’accord avec ce scénario, mais pourraient préférer réduire le camp préparatoire pour maintenir l’intégralité de la saison.

Par ailleurs, une fois la date butoir de lundi sera dépassée, la durée de la saison régulière pourrait devenir un nouveau point de discorde puisqu’elle aura des conséquences sur le salaire des joueurs et le temps de service.

L’Association des joueurs a déjà fait savoir à la MLB que si des parties sont annulées et que les joueurs subissent une perte salariale, les équipes ne doivent pas s’attendre à ce que le syndicat accepte les propositions portant sur le nouveau format des séries éliminatoires ainsi que sur la publicité sur les uniformes et les casques.

Des points positifs

Malgré les nombreux nuages noirs qui pèsent sur les négociations, certains signes de progrès ont été observés dans divers dossiers.

Les clubs ont accepté pour la première fois d’accorder une année complète de service supplémentaire aux finalistes pour le titre de recrue de l’année dans chacune des deux ligues. Des nominations octroyées par l’Association des chroniqueurs de baseball d’Amérique. Pour qu’un joueur puisse bénéficier de cette année de service supplémentaire, il doit toutefois être identifié parmi les 100 meilleurs espoirs du baseball et ne pas avoir passé l’ensemble de la saison au sein de l’alignement.

Les deux parties se sont aussi entendues sur l’instauration d’une loterie sur les six premiers rangs de sélection du repêchage amateur.

Les joueurs ont également fait un compromis sur les critères permettant de déterminer les joueurs admissibles à l’arbitrage, mais ils demeurent loin de la position des propriétaires qui refusent tout changement au régime en place depuis 2013.

Joueurs et propriétaires restent aussi bien campés sur leurs positions concernant le plafond salarial et la taxe de luxe.

Sur un autre thème, l’Association des joueurs a retiré sa proposition de réduire le système de partage des revenus entre les organisations. Ils souhaitent cependant que des incitatifs soient mis en place pour encourager les équipes moins nanties à augmenter leurs revenus locaux.

De l’autre côté, les propriétaires ont balancé un nouvel obstacle dans les pattes des joueurs en suggérant qu’un comité formé de six membres du camp patronal, deux représentants des joueurs et un représentant des officiels pourraient imposer un changement aux règlements à 45 jours d’avis.

Selon les règles actuelles, un changement aux règlements du jeu doit être approuvé par l’Association des joueurs ou être annoncé un an à l’avance s’il est imposé unilatéralement par le Baseball majeur.