Kevin Cash et les Rays de Tampa Bay ne font rien comme les autres.

Si les patrons de « la ville sœur » de Montréal souhaitent répartir leurs matchs à domicile, le gérant, lui, a une approche bien singulière de la distribution du travail au monticule.

L’an dernier, en amont d’un enclos très sollicité, les finalistes de la Série mondiale comptaient sur les lanceurs partants Tyler Glasnow, Blake Snell et Charlie Morton comme têtes d’affiche en début de match. Globalement, l’un des meilleurs personnels de lanceurs des ligues majeures.

Mais le premier devra subir une opération de type Tommy John au coude droit et ne sera pas de retour avant 2023. Quant aux deux autres, ils sont partis pendant l’entre-saison.

Alors, qui entreprendra les affrontements contre les Red Sox de Boston ?

Match 1 : Shane McClanahan. L’an dernier, il était devenu le premier lanceur à faire ses débuts dans les majeures pendant les éliminatoires. Cette saison, il a compilé une fiche de 10-6 et une moyenne de points mérités de 3,43. Ses 10 victoires sont un sommet d’équipe, à égalité avec Josh Fleming, tantôt partant, tantôt releveur.

Match 2 : Shane Baz. Ça ne vous dit rien ? Normal. Baz est une recrue. Une recrue de 22 ans avec trois départs derrière la cravate. Un total de 13,1 manches (2-0, 2,03).

Match 3 : Drew Rasmussen. « Très probable », a dit Cash mardi, mais pas certain. Cela dépendra de l’utilisation de l’enclos dans les deux premières rencontres. Parce que Rasmussen (4-0, 2,44) a lancé dans 20 matchs : la moitié comme partant, l’autre en relève.

Du côté de l’enclos, dans une saison écourtée à 60 matchs l’an dernier, 12 lanceurs différents avaient enregistré au moins un sauvetage. Cette saison, 14.

Mais ça marche. Car malgré tous les changements apportés à leur personnel, les Rays ont présenté la meilleure moyenne de points mérités dans l’Américaine en 2021. Aidés à ce chapitre par le fait qu’ils aient concédé le moins de passes gratuites de la ligue.

Avec tout ça, on allait oublier que les Rays sont également dans le top 3 de plusieurs catégories offensives d’importance. Deuxièmes derrière les Astros de Houston pour les points marqués, notamment.

Brandon Lowe – après des séries 2020 extrêmement difficiles –, Mike Zunino et Nelson Cruz ont cogné plus de 30 circuits. Austin Meadows a produit au-delà de 100 points.

Et, pour couronner le tout, les Rays ont signé le plus de gains dans l’Américaine pour la deuxième année de suite.

Bonne chance aux Sox.

Un peu de magie ?

Mais il ne faut pas tenir la troupe d’Alex Cora pour battue. Cora, rappelons-le, est de retour à la barre des Red Sox après avoir purgé une année de suspension pour son rôle dans le scandale du vol de signaux des Astros de Houston en 2017, dont il était à l’époque entraîneur adjoint.

Cela dit, les Bostoniens débarqueront donc au Tropicana Field sur l’élan de leur succès contre les Yankees de New York lors du match éliminatoire de mardi soir.

On verra si ce court repos aura permis à J. D. Martinez (,286, 28 circuits, 99 points produits) de récupérer suffisamment.

Au dernier match de la saison, dimanche, le frappeur désigné vedette s’est tordu une cheville en glissant sur le deuxième coussin alors qu’il se dirigeait vers le champ droit pour l’une de ses rares missions défensives.

Une assignation qui pourrait s’avérer coûteuse pour les négligés.

Le troisième-but Rafael Devers a aussi connu une saison de rêve, totalisant 38 circuits et 113 points produits.

PHOTO MICHAEL DWYER, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Rafael Devers

Au monticule, rien pour écrire à sa mère, si ce n’est qu’ils misent sur le très bon Nathan Eovaldi… qui a cependant entamé le match sans lendemain de mardi.

À première vue, Boston manque de ressources pour causer la surprise devant Tampa.

Mais sait-on jamais. Depuis qu’ils ont été délivrés de la malédiction du Bambino en 2004, la magie des Red Sox et de leur Fenway Park n’est jamais bien loin.

Affrontements en saison : avantage Tampa Bay 11-8