Éloigné des monticules durant toute la saison 2018 après avoir subi une opération de type Tommy John, Jesen Therrien n'a aucun doute qu'il lancera dans les ligues majeures le printemps prochain.

Le releveur montréalais, membre de l'organisation des Dodgers de Los Angeles, croit même qu'il reviendra plus fort après avoir « tourné positivement » cette année sans baseball.

«Oui, c'est très réaliste [que je sois avec les Dodgers]. Il ne se passe pas une seconde dans le gymnase sans que je pense à lancer dans les majeures, a-t-il dit, hier soir, lors de l'ouverture officielle du centre de balle Grand Chelem à Montréal. J'ai hâte d'arriver au camp avec les Dodgers et de montrer que cette année, où j'ai travaillé vraiment fort, m'a permis d'évoluer en tant qu'athlète.»

Therrien, âgé de 25 ans, est passé sous le bistouri en septembre 2017 afin de soigner une déchirure ligamentaire du coude droit. Quelques semaines après l'opération, l'ancien membre des Phillies de Philadelphie a signé un contrat de deux saisons avec les Dodgers. Loin de broyer du noir malgré une longue inactivité devant lui, il a alors mis les bouchées doubles en compagnie de l'ex-releveur Éric Gagné, qu'il considère comme un mentor.

«Je savais dans quoi je m'embarquais. Depuis le début, mon objectif n'a pas été de revenir cette année ou l'année prochaine. C'était de revenir à 100% et de montrer quel type de lanceur je suis. [...] C'est plate de se faire dire qu'on va rater une année complète, mais avec Éric, chez qui j'habitais, on a tourné ça positivement. On a regardé plein de vidéos pour voir comment on pouvait améliorer ma technique et ma mécanique de lanceur afin de revenir plus fort.»

Avec Gagné, il a notamment travaillé sur ses jambes et sur la mobilité de ses hanches. Mais dans tout ce processus, rien ne bat les premiers véritables lancers. Therrien dit ne pas avoir eu d'appréhension particulière lorsqu'il a justement recommencé à mettre un peu de vigueur. «J'étais tellement heureux. Pendant cinq mois, j'ai fait des exercices que je n'avais jamais vus pour prendre soin de mon poignet et de mon avant-bras. J'ai passé tellement de temps à reconstruire mon bras que lors de mes premiers lancers, c'était le meilleur feeling. Je n'ai jamais eu de crainte. Mon objectif est de devenir plus fort que j'étais avant.»

Revenu au Québec en septembre - il y restera jusqu'en janvier -, Therrien continue de s'entraîner et de faire un suivi, tous les deux, trois jours, avec le personnel médical des Dodgers. C'est donc à distance qu'il a suivi le parcours des Dodgers qui s'est terminé, en Série mondiale, par une défaite face aux Red Sox de Boston. Il a profité de cette période pour scruter les habitudes des frappeurs et analyser les choix de lancers. «Pourquoi [Clayton] Kershaw lance une balle courbe à terre avec un compte de zéro balle et deux prises? Pourquoi il ne lance pas une prise? illustre-t-il. Je regardais le type lancer en fonction des situations et des frappeurs à affronter.»

Therrien a fait ses débuts dans les ligues majeures en juillet 2017 avec les Phillies. En 15 présences, pour un total de 18,1 manches, il a maintenu une moyenne de points mérités de 8,35 et accordé 24 coups sûrs.



Objectif 2020 pour Toro

Abraham Toro et Jonathan Lacroix, deux espoirs de l'organisation des Astros de Houston, étaient également présents hier au centre Grand Chelem. Le premier a fini la dernière saison au niveau AA, tandis que le second faisait sa première année dans le A.

Ironie du destin, les deux jeunes hommes se connaissent depuis l'âge de 14 ans. «On se parle tous les jours, que ça aille bien ou que ça aille mal. On se donne des conseils, on s'entraide», a souligné Toro.

Le joueur de troisième but de 21 ans, qui pourrait aussi jouer au champ gauche ou au deuxième but, s'est fixé l'objectif d'atteindre les ligues majeures en 2020. Cette année, il s'est dit heureux de sa progression au bâton et dans son jeu défensif. Et que doit-il faire pour continuer à aller plus haut?

«Il faut travailler toutes les facettes. Par le passé, j'ai peut-être négligé le fait de courir sur les buts. Je me suis trop dit: "OK, je vais frapper des circuits et être bon défensivement." Courir, je l'ai laissé de côté, alors que c'est vraiment un aspect important. Je vais espérer voler plus de buts l'année prochaine», a raconté le joueur des Hooks de Corpus Christi.

Photo André Pichette, La Presse

Abraham Toro, des Astros de Houston

Lacroix, de son côté, a vécu une première année professionnelle en crescendo avec les River Bandits de Quad Cities. Nerveux en début de saison, il a maintenu une moyenne au bâton de ,436 lors des 10 derniers matchs. 

«Ça a débloqué et, à la fin, j'étais en feu. Je fixais davantage le point de relâchement. J'avais remarqué que je ne regardais pas à la bonne place, et quand j'ai changé ça, je voyais mieux la balle et je reconnaissais les lancers plus tôt, a analysé le voltigeur de 21 ans. Je ne sais pas encore où je vais commencer la prochaine année, mais je ne me stresse pas avec ça.»

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Photo André Pichette, La Presse

Jonathan Lacroix, des Astros de Houston

Un premier centre de balle à Montréal

Le centre de balle Grand Chelem a procédé à son ouverture officielle, hier, après une période de rodage de quelques mois. Dans cet édifice de la rue Sainte-Catherine, on retrouve trois cages qui permettent d'affronter des lancers de vitesses variables. «Quand j'étais jeune, je n'avais pas vraiment la chance d'aller dans des places comme celle-ci. C'est le fun pour les jeunes qui veulent s'entraîner plus souvent», a reconnu Jonathan Lacroix.